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Les conséquences de la théorie du genre sur les enfants et les jeunes
©PAU BARRENA / AFP

Bonnes feuilles

Esther Pivet vient de publier "Enquête sur la théorie du genre" (ed. Artège). Ce livre veut être un cri d'alarme, preuves à l'appui, au sujet de cette confusion qui se répand, et qui peut faire des ravages chez les enfants et les jeunes. Extrait 1/2.

Esther Pivet

Esther Pivet

Esther Pivet, polytechnicienne, mariée et mère de quatre enfants, est la coordinatrice du collectif VigiGender, qui assure un travail d'information auprès des parents et des enseignants sur la diffusion de la théorie du genre à l'école.

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Comme nous l’avons vu, le conditionnement des enfants se fera essentiellement par la déconstruction des stéréotypes sexués, autrement dit leur destruction. Quelles sont les conséquences sur leur développement?

Sans le stéréotype sexué, le monde environnant est insensé et incompréhensible pour l’enfant. Par exemple, dans toutes les cultures, l’habillement distingue les hommes et les femmes, car c’est un besoin de l’être humain. Brouiller cette distinction dans l’esprit des enfants en lui disant qu’il est libre de choisir est très perturbant. Sans référence au masculin et au féminin, l’enfant doit se construire tout seul, sans repères, ce qui peut le mener au désespoir de ne pas comprendre qui il est. « Si l’enfant n’est plus alimenté des ingrédients nécessaires à définir son identité, à la raison qu’il demeure libre de le faire, il en est de fait dépouillé. » Par ailleurs, dissocier la dimension comportementale (acquise) de la dimension physique (innée) va déstabiliser profondément les plus jeunes. Enfin, les différences sont bien là et on va interdire à l’enfant de penser, de nommer la réalité. Cela mènera à des troubles psychiques et à des troubles de l’apprentissage. Il y a donc un danger intellectuel à priver l’enfant de la reconnaissance des différences.

Voici l’analyse de professionnels de l’enfance (médecins, psychologues, pédopsychiatres) sur l’impact de la lutte contre les stéréotypes sur les enfants :

La théorie du genre opère ainsi un double tour de passe-passe entre égal et identique. L’égalité n’est en effet pas une négation de la différence, car pour être égaux il faut être différents. Sinon, on est identiques, semblables, superposables, interchangeables, et donc indiscernables, le concept d’égalité n’a plus lieu d’être. Le second tour de passe-passe consiste à assimiler différence à supériorité et infériorité. On peut être différent sans pour cela être mieux, supérieur, ou moins bien, inférieur. La différence n’est pas une échelle de valeur, c’est même le socle de la tolérance. La théorie du genre voudrait la négation de la différence des identités masculine et féminine, et recourt pour cela à des amalgames malhonnêtes intellectuellement, à des sophismes.

Cette idéologie [du genre], qui prône une égalité non pas entre tous (dans le traitement et l’accès aux droits fondamentaux) mais de tous, donc non pas une égalité de droits mais une égalité de fait, une égalité d’êtres, ouvre la voie, par sa volonté de standardiser des comportements et de conformer l’ensemble des êtres humains, aux projets totalitaires les plus fous comme l’histoire nous l’a déjà bien montré. C’est à partir de ces glissements sémantiques et de ces changements de paradigmes basés sur des sophismes manipulatoires d’équivalence et d’égalité que de telles idéologies et programmes d’« éducation à la sexualité » des mineurs ont été justifiés.

Pourquoi cherche-t-on à déconstruire les modèles de transmission intrafamiliaux qui inscrivent l’enfant dans la filiation pour lui proposer des modèles « neutres » transmis par nos décideurs institutionnels et les théories du genre? Dans quel but un gouvernement revendique-t-il de laisser croire à l’enfant qu’il a le choix de ses identifications sexuelles en dehors de ses modèles familiaux, ce qui le maintient dans une posture de toute-puissance et d’omnipotence sexuelle (je suis garçon et je suis fille, je suis tout et je n’ai pas à renoncer à un sexe), ce qui en soi est grave pour le développement psychique des enfants. La filiation et la famille transmettent déjà une éducation en tant que modèles et valeurs. Et elles soutiennent de manière fondamentale le développement de l’enfant vers l’accès à la différence des sexes et des générations. Rien ne doit tenter de contrecarrer de tels modèles identificatoires que l’enfant a réussi, souvent difficilement, à construire, et cela dans le respect de son développement personnel. Ainsi tous les enseignements des théories du genre aux enfants seront à proscrire, car en croyant leur permettre d’« intégrer la liberté de choix de modèles d’identification » (sexuels rappelons-le), cet enseignement vise la déconstruction de leurs propres repères.

Il n’est point besoin d’enseigner ces théories controversées pour développer chez l’enfant le respect des différences qui doivent s’intégrer bien au-delà des questions d’identité sexuelle qui n’en sont qu’une infime partie. N’y a-t-il pas un paradoxe à vouloir imposer à la société, de façon totalitaire, des représentations particulières et tout à fait singulières, comme c’est le cas pour la théorie du genre, sous le fallacieux prétexte de lutter contre la domination qui par là même s’impose dans toute sa splendeur?

La destruction auprès des enfants des stéréotypes sexués qui rejoignent les désirs profonds du cœur masculin et féminin, et le traitement indifférencié des garçons et des filles, déconnecté de ces désirs, formeront en réalité « des êtres hybrides, psychologiquement diminués, complexés et pour beaucoup en révolte contre la société quand la puberté agira sur leurs sens ».

Ainsi, arrivés à l’adolescence, les jeunes sont perdus entre leur corps qui leur crie leur sexualité, masculine ou féminine, et la société qui leur dit à travers tout ce qu’ils voient et entendent : « Ton corps sexué n’a pas de sens. L’important, c’est que tu prennes du plaisir avec ton corps, c’est là que tu t’épanouiras. » De plus en plus de jeunes ont des expériences sexuelles multiples, avec l’un ou l’autre sexe. À la fin d’une conférence sur le genre que je donnais à Nice, une jeune fille a pris la parole pour dire que, dans son lycée, si on n’était pas « bi », on était « has been ». Certains jeunes veulent « changer de sexe », pensant que ce sera mieux. Beaucoup se dégoûtent. Un médecin me disait à l’issue d’une conférence : « Je les ramasse à la petite cuiller dans mon cabinet. » Quant aux psychologues, ils sont débordés.

Alors, que font-ils ces jeunes en quête d’unité intérieure, en quête de vivre en harmonie avec ce qu’ils sont, autrement dit de vivre ce qui va permettre à leur nature de s’accomplir? Eh bien, ils vont se raccrocher à la seule réalité qui leur permet de savoir qui ils sont : leur corps. Et c’est là qu’intervient le grand paradoxe du genre : plus la société agit pour aplanir les différences d’ordre comportemental et social entre les sexes, plus elles s’amplifient et plus de véritables inégalités apparaissent.

Extrait du livre d'Esther Pivet, "Enquête sur la théorie du genre", publié aux éditions Artège. 

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