Les non-experts au chevet du système de santé : comment former et responsabiliser les médecins ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Certains médecins souhaitent que l’information générale sur la santé soit plus accessible et claire.
Certains médecins souhaitent que l’information générale sur la santé soit plus accessible et claire.
©Reuters

Participatif

L'Institut Montaigne a réuni 25 Français de tous bords pour établir des pistes de réflexions autour de la réforme de notre système de financement de la santé (4/5).

 Institut Montaigne

Institut Montaigne

L'Institut Montaigne est un lieu de réflexion et de débat sur les enjeux de la société qui réunit des universitaires, des responsables d'entreprises et des jeunes de différents horizons.

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Nous souhaitons une meilleure concordance entre les pratiques médicales et les besoins des patients qui ont évolué.

Certains d’entre nous considèrent qu’on ne dispose pas toujours d’assez d’informations pour agir sur sa propre santé : cela dépend notamment des catégories socioprofessionnelles. Nous n’avons pas tous les mêmes moyens économiques ni la même volonté personnelle, en raison de la fracture sociale. L’information et la prévention sont mal reçues.

Par ailleurs, nous ne connaissons pas tous toujours l’offre du système de santé ; beaucoup de gens ne connaissent pas leurs droits.

Nous avons compris que la prévention permet d’éviter et/ou de limiter l’aggravation d’un certain nombre de problèmes de santé. Nous pensons que la prévention concerne tout le parcours de vie : pour les jeunes enfants, c’est une évidence, mais aussi chez les adultes qui ont des comportements à risque et sans oublier les personnes âgées.

De la même manière qu’il faut former, informer et responsabiliser le patient et le citoyen, nous souhaitons mettre l’accent sur la nécessite de former, informer et responsabiliser les médecins, notamment les médecins traitants et l’ensemble du corps médical.

Pour que la prévention soit efficace en matière de santé, nous pensons qu’elle doit également prendre en compte les différents facteurs tels que l’environnement, le travail, les conditions de vie, etc.

Prévention et éducation

Pour faire en sorte que les personnes s’approprient mieux et intègrent mieux les campagnes de prévention, nous avons retenu, entre autres, les pistes suivantes :

  • prendre exemple sur les campagnes d’informations comme « manger mieux, bouger plus » ;
  • organiser des interventions généralisées dans les écoles et des cours d’éducation à la santé, au même titre que l’instruction civique, la biologie,… ;
  • réaliser des animations dans les villes comme cela est fait pour la prévention routière ;
  • faire réellement passer l’information par tous les intervenants médicaux, paramédicaux et autres ;
  • généraliser les campagnes de dépistage et les offres préventives comme le bilan de santé quinquennal.

L’éducation à la santé est de la responsabilité de tous les acteurs : tant des parents que de l’Education nationale ou encore des professionnels de santé et du milieu du travail.

Responsabilisation

Responsabiliser les professionnels de santé

Au travers de l’expérience de quelques-uns d’entre nous, il semble que le lien traditionnel entre certains médecins et leurs patients ait été altéré. Or des études montreraient que l’efficacité d’un traitement est d’autant plus forte que l’empathie du médecin pour son patient est réelle.

Les médecins ne sont pas que des techniciens, ils doivent aussi apprendre à communiquer avec leurs patients et les familles et, pour cela, suivre des formations en psychologie.

Les médecins doivent en outre être formés à l’éducation thérapeutique et prendre le temps de bien expliquer aux patients (cela renvoie à la réflexion sur la rémunération des médecins).

En outre, les médecins devraient s’inspirer de pratiques constatées à l’étranger qui conduisent à ne pas systématiser les prescriptions de médicaments ou d’actes.

Nous pensons que la formation continue des médecins, tout au long de leur carrière, devrait être systématique et porter sur le renouvellement et un renforcement des connaissances scientifiques et des avancées de la recherche.

Enfin, il nous semble important, afin de rapprocher à nouveau les médecins des patients, de rappeler la part d’humanité du serment d’Hippocrate.

