Ovnis : les témoignages troublants de pilotes de l’armée de l’air<!-- --> | Atlantico.fr
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Le lieutenant-colonel de l'US Air Force Donald Heckert parle de sa rencontre avec un OVNI lors d'un événement de presse parrainé par Steven Greer, ufologue, le 12 juin 2023 à Washington.
Le lieutenant-colonel de l'US Air Force Donald Heckert parle de sa rencontre avec un OVNI lors d'un événement de presse parrainé par Steven Greer, ufologue, le 12 juin 2023 à Washington.
©KEVIN DIETSCH / Getty Images via AFP

Bonnes feuilles

Luc Dini publie « Ovnis Lumière sur les dossiers déclassifiés du Pentagone » aux éditions Michel Lafon. Depuis juin 2020 et la déclassification des dossiers du Pentagone, la chasse aux ovnis est officielle. Chaque nouvelle publication, particulièrement celles émanant de la Nasa, suscite les rumeurs les plus folles. Extrait 1/2.

Luc Dini

Luc Dini

Luc Dini, ingénieur en constructions aéronautiques, est membre émérite de l'Association aéronautique et astronautique de France (3AF), dont il préside la commission Sigma 2, en coordination avec le Geipan (Groupe d'études et d'information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés, les Pan) et d'autres organismes à l'étranger.

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Si les cas observés d’ovnis ne s’appuyaient que sur quelques témoignages isolés, des récits d’untel qui aurait entendu dire qu’untel aurait vu que…, je n’y consacrerais pas mes soirées, mes week-ends ni mes vacances. J’ai suffisamment d’activités par ailleurs pour occuper utilement mon temps libre. Soyons néanmoins honnêtes, dans la plupart des cas les dossiers restent minces. Quelques lumières suspectes observées à travers les nuages, une forme étrange qu’un témoin ne s’explique pas, quelques traces au sol, ou au contraire des récits tellement baroques qu’ils sentent le canular à plein nez ou l’imagination un peu trop fertile. Mais au milieu de toute cette gangue, une fois tous ces dossiers passés au tamis de la raison et de l’expertise, il reste tout de même quelques pépites. Des cas qui, quand on les examine à la loupe, quand on prend le temps de les ausculter d’un œil ouvert et critique, restent troublants. On les balaie d’abord d’un revers de la main, en se disant qu’il doit y avoir une explication simple et rationnelle, mais le dossier colle aux doigts. Et quand toutes les explications simples, naturelles tombent les unes après les autres, on se prend à se dire, comme Arthur Conan Doyle, que « lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité ». Reste à savoir ce qui reste…

Il est facile de dire d’un amateur du soir, d’un promeneur qui a cru voir des lumières dans la nuit, qu’il a pris une vessie pour une lanterne… thaïe. Un petit groupe isolé de témoins peut aussi avoir eu une hallucination collective, ou avoir construit peu à peu ce que les psychologues appellent un « faux souvenir », une expérience non réellement vécue, mais qui, à force d’être suggérée et racontée à l’identique, finit par s’installer dans la mémoire comme un véritable souvenir. La personne est alors intimement persuadée de l’avoir réellement vécue. Tout cela est connu. Et un certain nombre d’ovnis relèvent très certainement de cette dynamique. Cela devient plus compliqué, en revanche, quand les témoignages proviennent de pilotes de combat, entraînés à garder leur sang-froid, quand tous ont vu et racontent la même chose et quand leurs récits sont dûment consignés dans des rapports écrits juste après l’incident. Cela devient encore plus compliqué quand leurs appareils de détection, radar, caméra thermique et autres instruments de guerre électronique, ont en effet enregistré un signal inhabituel, parfaitement concordant avec leur récit. Ces militaires ont alors bien vu quelque chose. Et ce quelque chose a bien une origine matérielle.

J’en ai croisé plusieurs, de ces pilotes, qui m’ont confié très calmement avoir observé, lors d’opérations aériennes, des espèces de drones au comportement très atypique, ne ressemblant en rien aux technologies actuelles les plus avancées.

Il est vrai qu’avec les drones en tous genres qui se multiplient aujourd’hui et dont on voit l’utilisation massive dans la guerre en Ukraine, mais aussi les missiles hypersoniques, les constellations de satellites militaires ou civils envoyés dans l’atmosphère et dans l’espace, les essais d’avions furtifs et autres, les phénomènes étranges ont une tendance naturelle à se multiplier dans le ciel. Lorsque l’on voit pour la première fois une ligne pointillée se déplacer la nuit sur la voûte céleste, on pense à un ovni, puis on comprend qu’il s’agit juste d’une traînée de satellites Starlink ou autres, dont les orbites sont bien connues. Ayant moi-même beaucoup travaillé sur les signatures de missiles, je sais reconnaître, quand je vois une mystérieuse spirale dans le ciel, les manœuvres de l’étage terminal d’un engin balistique qui largue ses charges utiles. Cela impressionne le néophyte, mais pas l’expert. Mais quand on me fournit le récit, et surtout les enregistrements radar, d’un objet très lumineux, quasi immobile, qui passe presque instantanément à des vitesses vertigineuses et opère des virages à angle droit, l’expert en aéronautique que je suis ne connaît aucune technologie actuelle, ni même en préparation, capable de réaliser cela. Et quand, en plus, la scène qui m’est décrite a eu lieu il y a plus de soixante ans, le mythe un peu facile d’une nouvelle arme testée en secret par les Américains ou les Soviétiques ne tient pas une minute. Ce qui est impossible aujourd’hui l’était encore plus à cette époque.

