Jeux dangereux
Les Républicains envisagent de donner un coup de pouce à Eric Zemmour
Ils veulent qu’il ait ses parrainages…
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Nous pensions – et nous avons écrit – qu’il ne les aurait pas. Et que c’était tout bénéfice pour lui car il n’aurait pas à affronter le suffrage universel avec un score qui s’annoncerait piteux.
Nous avions tort. Et ce sont les Républicains qui nous le disent. Ils sont sans doute plus intelligents que nous et en tout cas plus malins.
Du côté de chez Valérie Pécresse, on a clairement fait savoir qu’on ne sanctionnerait en rien les élus locaux qui parraineraient Zemmour.
Et pour que ce soit encore plus clair, un proche de la candidate LR a, avec un grand sourire, confié ceci au Figaro : « Nous n’allons pas vous dévoiler toutes les coulisses de notre campagne mais il faut que la démocratie s’exprime ».
Voilà qui est limpide. Le but de cette savante et périlleuse manœuvre est le suivant. Si Zemmour ne peut se présenter, ses partisans se reporteront massivement sur Marine Le Pen. Et la présence de Valérie Pécresse au second tour sera alors compromise.
Les Républicains aiment jouer au casino. Ils pensent comme tous les joueurs avoir une martingale gagnante. Mais ils ont oublié qu’au casino, c’est, in fine, toujours la banque qui gagne.
Que feront-ils si, après avoir aidé Zemmour, ce dernier dépasse au premier tour Valérie Pécresse ?
Que deviendra la candidate LR si Marine Le Pen n’obtient pas ses parrainages et que ses partisans se reportent en masse sur l’auteur de la France n’a pas dit son dernier mot ? Là aussi, c’est jouer perdant.
Quand on joue à la roulette, on prend des risques. On peut les limiter en plaçant sa mise sur le rouge ou sur le noir. Une chance de gagner, un risque de perdre. Les Républicains devraient essayer les machines à sous mais ils attendront longtemps le jackpot.
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