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Internationalil y a 5 heures
Cette photo publiée par l'agence de presse officielle arabe syrienne (SANA) montre le dirigeant par intérim de la Syrie, Ahmed al-Sharaa (à droite), recevant le directeur de l'Organisation nationale de renseignement (MIT) turque, Ibrahim Kalin, à Damas, le 26 janvier 2025.
article cover © AFP PHOTO / HO / SANA
Nouveau régime

Nouveau pouvoir syrien : « égorgeurs modérés » ou « islamistes inclusifs » ?

Randa Kassis, anthropologue, femme politique franco-syrienne et écrivaine, par ailleurs présidente du Mouvement pour une société pluraliste, est une figure de l’opposition à l’ancien régime baathiste de Bachar al Assad qui a été renversé par des coalitions de rebelles islamistes et jihadistes sunnites appuyés par le Qatar et surtout la Turquie. Depuis, les médias occidentaux et les capitales européennes s’évertuent à trouver des circonstances atténuantes et preuves de « modération » pour justifier la reconnaissance internationale progressive des « égorgeurs modérés » du HTS et de son chef Abou Mohammed al-Joulani, redevenu Ahmed al-Charaà depuis qu’il endosse costume et cravatte et qu’il a voulu donner de lui et de son nouveau pouvoir une image respectable, sa motivation première étant bien évidemment la levée des sanctions internationales, surtout américaines (« loi Caesar ») qui empêchent la reconstruction du pays et la levée des embargos et restrictions d’importatations, exportations et paiements internationbaux. De retour de Syrie, où elle s’est rendue auprès des minorités alaouites, druzes et chrétiennes des quatre coins du pays avant de regagner la capitale, Damas, Randa Kassis nous livre son témoignage exclusif et fait le point avec Atlantico sur la nature du nouveau pouvoir de Damas. A contre-courant des lieux-communs et manifestations d’euphorie tous azimuts constatés partout en Occident à propos de Joulani-Charaà, Kassis ne partage pas l’idée que le nouveau maître, en réalité fragile, de Damas, et son groupe ex-jihadiste seraient devenus subitement « inclusifs », « tolérant » envers les minorités et les laïques, voire bientôt « démocrates ». Les analystes peu dupes de ces démonstrations probable de takiya savent que les marques de modération de Joulani sont avant tout motivées par l’objectif d’obtenir la levée des sanctions contre son pays, idée réitérée également par Emmanuel Macron lors de son échange téléphonique avec Ahmed Al-Charaà, le 7 février dernier, durant lequel l’Elysée a invité le président syrien à se rendre bientôt à Paris.

Nouveau pouvoir syrien : « égorgeurs modérés » ou « islamistes inclusifs » ?