D’où le trouble qui me saisit quand j’essaie d’analyser par exemple ce qui a bien pu se passer en 1956 dans la région de Lakenheath, en Angleterre, et qui est publié dans les archives déclassifiées de la CIA. Ce cas est sans doute l’un des plus étonnants et significatifs de l’histoire de l’ufologie, et répertorié comme tel par la fameuse commission Condon, qui a clos le dossier ovnis de l’Usaf en 1969.

Dans la nuit du 13 au 14  août 1956, à 21  h  30, dans le sud-est de l’Angleterre, la base Otan de Bentwaters enregistre un écho radar de la taille d’un avion, volant à près de 6 500 km/h. L’enregistrement dure 30 secondes, mais la distance parcourue, de 65 à 80 km, indique une vitesse dépassant probablement les 8 000 km/h. Mieux : l’écart de 8 à 10 km entre deux balayages de 2 secondes laisse supposer une vitesse de près de… 15 000 km/h ! Des vitesses très supérieures aux capacités des avions de l’époque, mais trop faibles pour correspondre éventuellement à celles d’une météorite qui serait entrée dans l’atmosphère terrestre. Entre 12 et 15 échos apparaissent alors à une douzaine de kilomètres de Bentwaters, volant cette fois à faible vitesse, précédés d’une formation de 3 échos. Arrivés à 65 km de Bentwaters, les échos fusionnent en un seul écho beaucoup plus gros, qui reste immobile un petit quart d’heure, puis repart, s’arrête à nouveau au bout de 5 minutes, puis repart encore une fois et sort de la zone radar à 21 h 55. Un autre écho est alors enregistré à 22  heures, pendant 16  secondes, avec une vitesse estimée par l’opérateur d’environ 6 500 km/h. Mais la distance parcourue (presque 90 km) suggère plutôt une vitesse de l’ordre de… 25 000 km/h !

Rebelote à 22 h 55, avec un nouvel écho se déplaçant à une vitesse comprise entre 3  000 et 6  500  km/h et passant presque au-dessus de la base, pour disparaître des écrans. Bentwaters appelle alors la base de Lakenheath pour confirmation, et mentionne dans son rapport qu’un observateur visuel a pu voir, depuis la tour de contrôle, une lumière brillante qui volait à une vitesse fantastique à un peu plus d’un kilomètre d’altitude (4 000 pieds). Observation confirmée par le pilote d’un C-47 qui volait à cette même altitude, et qui a vu cette lumière passer sous son avion. Le superviseur de Lakenheath donne alors l’ordre à ses contrôleurs de scruter les écrans radar munis du système MTI (Moving Target Indicator) qui élimine les échos parasites dus aux éventuels effets de sol. Des observateurs dans la base constatent de leurs yeux un objet lumineux, puis deux lumières fusionner en une seule. Ces lumières se déplacent à grande vitesse, s’arrêtent puis redémarrent, changent de direction, de façon quasi instantanée. Ce que confirment les échos radar. Un contrôleur enregistre également un écho immobile, qui accélère d’un coup pour atteindre instantanément, sans aucune inertie, une vitesse de plus de 600 km/h.

Le superviseur alerte alors l’Usaf et, à travers eux, le RAF Fighter Command, responsable de la défense aérienne du Royaume-Uni. L’écho change plusieurs fois de direction à plus de 900 km/h, sans accélération ni décélération apparente, parcourt à chaque fois des distances de 13 à 32 km pour s’arrêter 3 à 6 minutes. Au bout de 10 minutes, des avions intercepteurs Venom décollent pour identifier ces objets. L’un des pilotes annonce voir de son cockpit une lumière blanche, brillante. Il signale ensuite avoir perdu la trace à la fois de la cible sur son radar de bord et de la lumière en visuel. Il la retrouve et s’approche à moins d’un kilomètre d’elle. Le pilote indique alors que ses armes sont bien « verrouillées » sur la cible et qu’il a donc un objet solide, matériel, devant lui. Il dira plus tard à un enquêteur de l’Usaf que l’écho était le plus clair qu’il ait jamais vu sur un radar. Mais il perd à nouveau la cible peu de temps après. La base l’informe que l’objet a effectué un mouvement circulaire rapide pour se mettre derrière lui, ce que le pilote confirme aussitôt. Il essaie de lui échapper, sans succès, la base confirmant la présence d’un écho toujours distinct derrière lui. Le manège dure 10 minutes, jusqu’à ce que le pilote, à court de carburant, se voie contraint de rentrer à la base. Aucune intention hostile n’a été observée de la part de ce mystérieux objet.

