Les discriminations vécues dans l’enfance auraient un fort impact sur la santé mentale<!-- --> | Atlantico.fr
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Des élèves de l'école de Clavé (Deux-Sèvres).
Des élèves de l'école de Clavé (Deux-Sèvres).
©©Sebastien SALOM-GOMIS / AFP

Discriminations

C’est ce qu’établit une étude de UCLA publiée dans le journal Pediatrics

Thierry Delcourt

Thierry Delcourt

Thierry Delcourt est médecin psychiatre, pédopsychiatre et psychanalyste. Ses recherches concernent la psychiatrie clinique et sociale ainsi que le processus de création artistique. Il s'occupe de formation en psychiatrie et dans le domaine de la créativité. Il est rédacteur en chef de la Revue Psychiatries et auteur de plusieurs ouvrages aux Éditions L’âge d’homme et aux Éditions Actes Sud. Il est l'auteur de "Je suis ado et j'appelle mon psy (éditions Max Milo, 2016).

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Une étude de UCLA publiée dans le journal Pediatrics souligne le risque accru de problèmes mentaux en cas de discriminations vécues dans l’enfance. Sur quoi s’appuie cette étude ? Quels sont les chiffres ? 

Thierry Delcourt: Nous avons déjà eu des études concernant la question des traumatismes : la maltraitance, les abandons, etc. Boris Cyrulnik a pu en mener. On le sait, les enfants ne disent jamais rien, ne montrent rien et continuent de sourire. Beaucoup de choses sont masquées et ressortent brutalement lorsqu’une situation rappelle trop l’évènement marquant ou traumatique. Tout part d’un choc traumatique et de sa métabolisation. Le travail du psychiatre est d’aider à l’intégrer sans qu’il soit présent en permanence. Le choc peut revêtir beaucoup de formes et notamment celle d’une humiliation liée aux discriminations. Cela vient toucher directement le développement psycho affectif. C’est sur ce point que l’étude est intéressante. On pense trop souvent à l’aspect neuropsychique au détriment du psycho-affectif. Or nous dépendons de nos relations aux autres et à nous-même. Aux Etats-Unis, la question est principalement celle de la discrimination raciale, mais elle existe aussi chez nous. Cette discrimination est parfois tellement intériorisée qu’elle prive de l’accès aux savoir par exemple. C’est ce que raconte le livre Les incasables de Rachid Zerrouki.

Il y a aussi un registre persécutif qui fait que ce qui a été vécu nourrit une forme de revanche intérieure qui fait que les personnes ébranlées vont potentiellement faire du mal autour d’eux. Quand on remonte leur histoire on comprend que ce comportement est une forme de tentative de revanche sur la vie. 

Le passage à l’âge adulte est-il un moment particulièrement charnière ?

C’est le moment où l’on va avoir à faire ses preuves. Quand on commence à se représenter comme jeune adulte, c’est un passage compliqué en toutes circonstances. Mais si on a intégré des automatismes de négativité liés, par exemple, à des discriminations certaines choses vont être compromises. Les troubles psychiques sont principalement des troubles psycho-sociaux. C’est cela qui est compromis. C’est un phénomène de spirale. Plus on est dans un sentiment d’échec et de dévalorisation plus on va continuer de le faire. 

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