Le pape François à Lampedusa pour son 1er déplacement hors de Rome : quel message sur l’immigration veut-il porter ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le pape François est attendu sur l'île de Lampedusa, terre où débarque de nombreux immigrés sans-papiers cherchant à rentrer en Europe.
Le pape François est attendu sur l'île de Lampedusa, terre où débarque de nombreux immigrés sans-papiers cherchant à rentrer en Europe.
©Reuters

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Le pape François se rend ce lundi sur l'île de Lampedusa, territoire italien à une centaine de kilomètres des côtes africaines qui a vu débarquer depuis le début de l'année 8000 immigrés sans-papiers cherchant à rentrer en Europe.

Gérard Leclerc

Gérard Leclerc

Gérard Leclerc est un philosophe, journaliste et essayiste catholique. 

Il est éditorialiste de France catholique et de Radio Notre-Dame.

Il est l'auteur de l'Abécédaire du temps présent (chroniques de la modernité ambiante), (L'œuvre éditions, 2011). 

 

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Atlantico : Le pape François est en visite ce lundi à Lampedusa, où il viendra "prier pour ceux qui ont perdu la vie en mer, rendre visite aux survivants et réfugiés présents et encourager les habitants de l'île", accompagné d'une délégation très réduite. Selon vous, quel est le sens de cette visite, et de la relative discrétion qui l'entoure ?

Gérard Leclerc : C'est une visite rapide et dans un lieu qui ne se prête pas aux grands déploiements, comme lorsque le pape est reçu dans une  ville importante. Elle n'en est pas moins significative du désir de François pour lancer un signe fort. N'oublions pas que c'est sa première sortie de Rome depuis son élection (exception faite de sa visite à Benoît XVI à Castel Gandolfo) ! S'il a répondu si vite à l'invitation du curé de l'ile de Lampedusa c'est qu'il a pensé que le symbole était significatif de sa volonté de mettre toujours l'Église aux côtés des plus démunis et des plus souffrants. Il veut illustrer par sa visite le commandement évangélique : "ce que vous avez fait au plus petit de mes frères,c'est à moi-même que vous l'avez fait. "

Comment se positionne l'Église catholique par rapport à la question de l'immigration, y compris clandestine ? Les idéaux de fraternité relayés par l'Église catholique concernent-ils aussi l'accueil de populations immigrées ?

Les prédécesseurs du pape François sont intervenus très clairement sur la question des migrations et aussi bien au Vatican que dans les églises nationales, des organismes particuliers sont chargés de suivre très concrètement les difficultés des personnes immigrées. Il est même arrivé que des associations d'extrême gauche diffusent le message de Jean-Paul II sur le sujet pour faire pression sur les pouvoirs publics. Mais il faut voir aussi que la position de l'Église catholique est équilibrée. Elle entend que la question des migrations soit traitée avec toute l'attention nécessaire, puisqu'il s'agit d'un phénomène majeur de l'époque, mais elle entend aussi que les flux soient régulés de la façon la plus humaine par des négociations entre États et avec l'intervention des organisations internationales .

Comment l'Église parvient-elle à conjuquer sa position avec une opinion publique européenne – surtout en Europe du Sud – assez rétive à l'immigration et des législations nationales souvent restrictives ?

Il est certain qu'il est souvent délicat d'intervenir devant des opinions publiques très réticentes. Mais l'Église ne se contente pas de parler. Ce que font les organisations caritatives pour aider les personnes en difficulté peut être plus persuasif, parce qu'au delà des idées il y a des familles,des enfants...

Le pape François, qui n'est pas originaire d'un pays d'Europe, peut-il insuffler une dynamique nouvelle à la position de l'Église catholique sur le thème de l'immigration ? En quoi différerait-elle de la position de ses prédécesseurs ? 

Il est plus que vraisemblable le pape François sera dans le sillage de ses prédécesseurs. Il est possible qu'à cause de son tempérament et de son charisme particulier, il insiste sur cet aspect de sa mission. Ce choix qu'il a fait d'une visite à Lampedusa, au début de son pontificat montre qu'il veut joindre le geste à la parole. C'est aussi dans la logique de la pratique pastorale qui était la sienne comme archevêque de Buenos Aires !

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