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Le manque d’exercice tuerait deux fois plus que l’obésité
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Le manque d'exercice tuerait deux fois plus que l'obésité, selon une étude menée auprès de 334 161 personnes dans toute l'Europe, dont les conclusions ont été publiées mercredi 14 janvier dans le American Journal of Clinical Exercise.

Arnaud Cocaul

Arnaud Cocaul

Arnaud Cocaul est médecin nutritionniste. Il est membre du Think Tank ObésitéSIl a dernièrement écrit Le S.A.V. des régimes aux éditions Marabout.

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Atlantico : Le manque d'exercice tuerait deux fois plus que l'obésité, selon une étude menée auprès de 334 161 personnes dans toute l'Europe, entre 1992 et 2012, et dont les conclusions ont été publiées mercredi 14 janvier dans le American Journal of Clinical Exercise (voir ici). Une masse corporelle "raisonnable" ne nous protège donc pas contre une mort prématurée ?

Arnaud Cocaul : Non, un indice de masse corporelle dit normal ne rend pas compte de l’absence de facteurs de risque. Ainsi être en surpoids ou en légère obésité mais actif est moins à risque qu’être de poids dit normal mais sédentaire (on a évoqué le concept d’obèse en bonne santé). Ainsi si on prend le cas de Teddy Riner qui a un indice de masse corporelle le situant en obésité, sa masse grasse est suffisamment faible pour que l’on se dispense de le faire maigrir car en le faisant maigrir, on lui fera perdre son titre de champion du monde de judo. 

Plus globalement, que déduire de cette étude ? Cela signifie-t-il, entre autres, que le combat contre l'obésité, aussi nécessaire soit-il, a masqué un autre enjeu d'une ampleur encore plus grande au sein de la population européenne ?

Cette étude qui recoupe 334000 européens hommes et femmes participant à l’étude EPIC confirme le bénéfice santé immédiat obtenu en bougeant un peu chaque jour. Il faut bouger au quotidien car nos villes nous incitent à plus de sédentarité par les progrès liés au transport commun. J’insiste sur le fait qu’il faut repenser nos villes en faisant que les habitants se réapproprient leur espace et bougent davantage. Les médias se sont emparés du débat sur l’indice de masse corporelle en exerçant une pression surtout sur les femmes alors que le vrai combat n’est pas celui d’obtenir une image corporelle idyllique et souvent virtuelle mais plutôt de combattre la malbouffe et la sédentarité. L’obésité ne tue pas mais c’est le fait de faire des mauvais choix alimentaires et de ne pas bouger qui tue .

Selon Ulf Ekelund, chercheur à l'Université de Cambridge, un minimum de 20 minutes de marche par jour peut avoir des effets positifs non négligeables sur notre santé (voir ici). Contre quoi la marche nous prémunit-elle ?

La marche nous prémunie des maladies cardio-vasculaires, de l’ostéoporose, de la dégénérescence cérébrale, des maladies métaboliques. En faisant de la marche, on optimise son capital santé, on maintient mieux sa teneur en vitamine D souvent déficiente sous nos latitudes 

Idéalement, combien de temps faudrait-il marcher chaque jour pour réduire les risques de mortalité précoce ?

Un objectif  de 10000 pas par jour soit  6 kms par jour de marche serait idéal mais on s’adapte à la personne. Il faut chercher à faire le moins pire et non le mieux. En partant de peu ; on peut obtenir un peu mieux et pas forcément l’idéal inscrit dans les études. Il faut prendre prétexte pour bouger quotidiennement.

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