Le tourisme, créateur de frontières <!-- --> | Atlantico.fr
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Des personnes passent devant le café Sénéquier, le 06 août 2008, à Saint-Tropez.
Des personnes passent devant le café Sénéquier, le 06 août 2008, à Saint-Tropez.
©ERIC ESTRADE / AFP

Bonnes feuilles

Hugo Billard et Frédéric Encel publient « Atlas des frontières : retour des fronts, essor des murs » aux éditions Autrement. Les frontières sont multiformes : ni naturelles ni artificielles, ouvertes ou fermées, fronts ou murailles, politiques ou économiques… Comment sont-elles gérées, renégociées ou instrumentalisées en fonction d’intérêts économiques ou de passions géopolitiques ? Extrait 1/2.

Frédéric Encel

Frédéric Encel

Frédéric Encel est Docteur HDR en géopolitique, maître de conférences à Sciences-Po Paris, Grand prix de la Société de Géographie et membre du Comité de rédaction d'Hérodote. Il a fondé et anime chaque année les Rencontres internationales géopolitiques de Trouville-sur-Mer. Frédéric Encel est l'auteur des Voies de la puissance chez Odile Jacob pour lequel il reçoit le prix du livre géopolitique 2022 et le Prix Histoire-Géographie de l’Académie des Sciences morales et politiques en 2023.

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Hugo Billard

Hugo Billard

Professeur d’histoire géographie et géopolitique en prépa ECS dans un grand lycée parisien, diplômé d’histoire et de géographie, membre de jurys des concours des grandes écoles, Hugo Billard est directeur de nombreux ouvrages de géopolitique pour les classes préparatoires (Ellipses, PUF). Il est l’auteur de l’atlas de référence Mon Atlas de prépa  et de l'Atlas des frontières, retour des fronts, essor des murs aux éditions Autrement (2018 et 2021).

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Les touristes internationaux ont triplé entre 1990 (436 millions) et 2017 (1,3 milliard), donnant le sentiment d’une plus grande ouverture des frontières politiques. Mais ces frontières se sont déplacées à l’intérieur des territoires concernés, opposant pôles attractifs et répulsifs, itinéraires fléchés et territoires désertés. Le tourisme est un révélateur des capacités d’intégration des territoires aux échanges mondiaux.

Accélérateur d’ouverture de frontières

La fin de la guerre froide en Europe, l’essor économique et l’ouverture asiatique, la massification et la baisse du coût des transports de personnes (low cost) et de marchandises (conteneurisation), l’expansion d’un modèle d’accueil aux normes standardisées (hôtels, croisières), la diffusion médiatique d’un patrimoine culturel et paysager mondial, la sécurisation des territoires attractifs et les retours sur investissement pour les populations locales sont autant d’explications de l’essor d’un tourisme mondialisé. Les frontières politiques se sont ouvertes par intérêt économique ; la massification a entraîné une politique de visas d’abord profitable aux Nords, premiers émetteurs et premiers récepteurs de touristes.

Aménageur de territoires

La mise en tourisme des territoires s’organise autour de pôles attractifs, nés de la présence d’infrastructures de mobilités et de capacité d’accueil héliotropique, thalassotropique, nival ou patrimonial. Ces territoires contribuent à l’essor économique de leurs espaces périphériques, par attractivité de main-d’œuvre, aménagements secondaires d’accueil, et modernisation des infrastructures. L’île grecque de Kalymnos, en mer Égée, est devenue un spot international des sports de marche et d’escalade (paysage de roches et de ruptures montagneuses). La ville secondaire de Massouri s’est développée en fonction des arrivées maritimes et des secteurs d’escalade de l’île, concentrant à l’ouest les dépenses touristiques majeures.

Révélateur de frontières intérieures

Le tourisme est une activité économique, mais les touristes sont des sujets mobiles parfois tentés par l’expatriation, comme les près de 150  000  Britanniques installés en France depuis les années  1980. Désertant les littoraux méditerranéens, attirés par les facilités aéroportuaires et immobilières des territoires proches (Bretagne, Normandie) ou identitairement liés à l’histoire britannique (Périgord, Limousin, Poitou), les Britanniques ont été un vecteur de forte limitation de la déprise rurale.

Extrait du livre d’Hugo Billard et Frédéric Encel, « Atlas des frontières : retour des fronts, essor des murs », publié aux éditions Autrement.

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