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Picotement des yeux, éternuements, les allergies d'aujourd'hui seraient dues aux hommes de Neandertal
©Reuters

Un coupable désigné

Selon des scientifiques, ces allergies actuelles proviendraient de gènes hérités des Neandertaliens et Dénisoviens, cousins très éloignés de l'humain. Et plus précisément, elles seraient dues à des croisements avec ces espèces il y a environ 40.000 ans.

Deux études menées aux Etats-Unis et en Allemagne, publiées ce jeudi 7 janvier, dans la revue American Journal of Human Genetics, pourraient enfin apporter des réponses sur l'origine des allergies dont l'homme souffre aujourd'hui. Selon les scientifiques, ces allergies actuelles proviendraient de gènes hérités des Neandertaliens et Dénisoviens, cousins très éloignés de l'humain. Et plus précisément, elles seraient dues à des croisements avec ces espèces il y a environ 40.000 ans. Suite à ces accouplements préhistoriques, tous les hommes modernes ont hérité de 1 à 6 % de gènes d'anciens hominidés comme l'homme de Neandertal et de Denisova, qui vivaient en Sibérie.

"Notre étude montre que les croisements avec des humains archaïques ont eu des implications pratiques pour les hommes modernes, dont la plus évidente a été notre adaptation à l'environnement en améliorant notre résistance aux pathogènes et notre métabolisme pour digérer de nouveaux aliments", explique Janet Kelso, scientifique au Max Planck Institute en Allemagne, principal auteur d'une des études. Et de poursuivre : "Les Neandertaliens avaient vécu en Europe et dans l'ouest de l'Asie pendant 200.000 ans avant l'arrivée des humains modernes. Ils étaient probablement bien adaptés au climat, à l'alimentation et aux pathogènes et en s'accouplant avec eux, nous humains modernes avons hérité de ces adaptations avantageuses".

Cette découverte montre que l'héritage génétique confère un avantage dans l'évolution des humains en dopant leur système immunitaire. Mais ces gènes sont aussi responsables d'une sensibilité excessive du système immunitaire, ce qui par conséquent provoque des allergies. Les porteurs sont ainsi plus sujets à l'asthme, au rhume des foins et à d'autres allergies. Ces gènes se sont probablement transmis aux hommes modernes quand les premiers groupes ont quitté l'Afrique il y a environ 50.000 ans pour venir en Europe. Ils ont alors eu des rapports sexuels avec des Neandertaliens déjà établis en Eurasie.

Janet Kelso a scanné les génomes d'humains contemporains pour détecter des gènes de Neandertaliens ou de l'homme de Denisova. Deux des trois gènes du système immunitaire correspondaient à de l'ADN de Neandertal et le troisième à celui de Denisova. Le plus commun de ces gènes a été trouvé dans presque toute la population, le second surtout chez les Asiatiques et le troisième, plus similaire à l'ADN de Denisova et plus rare, dans un petit groupe d'Asiatiques.

Lluis Quintana-Murci, de l'Institut Pasteur à Paris et principal auteur, lui, de la deuxième étude, a étudié 1.500 gènes actifs dans le système immunitaire. Il a déterminé que la plupart des adaptations se sont produites il y a 6.000 à 13.000 ans, quand les humains sont passés du mode de vie chasseur-cueilleur à l'agriculture.

Enfin, JoshAkey, un professeur de sciences du génome à l'Université de Washington qui étudie l'homme de Neandertal et l'ADN humain conclut : "Je pense qu'il ne s'agit que de la face visible de l'iceberg de la façon dont l'accouplement avec les Neandertaliens influence toutes sortes de caractéristiques aujourd'hui".

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