Responsabiliser les usagers

Nous pensons qu’il faut également responsabiliser les patients vis-à-vis de leurs comportements :

  • D’une part en ce qui concerne leur comportement vis-à-vis d’une certaine forme de (sur)consommation médicale.
  • D’autre part en ce qui concerne les comportements à risque dégradant leur santé ou amplifiant leurs pathologies.

Certains d’entre nous pensent qu’il faut contrôler et pénaliser ceux qui ont des comportements non responsables. Cependant, la plus grande majorité d’entre nous s’y oppose, considérant que l’on ne dispose pas des moyens de ce contrôle et que l’on risque de culpabiliser des personnes, notamment celles qui, déjà malades, nécessitent réellement des soins.

Par conséquent, nous pensons avant tout que l’éducation et la prévention aboutiront à la responsabilisation de tous.

Le fait de mieux savoir ce que l’on consomme et ce que ça coûte peut participer à la responsabilisation des usagers.

La recherche

Nous pensons que la recherche devrait être une priorité dans le budget de la santé. C’est un élément capital pour améliorer la performance des traitements et des gestes médicaux et diminuer leurs coûts.

Nous demandons de concentrer les efforts de la recherche sur les affections les plus consommatrices, sans exclusivité.

Le Dossier Médical Partage (DMP)

Nous entendons par DMP un dossier médical individuel partagé et dématérialisé.

Nous avons compris que les premières tentatives de mise en oeuvre du DMP ont conduit à une dépense en pure perte de 200 millions d’euros.

On s’accorde à dire que le DMP n’a pas fonctionné jusqu’à présent pour des raisons techniques (il est arrivé en même temps que la carte Vitale, il y aurait eu des réticences de la CNIL). Il nous semble aussi que les blocages émanent à la fois du monde politique, des corporatismes et des patients. Nous souhaitons que ces blocages soient dépassés, dans la perspective d’amélioration du système.

Les patients doivent être mieux informés sur le fonctionnement et l’utilité du DMP. Celui-ci permet notamment la mise en place du parcours de soin du patient, un meilleur suivi des pratiques. En outre, il permet d’éviter les mauvaises interactions médicamenteuses.

Nous demandons que sa mise en place et son déploiement généralisé soient réalisés le plus rapidement possible et que contrairement au Dossier pharmaceutique, les informations qu’il contient soient conservées tout au long de la vie du patient. Le DMP devrait débuter dès la naissance et remplacer le carnet de santé.

Nous considérons que le DMP doit notamment contenir :

  • des informations médicales tout au long de la vie ;
  • l’ensemble des prescriptions médicales ;
  • les pathologies ;
  • le parcours médical.

Nous considérons aussi que son accès doit être réservé aux patients eux-mêmes et aux médecins qui les traitent (en ville et à l’hôpital), qui doivent pouvoir le consulter dans sa totalité. Certains pensent que, sauf autorisation du patient, la médecine du travail et les autres soignants ne doivent pas y avoir accès.

La transparence et l'accès à l'information

Nous constatons qu’il existe un grand nombre d’informations peu ou pas accessibles et compréhensibles par tous. Nous souhaitons sortir de l’opacité pour mieux comprendre comment fonctionne le système de santé et quelles sont ses performances.

Pour cela, nous demandons qu’une logique d’« open data » sur l’ensemble des données concernant le système de santé (données qui sont pourtant publiques) soit mise en place. Ces données seront à la disposition des usagers et des corps intermédiaires qui sauront les utiliser pour aider le grand public à les interpréter.

Dans la même logique, nous souhaitons pouvoir être informés de la performance de tous les établissements de santé (publics et privés) et de tous les médecins, de la façon la plus précise possible.

Certains d’entre nous souhaitent que l’information générale sur la santé soit plus accessible et claire. D’autres considèrent que l’information existe et qu’il relève de la responsabilité des citoyens d’aller la chercher.

L'information concernant les complémentaires

Nous demandons qu’il soit fait en sorte de clarifier et mieux comprendre les contrats des complémentaires santé de façon à pouvoir les comparer entre elles et les mettre en concurrence.

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