Ligue des champions Bayern / PSG (2-0) : Paris éliminé dès les 8e de finale, détresse, ô ma détresse...<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Paris Saint-Germain s'est incliné face au Bayern Munich en Ligue des champions.
Le Paris Saint-Germain s'est incliné face au Bayern Munich en Ligue des champions.
©FRANCK FIFE / AFP

Pas de miracle

Les Parisiens, déjà battus au match aller (0/1), échouent en 8e de finale pour la deuxième année consécutive et la cinquième fois en sept ans. Au-delà de leur élimination et de leur incapacité à inscrire le moindre but sur l'ensemble des deux matchs, c'est surtout l'idée d'une culture de la défaite qui inquiète.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Il existe visiblement des incompatibilités rédhibitoires : les extases sexuelles et la vie conjugale... vivre vite et mourir vieux... voir le PSG gagner la Ligue des champions, des choses comme ça... Si vous ajoutez à ces frustrations déjà suffisantes la joie des vainqueurs et celle d'un public tenu en liesse, vous obtenez le petit cauchemar à ciel ouvert et la désillusion majuscule vécus par les supporters parisiens hier soir. Enfin, je devrais dire "encore une", car autant que la manière, c'est la récurrence qui gêne.

Hier soir, leur équipe fétiche a cédé face à une équipe très compacte, emmenée par des joueurs toujours à portée de conversation et appliqués à respecter deux consignes très claires : ne pas donner d'espaces à un adversaire qui en raffole et couper la relation entre Mbappé et Messi. Le résultat ? Deux cracks sevrés de ballons et une équipe orpheline de solutions alternatives tout au long d'un match marqué par les deux bourdes de Verratti (60e et 89e) ... 

À ce sujet, avez-vous remarqué à quel point l'irrémédiable est rapide en matière de football ? Une fausse bonne idée, une mauvaise orientation, une touche de trop ou un excès de lamentations et le pire est déjà en marche. Hier soir, les bourreaux, trop heureux de l'aubaine, s'appelaient Eric Choupo-Moting (franchement, le coup classique de l'ancien coéquipier qui marque contre son ancien club, ça aurait dû nous mettre la Prusse à l'oreille) et Serge Gnabry (89e). Deux erreurs qui ne pardonnent pas à un tel niveau, a fortiori quand votre équipe a laissé passer sa seule vraie chance pendant son seul temps fort (une frappe trop molle de Vitinha, 38e). Prudents et calculateurs en première période, les Bavarois ont ensuite haussé le ton en jouant dix mètres plus haut tout en profitant des largesses d'un adversaire impuissant (deux têtes de Ramos, 64e et 82e) et incapable de forcer le destin. Comme un symbole supplémentaire, pendant queNagelsmann faisait rentrer Gnabry, Mané et Sané, Galtier lançait Zaïre-Emery et Bitshiabu... Deux jeunes de dix-sept ans, certes prometteurs, mais pas assez dépoli pour être au net... Bref, pas de quoi commotionner une équipe bien organisée défensivement et capable de tuer tout suspense. 

Bilan : 2/0, un score logique qui aurait pu être encore plus lourd si les buts de Müller et Mané n'avaient pas été annulés pour des hors-jeux infimes et un résultat qui, de près comme de loin, ressemble à s'y méprendre à une maladie incurable. Car à Paris, si les années passent, les problèmes restent. Oh, à force, on les connait, ils sentent les chrysanthèmes et leur liste est aussi longue qu'un convoi au Père-Lachaise : un recrutement raté, un effectif déséquilibré, une infirmerie saturée, une Mbappé dépendance condamnant tout plan B, une équipe privée de tout syndicat d'initiatives dès lors qu'elle est menée, des joueurs qui ne courent jamais suffisamment (9 km de moins que les Bavarois hier soir !) et une direction qui n'apprend pas de ses erreurs. Vous mordez le climat ? Cette année, comme la saison dernière, c'était mars ou crève, mais au rythme où vont les choses, on ne voit pas ce qui pourrait changer dans les années à venir... 

Une fois n'est pas coutume, plutôt que de vous expliquer que Messi n'a pas foutu grand-chose, mais en fignolant... qu'Mbappé avait tout du chanteur en play-back quand la sono déconne ou encore que les meilleures séquences du match sont celles où Verratti n'apparait pas, j'ai envie de conclure en pensant aux supporters... Oui, à tous ces supporters parisiens, légitimement déçus, qui n'ont désormais qu'un titre national de plus pour seul horizon. Parce qu'ils en ont tristement l'habitude, ceux qui savent de se promener dans l'émoi viennent d'ajouter un fantôme de plus à une collection déjà bien garnie. Oui, allez savoir pourquoi, je pense à tous ces amoureux déçus, capables de vivre leur attachement jusqu'à la période décès et à tous ces anonymes aussi riches d'eux-mêmes que de la vie des autres. Ce matin, je les imagine entretenir douloureusement leur passion comme d'autres le feraient d'une plante délicate... Une plante dont ils hésitent toujours, les lendemains de défaite, entre la faire pousser... ou la laisser pourrir...

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