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Mariages forcés : le film (à vomir) qui oublie un petit détail
©Capture d'écran / NBC

Tartufferies....

Eh oui il parait que ça se passe en France ! Avec la bénédiction des curés et l’assentiment des maires.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

La petite fille est charmante. Sa mère, incarnée par Julie Gayet, rentre à la maison avec une jolie robe blanche de mariée : "tu veux l’essayer ?". La petite fille croyant à un jeu dit oui. Le père arrive : "comme tu es belle !". "Tu veux qu’on te maquille ?" . Ravie la gamine acquiesce.

Puis ils montent dans un voiture. "On va où ?" . "C’est une surprise !" répondent les parents. La scène suivante se déroule dans une église où une assistance BCBG, bourgeoise, très bourgeoise, s’extasie sur la beauté de la petite mariée. Ensuite c’est la mairie où la petite fille, qui ne comprend toujours rien, est unie à un vieux monsieur qui l’emporte chez lui pour la consommer.

Le film s’appelle "14 millions de cris". Il y a en effet de par le monde, 14 millions de jeunes filles qui sont mariées de force. En France le chiffre est estimé à 70 000. Mais manifestement ni la réalisatrice, Lisa Azuelos, ni l’ex compagne de François Hollande n’ont eu le temps de consulter la liste des pays où cette pratique est considérée comme licite avec l’accord des autorités politiques et religieuses locales.

Sur Youtube le film a été visionné plus de 600 000 fois. On ignore si dans ce nombre on doit compter les nombreux cinéphiles saoudiens, iraniens, irakiens et afghans... Ce qu’on retient c’est que ça se passe chez nous. Car chez nous on est libre et on peut tout se permettre. Tout autre décors exotique avec un édifice religieux qui ne serait pas une église eut en effet soulevé d'immenses protestations et des émeutes incontrôlables.

Mais quand c’est ici ça passe comme une lettre à la poste. L’Eglise catholique ainsi stigmatisée n’a pas protesté. Et les maires montrés du doigt n’ont pas moufté. Le Conseil français du culte musulman non plus : il n’avait certes aucune raison de crier.  A supposer que Madame Azuelos veuille un jour réaliser un film contre la peine de mort ( ce qui serait louable ) l’action ne se déroulera pas en Chine, où il y a le plus d’exécutions, mais en France où elle montrera la guillotine... Et si il lui prenait l’envie ( peu vraisemblable) de dénoncer la lapidation l’action se passerait évidemment dans la Creuse où des paysans tueraient à coups de pierre une demoiselle adultère... Douce France.

Le film qui prétend dénoncer les horreurs faites aux petites files n’est assorti d’aucun commentaire, d’aucune explication. C’est pourquoi il parait utile de réparer cette omission. Le parlement irakien vient de voter une loi autorisant le mariage des filles dès l'âge de 9 ans. Le parlement iranien, plus raffiné, l’avait précédé avec une loi permettant aux pères d’épouser des filles (mineures) issues d’une précédente union de leurs épouses. Voila.

Voir le film :

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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