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Lyon 1 - Paris 0 : le match des mairies ayant réussi ou plombé leurs vélibs
©LIONEL BONAVENTURE / AFP

La guerre du transport

A Lyon, 4 000 anciens Vélo'v ont été remplacés... En seulement une nuit. De quoi rendre fous les usagers du Vélib parisien qui, lui, au bout de six mois, n'est toujours pas opérationnel dans la plupart des stations de la ville. Pour Serge Federbusch, il s'agit une nouvelle fois d'une démonstration de l'incompétence des équipes municipales...

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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Atlantico : A Lyon, JCDescaux a réussi l'exploit de remplacer 4 000 vélos en une seule nuit, alors qu'à Paris Smovengo peine depuis six mois à mettre en place un service convaincant. A-t-on eu tort de mettre fin au contrat avec JCDecaux ?

Serge Federbusch : Il ne faut pas idéaliser le contrat Vélib’ 1 qui coûtait une fortune à la ville de Paris du fait notamment des avenants souvent illégaux qui avaient été passés avec JCDecaux. Le coût des réparations était dantesque et les frais de JCDcaux mal contrôlés. Il a été calculé que chaque Vélib’ occasionnait à la ville, en pertes de recettes publicitaires contreparties du contrat et en frais d’entretien, plus de 3 000 euros annuels par vélo. Un vrai délire et de quoi payer une bicyclette par an à des centaines de milliers de Parisiens.

Cela étant, Hidalgo a fait pire que mieux en substituant Smovengo à JCDecaux. C’est l’histoire de l’arroseuse arrosée ou plutôt de la démagogue « démagogisée ». Elle est tombée sur des bonimenteurs qui lui ont vendu monts et merveille en termes techniques. Elle voulait faire oublier Delanoë avec un nouveau système miraculeux, plus performant dans tous les domaines. Mais rien n’était au point et ce système est aujourd’hui en respiration artificielle. Si la ville soumettait Smovengo aux pénalités qu’il mérite, il mettrait immédiatement la clé sous la porte. Du reste, l’opposition municipale serait bien inspirée de demander à la mairie d’appliquer ces sanctions pour que la vérité éclate et qu’on en finisse avec ce dispositif moribond.

Pourquoi, selon vous, le service de vélos en libre-accès est-il bien plus efficace et apprécié par les usagers à Lyon qu'à Paris ? A qui faut-il en tenir rigueur ?

JCDecaux n’a fait que faire évoluer à la marge son Vélov’ lyonnais dans sa nouvelle formule. Il n’y avait pas de changement complet de système.

En gros, les 4 000 nouveaux vélos lyonnais, répartis sur 348 stations, sont plus légers. Mais la seule vraie innovation technique est le système de décrochage et de réservation qui ne nécessite plus de passer par une borne mais d’utiliser un smartphone.

C’était moins ambitieux et plus réaliste que cette révolution avortée à Paris.


En règle générale, le réseau de transports parisiens est-il de moindre qualité que dans les grandes villes de province, comme Lyon ? Et pourquoi ?

C’est comme pour la valeur d’un bien immobilier selon la fameuse blague. Delanoë et Hidalgo n’ont jamais été guidés que par trois principes : la com’, la com’ et la com’. Ils ont construit un tramway ruineux sur les Maréchaux qui n’ajoute rien de sensationnel aux ex bus PC en termes de vitesse de circulation et de desserte. Ils n’ont pas investi un centime dans le métro ou presque : cela ne se voit pas. Ils ont dépensé une autre fortune en aménagements des rues et boulevards qui n’ont pour effet que de congestionner la circulation.

Paris avait en 2001 un réseau de transports publics remarquable par rapport aux autres grandes villes françaises. Aujourd’hui, il est vétuste, saturé et à la traîne. Merci qui ?

Comment la mairie de Paris peut-elle sortir de la crise et garantir que Smovengo respecte ses engagements sur le Vélib ?

Le mieux serait de tirer un trait sur tout cela. En attendant, les cyclistes apprennent à se passer des Vélib’ et des systèmes de free-floating privés se développent sans coût pour la ville. C’est cette offre alternative qu’il faut favoriser par des places de stationnement dédiées plus nombreuses.

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