De quoi s’agissait-il  ? On me permettra de rejeter d’emblée l’hypothèse d’une hallucination collective. Difficile de soutenir également qu’il s’agisse de simples échos radar parasites. Il ne peut s’agir non plus d’armes secrètes, car aucune technologie n’est capable aujourd’hui, près de soixante-dix ans plus tard, de reproduire de telles trajectoires. Et il y a beaucoup trop de témoins pour que les rapports puissent avoir été falsifiés ou exagérés. Mais alors quoi ? Je cherche encore une réponse…

Parfois, c’est l’environnement lui-même qui garde des traces bien physiques du passage. Comme à Trans-en-Provence, en France, en 1981. Le 8 janvier de cette année-là, un rapport de gendarmerie mentionne la présence d’un objet métallique sphérique posé sur le sol dans un champ. L’objet a laissé des marques sur le sol et des traces de chaleur. Il s’envole en sifflant. Là où il s’était posé, la végétation a bruni et vieilli prématurément. Une analyse biochimique confirme, sur différents échantillons, une perte d’un tiers de sa chlorophylle et de ses pigments. Une altération qui pourrait s’expliquer par l’effet d’un champ électrique de grande énergie. Il y a donc bien eu passage d’un objet mystérieux, quelle qu’en soit l’origine.

Quelques jours avant, dans la nuit du 27 au 28 décembre 1980, puis la nuit suivante, dans la forêt de Rendlesham, au sud-est de l’Angleterre, à l’extérieur de la base de la RAF et de l’Usaf de Woodbridge, une lumière étrange est observée. Une patrouille militaire part en identifier la cause. Une fois rentrés, ces hommes racontent que l’air semblait chargé d’électricité. Ils décrivent avoir vu un objet triangulaire de 2,50 m de base et de 1,80 m de haut. L’objet émettait une lumière blanche brillante, son sommet, une lumière rouge, et sa base était entourée d’une rangée de lumières bleues. L’engin semblait posé sur des pieds au-dessus du sol. Lorsque les militaires se sont approchés à près d’un mètre, l’engin a manœuvré entre les arbres pour s’éloigner. Il est passé près d’une ferme, semant la panique dans le bétail, puis s’est envolé à très grande vitesse. L’enquête effectuée le lendemain, et qui est détaillée dans les archives du ministère britannique de la Défense, retrouve bien des traces dans le sol à l’endroit où l’engin était supposé s’être posé. Les compteurs Geiger de radioactivité amenés par les militaires révèlent que le lieu est sept fois plus radioactif que la radioactivité naturelle. Certains témoins semblent d’ailleurs en avoir souffert. L’un d’eux sera indemnisé plus tard pour une défaillance cardiaque anormale, qui a pu être provoquée selon l’expertise médicale par une exposition à des rayonnements trop intenses.

Là encore, il est difficile de nier qu’un objet – quel qu’il soit  – s’est bien posé, et son comportement interroge.

Parfois, l’objet mystérieux émet des rayonnements électromagnétiques particulièrement intéressants, car ils peuvent être mesurés et enregistrés. Que ces effets électromagnétiques soient sur les équipements (inactivation de certaines commandes de tir des avions de chasse, par exemple), sur l’environnement naturel (végétation perturbée), voire sur les témoins eux-mêmes, avec des effets parfois identiques à ceux que peuvent produire des micro-ondes ou certaines armes actuelles à énergie dirigée. Sauf que ces technologies n’existaient pas forcément à l’époque où les faits ont été observés.

C’est le cas, par exemple, le 17  juillet 1957, dans une affaire très documentée qui concerne un avion Boeing RB-47 Stratojet de l’Usaf. Ce cas est décrit, en particulier, dans le rapport Condon de l’Usaf publié en 1969. L’avion est suivi sur 1 300 km, à 4 heures du matin, pendant plus d’une heure, par une «  grande lumière brillante » qui émet des ondes dans le domaine radio. L’appareil emporte à son bord six officiers expérimentés et il est équipé d’appareils d’écoute électronique pour localiser et identifier d’éventuels radars. Il effectue une simple mission d’entraînement au-dessus du golfe du Mexique, qui comprend notamment des exercices de contre-mesure électronique avec des systèmes Elint (écoute/enregistrement de signaux) embarqués.

Sur le chemin du retour, dans le centre et le sud des États-Unis, alors que l’avion évolue à 10 km environ d’altitude (35 000 pieds), l’équipage détecte un objet non identifié qui tourne autour de l’appareil, à la vitesse d’environ 400 km/h (Mach 0,75). L’équipage voit de ses yeux une lumière intense blanc-bleuâtre qui oscille à grande vitesse devant l’appareil, puis disparaît. L’objet est détecté à la fois par les radars au sol, par le radar du RB-47 et par les équipements de guerre électroniques qui se trouvent à bord de l’avion. Le phénomène a donc bien une réalité physique, matérielle.

Extrait du livre de Luc Dini, « Ovnis Lumière sur les dossiers déclassifiés du Pentagone », publié aux éditions Michel Lafon

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