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Nanotechnologies : le 21e siècle sera t-il le siècle des ingénieurs ?
©Commons.wikimedia.org

L'ère des nanotechnologies

Small is beautiful, dans le cadre des Nanotechnologies, on devrait même dire very small is very smart ! Les Nanos cultivent le paradoxe de l’infiniment petit, 0,000000001 mètre et de l’infiniment profitable. Leurs domaines d’applications industrielles sont nombreux.

Pascal Perri

Pascal Perri

Pascal Perri est économiste. Il dirige le cabinet PNC Economic, cabinet européen spécialisé dans les politiques de prix et les stratégies low cost. Il est l’auteur de  l’ouvrage "Les impôts pour les nuls" chez First Editions et de "Google, un ami qui ne vous veut pas que du bien" chez Anne Carrière.

En 2014, Pascal Perri a rendu un rapport sur l’impact social du numérique en France au ministre de l’économie.

Il est membre du talk "les grandes gueules de RMC" et consultant économique de l’agence RMC sport. Il commente régulièrement l’actualité économique dans les décodeurs de l’éco sur BFM Business.

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Elles s’inscrivent dans notre quotidien et souvent dans nos exigences de consommateurs. Retenez les tissus sportifs intelligents, les tissus équipés de micro capteurs à infrarouge ou de puces à identification par radio fréquence (RFID) utiles pour suivre certaines maladies, ou encore les nouveaux matériaux du bâtiment et du secteur des travaux publics, plus solides et plus isolants. Le travail à l’échelon nano a permis de dépasser les connaissances anciennes pour entrer dans un nouveau champ de savoirs techniques. Des innovations, voire des progrès sont à portée de main. On pourra bientôt remplacer des matières rares et chères. Les scientifiques nous disent que les polymères, les métaux et les céramiques pourront être substitués. Mieux encore, dans l’industrie automobile, l’apparition de nouvelles catalyses rendues possibles grâce aux Nanos va améliorer le filtrage des pots dits catalytiques. Les molécules d’hydrocarbure, d’oxyde d’azote ou de carbones seront emprisonnées et neutralisées. La ville intelligente et propre de demain mise sur ces Nano technologies. Tout comme la recherche médicale. Le CNRS estime que les Nanos vont permettre d’améliorer la prévention de maladies mortelles, le suivi des patients et la validation des traitements proposés. La communauté scientifique se réjouit des progrès dans l’infiniment petit car elle y a identifié des pistes de progrès pour notre humanité.

Mais comme toujours lorsqu’il s’agit d’innovation, les Nanos suscitent l’inquiétude. Quelques mots d’explication sont indispensables. Les deux caractéristiques des Nanos sont d’une part leur taille mais aussi le rapport surface /volume qui leur confère une très grande réactivité. Dès lors, la grande crainte est celle de l’interaction avec leur environnement. Quand il s’agit du corps humain, le risque de pénétration dans nos propres cellules est identifiésoit par voies respiratoire, cutanée, digestive ou par inhalation. Ainsi, on estime que des particules ultrafines pourraient se retrouver directement au contact du cerveau ! L’innovation nous conduit collectivement à affronter de nouvelles situations inconnues. Mais si la science menace, elle peut aussi protéger. Un nouveau champ, d’étude et d’expertise est proposé aux étudiants et chercheurs en pharmacie. Les industriels de leur coté sont désormais contraints de renseigner toutes leurs démarches de recherche incluant des NANOS matériaux.

La communauté économique et scientifique applique avec les Nanos les précautions imposées dans le cadre du programme de lutte contre l’amiante. Elle doit cependant se garder de tomber dans l’impasse du plafond technologique. De quoi s’agit-il précisément ? Une application trop radicale du principe de précaution a posé des limites à la recherche dans d’autres secteurs que les Nanos au cours des 15 dernières années. Il en résulte une frontière technologique que la France peine à franchir. Pour dire les choses simplement, la France innove moins que ses concurrents. Les Français qui en ont pourtant largement profité doutent du progrès. Pour autant, la question du contrôle de l’innovation est une vraie question démocratique. Elle doit pouvoir être tranchée sur la base de protocoles rationnels. A bon droit, la société civile veut pouvoir faire la part des connaissances et des croyances. On ne lui demande pas de déterminer la vérité scientifique car à l’évidence, il n’existe pas d’expertise populaire dans ce domaine mais il faut rechercher son consentement. Un développement responsable du secteur des Nanos induit par conséquent la création d’espaces de dialogue entre les scientifiques, les entreprises, les représentants de la société civile et les autorités de régulation. Dans de nombreux secteurs, le 21e siècle se présente déjà comme le siècle des ingénieurs. Autant en prendre acte dès maintenant. La bonne démarche est sans doute celle appliquée dans les pays anglo-saxons. On y mesure régulièrement le rapport entre les coûts et les avantages de l’innovation. La vérité scientifique ne se montre que par aperçus et pour être tout à fait sûr, il faut régulièrement l’interroger. Avec les Nanos comme avec le reste, l’innovation reste un processus à risque, même si le risque principal est bien de renoncer à une innovation bénéfique pour l’Homme.


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