Nouvelle vague de chaleur : pourquoi les Français devraient profiter sereinement du beau temps au lieu de continuer à redouter l'arrivée d'un épisode caniculaire aussi mortel que celui de 2003<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Nouvelle vague de chaleur : pourquoi les Français devraient profiter sereinement du beau temps au lieu de continuer à redouter l'arrivée d'un épisode caniculaire aussi mortel que celui de 2003
©Reuters

Vigilance jaune "canicule"

Météo France a placé mardi 23 août le Loir-et-Cher en vigilance jaune "canicule", comme une trentaine de départements en France. La vague de chaleur prévue cette semaine en fait, selon certains prévisionnistes, la plus chaude de l'été.

Nicolas Treich

Nicolas Treich

Nicolas Treich est directeur de recherche à l'INRA, chercheur à la Toulouse School of Economics, chargé du pôle environnement.

Voir la bio »

Atlantico : Une nouvelle vague de chaleur frappe la France, réveillant les vieux démons de l'épisode caniculaire de 2003. Une trentaine de départements ont ainsi été placés mardi 23 août en vigilance jaune "canicule" par Météo France. Dans quelle mesure les vagues de chaleur peuvent-elles être mortellement dangereuses pour la population française ?

Nicolas Treich : Les vagues de chaleur sont plus dangereuses en France que dans d'autres pays développés comme les Etats-Unis par exemple, où l'air conditionné est pratiquement installé partout. Des études ont démontré que sur l'ensemble du 21ème siècle aux Etats-Unis, les morts prématurées dues à des épisodes de forte chaleur ont baissé de 80%, et ce essentiellement grâce à l'investissement dans la climatisation. 

Néanmoins, il faut faire attention à ne pas réagir de manière trop émotive face aux morts prématurées causées par des fortes vagues de chaleur, comme on a tendance à le faire en France suite à la tragédie de la canicule de 2003. C'est une conséquence réelle mais plus complexe que ce que l'on croit, notamment lorsqu'on prend en compte "l'effet moisson", c'est-à-dire le fait que les grandes vagues de chaleur causent les morts prématurées de personnes qui sont déjà en fin de vie. Des études ont démontré que deux tiers des personnes qui sont mortes lors de la canicule en 2003 en France avaient une espérance de vie de moins d'un an. Ainsi, si les vagues de chaleur tuent beaucoup de personnes sur une même année, il y aura nettement moins de morts les années suivantes au sein de l'Hexagone, car les plus faibles auront déjà été emportés. 

Qu'en est-il dans les autres pays ? 

Les fortes chaleurs peuvent tuer prématurément les populations pauvres vivant essentiellement de la terre, comme en Inde, par exemple. Une étude a démontré que les populations indiennes urbaines étaient beaucoup moins impactées par les fortes chaleurs que les populations rurales, car une sécheresse peut faire baisser la productivité agricole de 5 à 10%, ce qui, pour des populations déjà très pauvres, peut provoquer des famines et donc un nombre important de morts prématurées. 

Y a-t-il d'autres phénomènes causés par des épisodes de forte chaleur qui peuvent provoquer des morts prématurées ? 

Des études ont démontré que, très curieusement, les épisodes de forte chaleur, notamment provoqués par le courant marin El Nino, déclenchent de nouveaux conflits guerriers dans les pays en voie de dévellopement, et sont donc responsables de milliers de morts prématurées. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !