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États-Unis / Europe : ce qui nous rapproche, ce qui nous éloigne
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Alliance atlantique

Barack Obama est en Europe pour quatre jours. Après l'Irlande lundi, il se rendra en Grande-Bretagne mardi et en France jeudi pour le G8, à Deauville. Un signe de rapprochement entre l'ancien et le nouveau monde ?

Philippe  Moreau Defarges Bruno Bernard

Philippe Moreau Defarges Bruno Bernard

Philippe Moreau Defarges est chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI) et professeur à l'Institut d'études politiques de Paris.

Spécialiste des questions internationales et de géopolitique, il est l'auteur de très nombreux livres dont Introduction à la géopolitique (Points, 2009) ou 25 Questions décisives : la guerre et la paix (Armand Colin, 2009).

Bruno Bernard est ancien conseiller politique à l'Ambassade de Grande-Bretagne à Paris, et consultant politique indépendant.

 

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Atlantico : Barack Obama entame une tournée en Europe d’une durée de trois jours. Est ce le signe d’un rapprochement entre l’ancien et le nouveau monde, après la crise de 2008 ?

Philippe Moreau Defarges : Barack Obama avait fait une visite d’ampleur après son élection, alors qu’il s’agit là d’une toute petite visite sans panache. Ce qui a changé depuis son élection, c’est en effet l’énorme attente qui existait derrière Obama. Il était l’homme qui devait changer le visage des Etats-Unis. Aujourd’hui il est tout simplement le président des Etats-Unis.

Maintenant, une visite officielle répond toujours à des enjeux politiques. Dans le cas présent, il s’agit pour les Etats-Unis de demander aux européens de renforcer leur soutien à la politique américaine tant au Proche-Orient qu’en Afghanistan. Rien de secret là dessous, pas de secret d’alcôves, var les Etats-Unis et l’Europe sont dans le même camp. Et pourtant, les Etats-Unis ne peuvent pas tout dire non plus, comme par exemple qu’ils envisagent des relations plus assidues avec la Chine ou l’Inde. En sens inverse, on imagine mal les Européens dire à Obama « quelles sont vos intentions dans ces régions du monde ? » Il répondrait assurément, « mes intentions sont le respect de la fidélité à l’alliance atlantique ».

Pourquoi qualifier ce voyage de très modeste ?

C’est un manque d’ambition, tant de la part des Etats-Unis que de la part de l’Europe, qui n’ont pas les moyens d’élaborer un grand projet en commun. Par ailleurs, les Etats-Unis et l’Europe ne sont pas en phase sur la question du terrorisme. Washington veut croire à la guerre contre le terrorisme, quand l’Europe n’y croit plus du tout.

De même, au Proche-Orient, les Etats-Unis voudraient qu’Israël bouge un peu de ses positions d’intransigeance vis à vis du problème palestinien, ce qui est bien en deça des attentes européennes. L’Europe sent bien qu’il y a quelque chose à faire vis à vis du monde arabe, après les révolutions qui l’ont secoué.

Et si l’on projette les relations Etats-Unis / Europe à vingt ans ?

Pour le moment, les Etats-Unis et l’Europe ont beaucoup plus de facteurs qui les éloignent qu’il n’y en a qui les rapprochent, car les Etats-Unis ont vocation à se tourner de plus en plus vers le Pacifique, ou se trouvent l’Inde, et la Chine… là ou se trouve la croissance. 

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