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Notre santé est en péril : comment responsabiliser les différents acteurs du secteur
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Bonnes feuilles

"La santé est malade", affirme d'emblée l'auteur, qui a fréquenté nombre de membres de gouvernement et de dirigeants d'associations de malades à l'échelle de la planète. Aujourd'hui, sans animosité mais sans concession, il livre un constat sur la santé, ses avancées et ses injustices. Il dénonce les limites à l'accès universel aux soins et la difficulté d'accéder aux diagnostics et traitements innovants. Il critique tant les gouvernants sans vision à long terme que les Big Pharma. Extrait de "Au secours notre santé est en péril !", de Mohand Sidi Saïd, aux éditions Presse du Châtelet 2/2

Mohand Sidi Saïd

Mohand Sidi Saïd

Né en Algérie dans une famille pauvre, orphelin très jeune, Mohand Sidi Saïd, féru de lecture, est décidé à vaincre la pauvreté. Il étudie à l'IAE (Aix) et à Carnegie Mellon à Pittsburgh. Pendant près de 40 ans, il travaille au sein du groupe Pfizer, à New York, dont il finit vice-président. Depuis sa retraite en 2005, il aide à l’émergence de jeunes entrepreneurs dans les banlieues (fonds d'investissement social à Mantes-la-Jolie) et soutient l'association SOS Villages d'Enfants. On lui doit un récit autobiographique, L’Esprit et la Molécule (Genèse Éd., 2012).

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Que l’industrie pharmaceutique ait sa part de responsabilité est une évidence. Est-elle coupable de son succès, acquis grâce à des marges très confortables? Oui. Pèche-t-elle par arrogance? Souvent, aussi. Pendant longtemps, certains de ses dirigeants – pas tous – ont érigé en dogme un ultralibéralisme que l’on ne retrouve que chez leurs homologues de la finance et de la banque, ceux-là mêmes qui ont conduit le monde près du précipice en 2008. Souvent hautaine, l’industrie communique peu, enfermée à double tour dans ses certitudes d’une époque révolue, où ses seuls interlocuteurs étaient les médecins qui prescrivent et les pharmaciens qui dispensent.

D’ailleurs, et je l’admets volontiers, l’industrie n’a d’abord pas pris garde à l’émergence de nouveaux acteurs influents de la santé : les associations de malades, les médias et bien d’autres. Ensuite, et pendant trop longtemps, elle les a ignorés, refusant l’idée même de dialogue, vécue comme une intrusion dans son pré carré. Mais il faut reconnaître que ce temps est révolu et que les choses ont bien changé.

La distinction opérée jusqu’ici entre les deux secteurs du médicament, les fournisseurs de princeps – chers – d’un côté, et ceux du générique – supposés moins onéreux, donc plus honnêtes – de l’autre, n’a plus lieu d’être. Consulter les comptes annuels des actionnaires des fabricants de génériques suffit à se rendre compte de l’étendue de leurs profits… Les chiffres de leurs performances boursières parlent d’eux-mêmes !

Actavis, par exemple, "génériqueur" étasunien, a fait l’acquisition le 20 mai 2013 de son concurrent irlandais Warner Chilcott, valorisé à cette occasion à 8,5 milliards de dollars. Cette nouvelle entité devient la troisième société pharmaceutique des États-Unis, avec un chiffre d’affaires qui devrait représenter 11 milliards de dollars.

Et personne ne contredira le fait que l’industrie du générique n’effectue aucune recherche et ne supporte aucun investissement lié à la recherche… Son principe est d’attendre qu’un princeps tombe dans le domaine public; ensuite, à elle les bénéfices. Alors, il ne faut pas jeter la pierre qu’aux laboratoires historiques qui, contribuant à la recherche, sont les seuls à faire avancer la connaissance médicale !

Les prix des génériques sont aujourd’hui trop élevés, en France et dans la plupart des pays du monde, à l’exception de l’Inde et de la Chine. Car il est évident que le coût de production d’une copie est moins élevé que celui de l’invention d’un traitement !

Une baisse importante des prix – et donc des marges des génériqueurs – relèverait donc du bon sens. Mais qui les interpelle? Personne, ou presque, et ils en sont ravis.

Aux États-Unis, ils jouent aujourd’hui un rôle dominant avec plus de 50% du marché (en volume). Teva, première entreprise mondiale dans ce secteur, ou encore l’Indien Ranbaxy, du groupe japonais Daiichi Sankyo devenu majoritaire de Ranbaxy en 2008 – sur la base d’une valorisation de 8,5 milliards de dollars – sont des entreprises d’importance et devraient investir dans la R&D et assumer les risques que cela implique.

On trouve aussi aujourd’hui en Inde et en Chine des milliers de producteurs de génériques, de moindre importance, qui sont loin de respecter les directives des BPF (bonnes pratiques de fabrication), garantes d’une "assurance qualité".

Extrait de "Au secours notre santé est en péril !", de Mohand Sidi Saïd, publié aux éditions Presse du ChâteletPour acheter ce livre, cliquez ici

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