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Les problèmes de santé mentale chez les enfants ne cessent d’augmenter et voilà ce qu’il faut savoir pour les détecter
©LOIC VENANCE / AFP

Sujet d'inquiétude

Auteur du livre "Il y a des monstres sous mon lit ! Aidez vos enfants à vaincre et apprivoiser ses peurs" (Hachette, 2017), Florence Millot explique les causes et les conséquences des troubles d’anxiété, en forte augmentation chez les enfants.

Florence  Millot

Florence Millot

Psychologue pour enfants.

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Atlantico : Alors que la santé physique des enfants s’est considérablement améliorée, les troubles mentaux sont en forte augmentation et se déclenchent aujourd’hui bien avant l’adolescence. Quels sont les principaux troubles qui affectent la santé mentale des enfants ?

Florence Millot : Les études menées sur la santé mentale des enfants montrent une progression importante des troubles anxieux, ce que je constate moi aussi dans mes consultations chez des enfants âgés de 5, 7 à 8 ans environ. Ce sont essentiellement des troubles du comportement liées à une forte anxiété, les cas de dépression restent assez rares à cet âge. J’observe une augmentation des phobies et des angoisses liées au sens de leur existence. Par rapport aux générations précédentes, les enfants évoquent aujourd’hui des sujets tels que la mort, non pas parce qu’ils ont envie de mourir, mais parce qu’ils veulent changer de vie. Ils ne trouvent pas leur place ni de sens à leur existence et se projettent ailleurs. On le voit dans des comportements de « fuite » quand on leur parle et qu’ils ne « sont pas là ».  Ce mécanisme  les conduit à trouver des échappatoires qui peuvent générer des problèmes d’addiction. Les jeux vidéo dans lesquels ils s’enferment pendant des heures, par exemple. Dans ce cas, il ne suffit pas de les interdire ou de les restreindre, il faut leur proposer autre chose. Sans activité de substitution, ils déplaceront leur addiction sur autre chose. C’est le même mécanisme psychique qui est à l’œuvre chez les adultes à travers la drogue ou l’alcool. Le refuge devient bien plus destructeur que protecteur.

Comment repérer ces troubles ? Quels symptômes doivent alerter les parents ?

Tout d’abord, il faut comprendre les causes de l’augmentation de ces troubles mentaux. Sauf dans des cas précis, les enfants aujourd’hui vivent dans un certain  confort matériel, ils ont tout ce qui est nécessaire pour vivre sans avoir à s’en préoccuper, ils sont bien soignés, etc. Leurs préoccupations sont liées désormais à la relation à autrui. Ils sont plus sensibles et plus empathiques que les générations précédentes, tout en étant plus « insécure » au plan émotionnel compte-tenu des rythmes et du stress générés par la vie actuelle.  Ce phénomène de « l’enfant éponge » est plus aigu aujourd’hui, ce qui explique l’intériorisation des problèmes familiaux, des dysfonctionnements et des propres peurs de leurs parents. Le phénomène de répétition des névroses et des tabous familiaux est un vrai risque pour leur santé mentale, si on les laisse dans cette souffrance et ces non-dits.

Quelles sont les thérapies les plus adaptées aux troubles mentaux chez de jeunes enfants ?

Avant de consulter un thérapeute, je conseille aux parents de proposer des activités  très simples, l’essentiel étant qu’elles soient pratiquées ensemble. Partir en promenade dans la nature et non pas dans les magasins qui sont une source de frustration, est toujours efficace car les enfants ont besoin de sortir et de dépenser leur énergie, tout simplement. L’enfant, même réticent au départ, sera ensuite réceptif à ce genre d’activités. Pour des cas plus complexes, les thérapies corporelles sont bien adaptées car elles sont rassurantes, et instaurent une relation de confiance dans les cas où l’enfant refuse de s’exprimer. Enfin, les thérapies familiales peuvent obtenir de bons résultats dans la mesure où, encore une fois, les séances se font ensemble et constituent un moment de partage avec les parents.

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