Ligue des nations : France/Autriche : 2/0 les Bleus démentent les mouches du coach <!-- --> | Atlantico.fr
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Les Bleus ont réussi à s'imposer face à l'Autriche dans le cadre de la Ligue des Nations.
Les Bleus ont réussi à s'imposer face à l'Autriche dans le cadre de la Ligue des Nations.
©FRANCK FIFE / AFP

Route vers la Coupe du Monde

Dans un climat cafardeux et avec un effectif profondément remanié, l'équipe de France s'est redonnée de l'élan en battant l'Autriche. Sous l'impulsion de petits nouveaux efficaces et grâce à ses meilleurs vieux, les Bleus ont livré une prestation convaincante.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Bousculée par l'affaire Pogba, malmenée par les problèmes de droits à l'image, rendue inquiète par une fédération qui fuit de partout et handicapée par des blessures en cascade, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'équipe de France avançait sur la pointe des nerfs à deux mois du lancement de la Coupe du Monde. En attendant des jours meilleurs et un évènement dont la féerie tarde à percer la grisaille, il lui fallait cependant expédier les affaires courantes en Ligue des nations. L'objectif était double : ne pas faire la politique de l'Autriche et surtout gagner, afin d'éviter la relégation en Ligue B... 

Ah, la victoire... Si nulle de ses caresses n'est identique, chacun de ses baisers est unique. Pourquoi cette envolée aussi inhabituelle que poétique ? Tout simplement pour vous donner à comprendre comment une victoire peut offrir une petite bouffée d'oxygène et redonner le sourire à toute une équipe. Car en l'emportant 2 à 0, l'équipe de France ne s'est pas contentée de garder son destin en main dans sa lutte pour le maintien dans le groupe A, elle a également mis fin à une série de quatre matchs sans succès qui pesait sur les épaules de tout le monde depuis le mois de mars (2n, 2d). Des détails qui comptent quand pointe à l'horizon une échéance telle que la Coupe du Monde...

C'est donc avec une équipe fortement remaniée, avec deux débutants (Badiashile et Fofana) et deux revenants (Giroud et Mendy) dans son onze de départ, que les Bleus ont remporté un succès probant, au terme d'un match abouti. Un succès qui doit autant à l'élan insufflé par une jeunesse qui a su apporter son envie, qu'aux talents aussi combinés que complices de Kylian Mbappé et... d'Olivier Giroud.

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Que dire de ce dernier, non retenu par Didier Deschamps lors des derniers matchs et à l'avenir incertain en Bleu ? Faut-il souligner que son 49ème but en sélection (65e) lui permet de n'être qu'à deux longueurs du record de Thierry Henry ? Faut-il une nouvelle fois insister sur sa ténacité ? Sur son exemplarité ? Sur sa capacité lazaréenne à résister à toutes les concurrences du haut de ses 113 sélections ? À quoi bon, tant c'est évident... Je me bornerai donc à souligner le respect légitime que le public lui porte en ces quelques mots : hier soir, en sortant couvert sous des dizaines de milliers d'applaudissements, il ne risquait pas de prendre froid.

Que dire aussi de Kylian Mbappé, une nouvelle fois détonateur principal des velléités offensives des Bleus ? Insister sur sa disponibilité ? Sur ses gourmandises ou sa maladresse (27e, 90e) ? Sur sa capacité à éliminer et à marquer les buts qui comptent (4 adversaires passés en revue pour son but en solitaire à la 55e !) ? Oui, tout ça, bien entendu... mais peut-être aussi souligner que prendre ses jambes à son cou, aussi souvent et sans se casser la gueule, il faut l'faire !!!

Même si les chiffres sont aussi tout ce qu'ils ne disent pas, certaines statistiques enregistrées hier soir m'épargneront la peine d'écrire de longues phrases tout en vous donnant une idée des difficultés initiales rencontrées par les Bleus ainsi que leur domination globale : un premier but marqué à la 18ème frappe, 22 tirs à 4 au total (aucun cadré par l'adversaire), 61% de possession et 65% gagnés... Éloquent, non ?

À noter également, le retour positif de la défense à trois... La prestation de Varane, homme en forme de United et patron complètement retrouvé... La passe décisive d'un Griezmann précieux défensivement pour Giroud... L'autorité "propre" de Badiashile pour une première sélection (belle qualité technique de gaucher, physique hautement dissuasif et aucune faute commise !) ... Et enfin les promesses que laisse entrevoir l'association Tchouaméni/Fofana au milieu de terrain. Par la discipline tactique affichée, leur capacité de projection, leur engagement et leur connexion évidente, ces deux-là méritent d'être revus et d'être testés face à une opposition plus consistante.

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Cette victoire nous ferait presque oublier le principal point noir de la soirée, à savoir les deux nouvelles blessures (ischio pour Koundé et mollet pour Maignant) qui portent désormais à quatorze le nombre de joueurs manquant à l'appel. De quoi cracher sur l'hécatombe, je vous l'accorde.

Pour assurer leur maintien en Ligue A, les Bleus n'auront donc plus qu'à "gérer" leur match face au Danemark dimanche prochain. C'est-à-dire obtenir un résultat au moins égal à celui de l'Autriche, laquelle recevra la Croatie.

Le rideau à peine tombé sur ce France/Autriche, nous aurons une pensée pour Didier Deschamps dont la tâche principale consistera à garder les troupes mobilisées jusqu'à Copenhague. Là-bas, il incombera alors à notre sélectionneur, dans un climat à peine moins pesant, d'y relever un double défi : d'abord de continuer à sauver les meubles dans cette Ligue des nations, et ensuite de poursuivre la préparation en vue de la Coupe du Monde. C'est à la fois ce qui fait l'homme et ce que convoque la fonction. Si notre sélectionneur en a vu d'autres, il sait aussi que, dans ces circonstances, son rôle tient moins du technicien que de la nourrice, du psy ou du sorcier. Pourquoi ? Parce que c'est le genre de période où il n'y a pas assez de bonnes nouvelles et trop de tout... Trop de problèmes, trop de vents contraires et surtout trop de donneurs de leçon aux gueules fermées pour cause d'inventaire. Trop de mouches du coach, somme toute.

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