Haute-voltige : les 4 pièges à éviter en 2012 pour échapper à un bain de sang sur les marchés<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Haute-voltige : les 4 pièges à éviter 
en 2012 pour échapper 
à un bain de sang sur les marchés
©

Attachez vos ceintures !

La Bourse de Paris a signé mardi soir sa plus forte chute depuis le début de l'année (-3,58%). Les incertitudes multiples qui pèsent sur l'économie mondiale menacent-elles les marchés d'une crise pire qu'en 2008 ?

Marc Touati

Marc Touati

Marc Touati est économiste et président fondateur du cabinet ACDEFI (aux commandes de l'économie et de la finance). Il s'agit du premier cabinet de conseil économique et financier indépendant au service des entreprises et des professionnels.

Il a lancé en avril 2013 la pétition en ligne Sauvez La France.com pour diminuer "les impôts", les "dépenses publiques superflues" et "retrouver le chemin de la croissance" afin de "sortir par le haut de cette crise".

Il est également l'auteur de Quand la zone euro explosera, paru en mars 2012 aux Editions du Moment. Son dernier livre est Le dictionnaire terrifiant de la dette (Editions du moment, mars 2013).
 

 

Voir la bio »

Il faut être clair : tant que la crise de la zone euro ne sera pas résolue, et malheureusement, elle ne pourra l’être avant l'élection présidentielle française, la volatilité des marchés financiers restera extrêmement forte.

Il faut donc se préparer à plusieurs mois de haute-voltige au cours de laquelle les phases de hausse des marchés boursiers succèderont à des mouvements de forte baisse et réciproquement.

Sur l’ensemble de l’année, les analystes anticipent que les grands indices boursiers européens pourraient croître d’au plus 10 %, tandis que leurs homologues américains gagneraient environ 15 %. Ces derniers bénéficieraient également d’un effet dollar, puisque nous prévoyons que ce dernier continuera de s’apprécier, en dépit de quelques soubresauts.

En effet, au gré des annonces de la part des dirigeants de la zone euro et des décisions de la BCE (Banque centrale européenne), l'euro (en valeur) pourrait s’effondrer vers les 1,20 dollar, voire les 1,15 d’ici la fin de l’année.

La survie de la zone euro dépend d’ailleurs du cours de notre devise. Si l’euro reste trop fort, la récession s’intensifiera, ce qui finira de toute façon par relancer la crise de la dette et affaiblir l’euro. Réciproquement, si les Européens veulent sauver la zone euro, ils doivent favoriser une dépréciation de la monnaie unique, de manière à restaurer la croissance et à sortir de la crise.

N’ayant aucun intérêt à voir la zone euro disparaître, les États-Unis devraient également conforter l’appréciation du dollar face à l’euro. D’ailleurs, tant que l’euro ne passe pas sous les 1,10 dollar, le billet vert reste compétitif pour l’Oncle Sam.

L’issue de l’élection présidentielle américaine ne devrait pas changer grand-chose, puisque les Républicains comme les Démocrates sont plutôt d’accord pour permettre au dollar de s’apprécier tant qu’il ne nuit pas à la croissance.

Les plus grandes incertitudes financières restent européennes

Dans le cadre d’une croissance américaine d’environ 2,4 % cette année, nous anticipons également que l’inflation se stabilisera autour des 2 %. Cette prévision suppose évidemment que les tensions au Moyen-Orient ne dégénéreront pas et ne permettront donc pas au baril de pétrole de dépasser durablement les 120 dollars.

Dans ce cadre, les taux d’intérêt à long terme américains devraient remonter progressivement au-delà des 3 %, sans pour autant déraper. Ils intégreront ainsi l’amélioration de la croissance et l’anticipation d’un resserrement monétaire de la Fed (réserve fédérale américaine) à partir du début 2013.

En fait, comme en matière de prévisions économiques, les plus grandes incertitudes sur le front financier restent européennes. Ainsi, tant que les autorités politiques et monétaires n’auront pas engagé des réformes profondes et efficaces en matière de gouvernance économique, la crise de la dette perdurera et les taux longs resteront élevés, à part certainement en Allemagne.

Les quatre grandes échéances qui risquent de chahuter les marchés en 2012

  • D’ici le début juin : Nouvelles dégradation des notes des dettes publiques des pays membres de la zone euro.

  • Du 22 avril au 6 mai : Élections présidentielles françaises. Bien plus que le résultat, l’important résidera dans les choix qui seront pris par la suite. Soit la France s’engage dans une politique allemande d’assainissement budgétaire et la zone euro est sauvée, du moins temporairement. Soit, le laxisme budgétaire continue et la crise de la zone euro sera relancée, suscitant une tempête sans précédent.

  • 6 Novembre : Élections présidentielles américaines. Si le chômage ne passe pas nettement sous les 7 % d’ici là, Barack Obama n’a quasiment aucune chance d’être réélu. La question sera alors de savoir si le nouveau Président saura mettre en place une véritable politique de redynamisation, comme le fit Ronald Reagan dans les années 80. Sinon, les États-Unis devront se contenter d’une croissance durablement molle, à la mode eurolandaise…

  • A n’importe quel moment de l’année: la confirmation que l’Iran dispose de l’arme nucléaire.

Autant d’échéances et d’évènements, notamment pour les quatre derniers qui risquent donc de réserver pas mal de surprises. Si le krach de 2008 devrait certes être évité, il faut se préparer à de fortes turbulences, comme en témoigne la Bourse de Paris qui a signé mardi soir sa plus forte chute depuis le début de l'année (-3,58%).

Please fasten your seat belt !

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !