Les chiffres de « Work-force » qui prouvent que les augmentations de salaires vont être inéluctables<!-- --> | Atlantico.fr
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Cette nouvelle étude intitulée « People at Work 2023 » pour ADP a été menée auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays, dont près de 2 000 en France.
Cette nouvelle étude intitulée « People at Work 2023 » pour ADP  a été menée auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays, dont près de 2 000 en France.
©Philippe Huguen AFP

Inflation

Face à la hausse du coût de la vie, les salariés français espèrent et attendent une augmentation de leur salaire… Voilà ce qui confirme les analyses des banquiers centraux dans leur crainte d’une inflation persistante…

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Réunis cette semaine au Portugal en séminaire, les banquiers centraux du monde entier se sont montrés encore très inquiets dans la persistance d’un mouvement inflationniste.  Christine Lagarde estime que nous allons être confrontés à une pression inflationniste pendant encore très longtemps, ce qui justifie pour la présidente de la BCE, le maintien du mouvement de hausse des taux d’intérêt. Seul moyen de juguler l’inflation. En fait, comme beaucoup d’économistes, elle craint que cette inflation qui a d’abord été importée par les hausses des produits d'Énergie, des matières premières et surtout des produits alimentaires de base  soit demain alimentée par une hausse généralisée des salaires. Donc la BCE va continuer de surveiller les taux d’intérêt même au risque de peser sur l’activité et de freiner la croissance qui n’est pourtant pas très dynamique. 

Les chiffres publiés par ADP, à partir de son étude Work force, semblent donner raison aux banquiers centraux … Cette étude sur l’évolution de salaires en France peut se résumer en 5 points :

-1er point : 66 % des salariés anticipent d’obtenir une augmentation cette année, avec une hausse de 5,64 % espérée 

-2e point :Ceux qui s’attendent le plus à bénéficier d’une augmentation sont les jeunes âgés de 18-24 ans (79 %), les hommes (75 %), ainsi que ceux évoluant dans les secteurs des médias et de l’information (91%), de la finance (84 %), de l’informatique et des télécommunications (76 %)

-3e point : Le versement d’une prime exceptionnelle (43 %), l’obtention de bons de voyage (37 %), de cartes-cadeaux (36 %) et de jours de congés supplémentaires (32 %) seraient les alternatives les plus acceptables aux yeux des salariés au cas où ils ne devraient pas être augmentés

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-4e point : Plus de la moitié des personnes interrogées (54 %) s’estiment sous-payées

-5e point : Le salaire (66 %), la sécurité de l’emploi (40 %), le plaisir au travail (37 %) sont les critères les plus importants dans un emploi.

Cette nouvelle étude intitulée « People at Work 2023 » pour ADP  a été menée auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays, dont près de 2 000 en France.

En fait , si on observe à la loupe le détail des chiffres , on constate que  deux tiers des salariés français anticipent d’obtenir une augmentation au cours des 12 prochains mois, soit auprès de leur employeur actuel, soit en changeant d'emploi. Néanmoins en Europe, la France reste l'un des pays où les attentes sont les plus basses comparé à la Pologne (83 %), aux Pays-Bas (76 %) et au reste du monde (83 %). Ceux qui s’attendent le plus à bénéficier d’une augmentation sont les jeunes âgés de 18-24 ans (79 % contre 62 % chez les 25 ans et plus), les hommes (75 % contre 53 % des femmes), ainsi que ceux évoluant dans les secteurs des médias et de l’information (91 %), de la finance (84 %), de l’informatique et des télécommunications (76 %), de l’industrie et de l’immobilier (75 %). Les salariés exerçant dans le commerce (54 %), l’éducation et la santé (58 %), et l’hôtellerie-restauration (66 %) sont les moins nombreux à espérer une augmentation.

En moyenne, les collaborateurs s'attendent à une augmentation de 5,64 % contre 8,3 % au niveau mondial.

Au cas où ils ne pourraient pas être augmentés, l’alternative la plus acceptable pour les travailleurs serait le versement d’une prime exceptionnelle (43 %), suivie par l’obtention de bons de voyage (37 %), de cartes-cadeaux (36 %) et de jours de congés supplémentaires (32 %).

Cette prévision n’écarte pas le risque social. Confrontés à une crise du coût de la vie, les travailleurs se disent prêts dans de nombreux pays à engager un mouvement social pour contraindre leurs employeurs à se montrer plus généreux en matière de rémunérations et de conditions de travail. 

En France, plus de la moitié des actifs (54 %) estiment être sous-payés, seuls 26 % considèrent être correctement payés. Les femmes sont 61 % à affirmer être sous-payées contre 49 % des hommes. Ce sentiment d’injustice est encore plus accentué chez les collaborateurs parents puisque 65 % des mères jugent leur rémunération trop faible contre 52% des pères. 

Il ressort très nettement que le salaire demeure un facteur déterminant dans la vie des travailleurs. Pour deux tiers des Français interrogés (66 %), il est le critère le plus important, loin devant la sécurité de l’emploi (40 %), le plaisir au travail (37 %), la flexibilité des horaires (31%) et l’évolution de carrière (30 %). 

D’où les attentes d’augmentation supplémentaires à celle de 2022. Près de 7 travailleurs sur dix (68 % contre 62 % dans le monde) en ont bénéficié d'une en 2022. Mais si trois quarts des hommes (75 %) ont été augmentés, ce ne fût le cas que pour 59 % des femmes. Ce sont les salariés exerçant dans les secteurs des médias et de l’information (85 %), de la finance (81 %) et de l’industrie (75 %) qui sont les plus nombreux à avoir bénéficié d’une augmentation. A l’opposé, ceux évoluant dans les secteurs du commerce (57 %), de l'hôtellerie-restauration et les services professionnels (64 %), l’éducation et la santé (67 %) sont moins nombreux à avoir été augmentés.

Pour Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse , il faudra tirer les enseignements de ces résultats : 

«  Les employeurs doivent tenir compte du ressenti et des aspirations des salariés mais, dans un contexte économique complexe, les directions doivent avant tout mesurer, évaluer les évolutions salariales, les comparer aux années passées, adresser d’éventuelles inégalités en se basant non pas sur des ressentis mais sur des éléments objectifs qui se trouvent dans leur système de paie. A partir de données fiables obtenues par des outils RH efficaces, les employeurs peuvent avoir une visibilité complète sur leur marge de manœuvre au sein de l’organisation, au besoin complétée par une solution de benchmark des rémunérations. » indique

« Face au défi majeur qui est l’attraction et la rétention des talents, on remarque que la rémunération n’est pas le seul levier à activer. Les jeunes salariés notamment, mais pas seulement, accordent plus d’importance aujourd’hui à la progression de carrières, à l’épanouissement au travail et surtout à une certaine flexibilité du lieu de travail ! Si le salaire reste un critère majeur, on remarque que la flexibilité a vraiment de la valeur et ceux qui peuvent travailler depuis chez eux sont plus satisfaits de leur rémunération que ceux qui sont à 100% sur site.Enfin, si le sentiment d’être insuffisamment rémunéré augmente avec l’âge, ce qu’il faut mettre en parallèle avec le deuxième critère de satisfaction, qui est l’avancement et la progression dans sa carrière et les perspectives d’évolution au sein de son entreprise.

Les DRH doivent prendre en compte ces enjeux : pour cela, ils ont besoin de plus du temps pour se concentrer plus sur la gestion des talents, notamment en se libérant d’une partie des tâches administratives et en bénéficiant de solutions adaptées, que ce soit pour la gestion et le suivi des entretiens professionnels, du développement professionnel et de la formation. » conclut Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse.

À propos de l’étude : Le rapport « People at Work 2023 : l’étude Workforce View » étudie les comportements des salariés face au monde du travail actuel, ainsi que leurs attentes et espoirs vis-à-vis de leur futur environnement de travail. ADP Research Institute a interrogé 32 612 actifs dans 17 pays, dont 1 912 en France.

A propos d’ADP : Concevoir de meilleurs modes de travail grâce à des solutions à la pointe de la technologie, des services hauts de gamme et des expériences uniques qui permettent aux collaborateurs d’atteindre pleinement leur potentiel. Ressources Humaines, gestion des talents, des temps et de la paie, basées sur les données et conçues pour vos collaborateurs.

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