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Les taxes parafiscales, ce mécanisme efficace et invisible pour faire semblant d'économiser les dépenses publiques
©Reuters

Bonnes feuilles

L'art suprême en politique ? Ne rien décider tout en donnant l'illusion de l'action. Enseigner l'art ultime de ne pas prendre de décision en laissant une trace dans l'Histoire, tel est l'objet de ce petit ouvrage qui livre clés en main techniques et conseils pratiques à nos dirigeants. Extrait de "Surtout ne rien décider", de Pierre Conesa, aux éditions Robert Laffont (2/2).

Pierre Conesa

Pierre Conesa

Pierre Conesa est agrégé d’Histoire, énarque. Il a longtemps été haut fonctionnaire au ministère de la Défense. Il est l’auteur de nombreux articles dans le Monde diplomatique et de livres.

Parmi ses ouvrages publiés récemment, Docteur Saoud et Mister Djihad : la diplomatie religieuse de l'Arabie saoudite, Robert Laffont, 2016, Le lobby saoudien en France : Comment vendre un pays invendable, Denoël, Vendre la guerre : Le complexe militaro-intellectuel, Editions de l'Aube, 2022.

 

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Mécanique plus efficace, mais ignorée des Français : les taxes parafiscales. Elles s’élèvent à 121 milliards d’euros par an.

Ces merveilleux systèmes invisibles pour le contribuable, créés par la loi mais plus jamais contrôlés par le Parlement, affectent directement l’argent prélevé à un bénéficiaire désigné et non pas au budget de l’État. Les recettes prélevées vont vers des organismes spécifiques comme l’Ademe (Agence de maîtrise de l’environnement) ou Météo France.

Ces taxes parafiscales ont progressé plus vite que les impôts et les structures bénéficiaires ont toutes connu des hausses de salaires et des niveaux de recrutement sans commune mesure avec les restrictions imposées au budget de l’État. Prudent, Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, annonce : « Nous sommes conscients qu’il s’agit d’une réforme difficile qui suscitera des oppositions. » Le contraire aurait été étonnant.

Il faut conserver à l’esprit qu’une « économie de dépense » est toujours une unité de mesure relative. C’est la réflexion de l’homme avisé qui, pour rentrer chez lui, préférait courir derrière un taxi plutôt que derrière le bus parce que, disait-il, « cela lui faisait économiser plus ». Il suffit de prétendre que tout autre système que l’existant, ou que la réforme elle-même, coûterait encore plus cher que l’inaction pour éviter d’y procéder.

Extrait de "Surtout ne rien décider - manuel de survie en milieu politique", de Pierre Conesa, aux éditions Robert Laffont, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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