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Petits conseils pour optimiser vos rythmes de sommeil si vous êtes un oiseau de nuit
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Idées chouettes

Si vous êtes un couche-tard qui manque de sommeil, vous devriez suivre ces recommandations issues d'une étude australienne et britannique.

Sylvie Royant-Parola

Sylvie Royant-Parola

Sylvie Royant Parola est psychiatre, et spécialiste du sommeil. Elle est également la présidente du réseau Morphée, consacré à la prise en charge des troubles chroniques du sommeil.

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Atlantico : Une récente étude, menée par des scientifiques australiens et britanniques, a tenté de mesurer l'efficacité des moyens pour lutter contre l'insomnie. Parmi eux : se réveiller deux ou trois heures plus tôt que d'habitude et s'exposer à la lumière du jour, manger un petit déjeuner dès que possible, heures de repas fixes et ne rien manger après 19h…etc. Trouvez-vous quelque chose à redire sur leurs suggestions ? Comment cette méthode permet-t-elle de régler l'horloge interne du corps ?  

Sylvie Royant-Parola : A vrai dire, ça n'a rien de révolutionnaire. En fait, ce qu'ils préconisent est ce qu'on fait classiquement pour les personnes dits en "retard de phase", c’est-à-dire des gens qui s'endorment tard et se lèvent tard.

Après, vous avez au niveau du sommeil des horloges qui sont dans le cerveau et vont réguler les horaires d'endormissement et de réveil. Il y a certes une partie biologique, génétique même. En revanche, on peut, au niveau du comportement, tout à fait décaler ses horloges de manière à faire en sorte que s'endormir tôt et se réveiller tôt soit difficile. Pour y faire face d'un point de vue médical, vous avez donc besoin de régularité et d'une certaine routine qui va concerner ce qu'on fait le matin, dans la journée et le soir. Quand vous réinstallez des modalités de fonctionnement qui vont permettre d'aligner les horloges sur des horaires compatibles avec une vie matinale, vous allez alors avoir une régularisation de ce décalage. Parce que l'horloge a tendance à se décaler un peu plus tard, c’est-à-dire que si on ne met pas en place un cadre qui va permettre de structurer la journée, vous avez tendance à vous coucher un peu plus tard – c'est une donnée connue depuis la nuit des temps. Ce qui est d'ailleurs encore plus vrai chez les jeunes parce qu'ils sont plus sensibles à la lumière le soir, et auront donc tendance à se coucher plus tard.     

Concrètement, pouvez-vous préciser comment notre mode de vie influence ce dérèglement interne ? Selon vous, des choses ont échappé aux scientifiques ?

Finalement, ce mode de vie décalé – qui est une mode de vie qui va de plus en plus valoriser les activités le soir, qui va de plus en plus privilégier les grasses matinées- est un mode de vie qui va progressivement rendre de plus en plus difficile le retour à une vie normale. Donc en fait, ce programme, qui consiste à modifier ses habitudes, est déjà une réponse à des personnes qui sont motivées. Si on introduit ces conseils, et surtout qu'on maintient une régularité, l'horloge se recalera. Le problème, ce sont les accoups. C’est-à-dire si, par exemple, vous vous retrouvez à vous coucher tard (une heure du matin mettons) trois soirs par semaine parce que vous menez un mode de vie festif, ça casse toute la dynamique que vous avez introduite. Le principal est avant tout la régularité – tout en sachant qu'on peut se permettre, bien sûr, de sortir une fois par semaine. Sortir le samedi soir alors que vous le faites en semaine est problématique.

Finalement, quels sont les risques pour la santé des "night owls" ?

In fine, on parle effectivement de risques importants. Je suis actuellement au congrès international du sommeil de San Antonio, et on constate que de plus en plus d'études attaquent le problème de la chronobiologie. Il faut avant tout remarquer que nous sommes des animaux diurnes, par essence des êtres vivants faits pour dormir la nuit et vivre le jour. Quel que soient les raisons qui vous poussent à vous coucher tard (travail, vie étudiante…etc.), on va entraîner des troubles importants. Des études sont en train de sortir qui prouvent bien que lorsqu'on mange tard ou la nuit, on va provoquer une modification métabolique – puisque notre corps n'est pas fait pour consommer des aliments à ces heures-là. De fait, on se trouve face à des cas d'obésité, ou au moins une prise de poids. D'autres travaux confirment que dans l'irrégularité des rythmes et le non-respect de cette routine, on va faire le lit de maladies cardio-vasculaire mais aussi des accidents cérébraux, du diabète, ou encore de l'hypertension - . On parle souvent de la complexité du traitement de certaines maladies, mais il faut bien comprendre que ce sont des choses qui se préparent très en amont. Le message à faire absolument est ainsi le suivant : il ne faut pas faire n'importe quoi. Il y a un certain nombre de règles qui doivent être établies pour assurer l'harmonisation des éléments du corps humain. C'est une manière d'assurer de se retrouver en bonne santé d'ici vingt ans !

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