Pilule : pourquoi son utilisation ne diminue pas vos chances d'avoir un bébé<!-- --> | Atlantico.fr
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"Lorsque vous arrêtez de prendre la pilule, vos ovaires contiendront le même nombre de follicules que celui que vous auriez eu sans prendre la pilule."
"Lorsque vous arrêtez de prendre la pilule, vos ovaires contiendront le même nombre de follicules que celui que vous auriez eu sans prendre la pilule."
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Bonnes feuilles

Plus de 5 millions de Françaises prennent la pilule. Fin 2012, ce contraceptif est accusé de leur faire courir un risque mortel : embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral... Y a-t-il ou non un risque ? Quels sont les profils concernés ? Quelles précautions prendre ? Le Dr. Rozenbaum répond à ces questions. Extrait de "La vérité sur la pilule" (2/2).

Henri Rozenbaum

Henri Rozenbaum

Gynécologue et endocrinologue, le docteur Rozenbaum est l'auteur de la première thèse consacrée à la pilule en France. Il a dirigé la première étude épidémiologique française sur le risque vasculaire sous pilule. il est aussi président de l'Association française pour l'étude de la ménopause (AFEM).

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La pilule peut-elle me rendre stérile si je la prends longtemps ?

Votre fertilité dépend des follicules contenus dans vos ovaires. Ceux-ci ne sont pas capables de se multiplier. Vous possédez, à la naissance, la totalité de votre capital folliculaire, contrairement aux hommes dont les testicules fabriquent des spermatozoïdes en permanence, dès la puberté. Quand vous étiez un fœtus dans le ventre de votre mère, vos ovaires contenaient plusieurs millions de follicules. Mais, dès la vie embryonnaire, apparaît un phénomène qui se poursuivra jusqu’à la ménopause, l’atrésie folliculaire, c’est-à-dire l’atrophie de nombreux follicules : présents par millions dans les ovaires d’un fœtus, ils ne sont plus que quelques centaines de milliers à la naissance, quelques dizaines de milliers à la puberté, et auront pratiquement disparu à la ménopause. L’explication de ce phénomène n’est pas connue et il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen capable de l’influencer.

L’atrésie (ou atrophie) des follicules est indépendante du nombre d’ovulations : que représentent en effet les cinq à six cents ovulations qui ponctueront votre vie de femme par rapport aux milliers de follicules qui disparaissent chaque année ? Elle ne sera influencée ni par la prise, même prolongée, d’une pilule contraceptive, ni par le nombre de grossesses.

Lorsque vous arrêtez de prendre la pilule, vos ovaires contiendront le même nombre de follicules que celui que vous auriez eu sans prendre la pilule.

De même, la prise prolongée de la pilule ne modifiera pas l’âge auquel vous serez ménopausée.

Mais l’ovulation se rétablira-t-elle normalement lorsque j’arrêterai la pilule ?

L’effet de la pilule est purement suspensif. Celle-ci bloque les hormones que sécrète votre hypophyse pour déclencher l’ovulation.

Petite par sa taille, mais grande par ses fonctions, l’hypophyse est une glande du volume d’une cerise, située à la base du cerveau auquel elle est reliée par une mince tige : la tige pituitaire. Elle est située dans une anfractuosité osseuse appelée selle turcique.

L’hypophyse est la glande de l’organisme qui sécrète la plus grande quantité d’hormones, toutes destinées à stimuler d’autres glandes. Cette sécrétion se situe dans sa partie antérieure, ou antéhypophyse. La partie postérieure constitue en effet une glande autonome ne sécrétant qu’une hormone destinée à provoquer les contractions utérines au moment de l’accouchement : l’ocytocine.

L’antéhypophyse sécrète une hormone stimulant la thyroïde, glande située devant la trachée : c’est la TSH (thyroid stimulating hormone). L’anglais a en effet pris le pas sur les autres langues dans le vocabulaire médical ! L’antéhypophyse sécrète aussi une hormone stimulant les glandes surrénales, situées au-dessus des reins, et deux hormones stimulant les ovaires : la FSH, follicle stimulating hormone, qui stimule la croissance du follicule ovarien lors de chaque cycle menstruel, et la LH, luteinizing hormone, qui déclenche l’ovulation et maintient le corps jaune. On les appelle aussi gonadostimulines, car elles stimulent les gonades : ovaires chez la femme, testicules chez l’homme.

Lorsque vous arrêterez la pilule, les sécrétions des gonadostimulines FSH et LH reprendront, vos ovaires se remettront à fonctionner normalement et vous aurez une ovulation.

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"La vérité sur la pilule, Comment la prendre sans risque" (Librio), Docteur Henri Rozenbaum

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