Loin de l'UMP : les amis de Nicolas Sarkozy sont-ils un peu moins nombreux cette rentrée ?<!-- --> | Atlantico.fr
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L'association des amis de Nicolas de Sarkozy se réunira les 1er et 2 septembre à Arcachon
L'association des amis de Nicolas de Sarkozy se réunira les 1er et 2 septembre à Arcachon
©REUTERS/Stringer

Loin des yeux, loin du coeur

L'association des amis de Nicolas de Sarkozy se réunira les 1er et 2 septembre à Arcachon. Contrairement à l'année précédente, les ténors de l'UMP seront nombreux à manquer à l'appel. Reste les fidèles.

Maxime  Tandonnet et Sylvain Saligari

Maxime Tandonnet et Sylvain Saligari

Maxime Tandonnet est un haut fonctionnaire français, qui a été conseiller de Nicolas Sarkozy sur les questions relatives à l’immigration, l’intégration des populations d’origine étrangère, ainsi que les sujets relatifs au ministère de l’Intérieur.

Il commente l'actualité sur son blog personnel.

Sylvain Saligari est avocat au barreau de Paris. Il est spécialisé dans le droit d'asile.

Voir la bio »

Atlantico : Alors que l'association des amis de Nicolas Sarkozy se réunit les 1er et 2 septembre, les principaux leaders se détournent du rendez-vous ou jouent la carte de leur autonomie. Entre approbation militante et isolement au sein du parti, où en est réellement Nicolas Sarkozy ? 

Maxime Tandonnet : Aujourd’hui, l’ancien président garde le silence. Il veut éviter de polariser à nouveau la vie politique sur sa personne et servir encore plus au gouvernement socialiste de défouloir et dérivatif à ses difficultés. Où en est-il réellement ? L’ancien chef de l’Etat a une personnalité complexe. Il réfléchit beaucoup à l’avenir mais agit aussi à l’instinct, en fonction des circonstances du moment. Sa réserve actuelle ne relève pas seulement de la stratégie politique mais aussi d’une sensibilité profonde. Il faut bien voir la part d’enfer qu’est la situation de chef de l’Etat, entre l’envie de réussir, d’œuvrer au bien commun et l’hyper diabolisation dont chaque parole et chaque geste font l’objet. Sarkozy a beaucoup donné et rien n’indique qu’il ait vraiment envie en ce moment de retourner dans la fournaise. Conscient de sa popularité chez les sympathisants, partagé entre divers sentiments contradictoires, il n’est pas aujourd’hui, je l’imagine, dans la logique d’un plan bien arrêté en vue de 2017. Il observe et attend de voir quelle sera la tournure des événements. 

L'année dernière, les leaders UMP étaient plus nombreux. Faut-il en déduire que les barons du parti l'ont rangé au rayon des affaires classées ?

Le terme "amis" de Nicolas Sarkozy doit être pris avec prudence. Nous sommes en politique. Les relations entre les personnalités politiques, les phénomènes d’allégeance reposent sur des logiques de carrière. Comme la nature a horreur du vide, une partie de ses soutiens semble se détourner de l’ancien président  mais les choses sont volages, éphémères  et il suffirait qu’il revienne dans la vie politique pour que les ralliements se multiplient. 

La base de popularité de Nicolas Sarkozy est-elle suffisamment forte pour un retour en 2016 ou 2017, même sans le soutien des cadres ? L'association de ses amis est-elle suffisamment large dans sa composition pour lui fournir le socle d'un retour éventuel comme leader de l'UMP ?

Par rapport à 2017, nous sommes dans l’inconnue totale. Songeons qu’un an seulement avant le scrutin de 2012, tous les experts et les spécialistes les plus chevronnés s’attendaient à une victoire écrasante de Dominique Strauss Kahn et nul ne songeait à une arrivée à l’Elysée de François Hollande. L’histoire a des soubresauts que nul ne maîtrise et se joue des calculs. Cela, Nicolas Sarkozy le sait. Je ne pense pas qu’il ait l’intention de se doter d’une structure à vocation politique issue de « ses amis », encore moins de reprendre la tête d’un parti. S’il devait un jour revenir à la présidence, ce serait à la faveur d’événements exceptionnels et d’un appel silencieux de la Nation comptant sur son expérience au sommet de l’Etat. 

Quelles sont les conséquences pour l'ancien président du débat au sein de l'UMP sur le droit d'inventaire? Entre les allers-retours et les chassés-croisés des uns et des autres et notamment de François Fillon et Jean-François Copé sur le sujet, les points de tension de la défaite ont ils été purgés ? 

Aucune, tant ce sujet n’intéresse personne. A l’heure où le pouvoir socialiste remet en cause les acquis essentiels de son quinquennat auxquels le pays est profondément attaché, comme les « peines planchers » envers les récidivistes, vouloir en faire « l’inventaire » paraît décalé. Les Français sont indignés des querelles d’ambitions élyséennes dans un contexte de crise, d’instabilité internationale profonde, d’incertitude et de souffrance collective. Le débat sur la « droitisation » de la campagne de 2012 a un côté artificiel et mensonger : les Français attendent des hommes politiques des réponses à leurs légitimes préoccupations. Compte tenu de la situation dramatique du pays telle que nous pouvons l’envisager en 2017, le prochain chef de l’Etat ne sera sûrement pas le plus ambitieux, mais le plus capable naturellement d’incarner l’autorité, la sagesse, l’unité, la vérité, et d’impulser une dynamique collective. 

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