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La salade aux pesticides : un aller simple vers l'anxiété, l'inattention... voire la démence
©Reuters

Bonnes feuilles

Des découvertes récentes démontrent scientifiquement que notre mode alimentaire est déterminant pour notre bien-être émotionnel, mais aussi, plus globalement, pour la santé mentale de tous, car la biologie de notre cerveau est fonction de nos apports alimentaires. Cela ouvre de nouvelles perspectives, aussi bien pour les enfants que pour les adultes, à l’heure où les psychothérapies montrent leurs limites et où les médicaments qui agissent sur notre cerveau sont remis en cause pour leurs effets secondaires. Extrait de "Bien dans son assiette, bien dans sa tête", de Stéphane Clerget (2/2) aux Editions Fayard.

Stéphane Clerget

Stéphane Clerget

Stéphane Clerget est médecin pédopsychiatre. Il partage son activité entre les consultations et la recherche clinique. Ses champs d’étude concernent notamment l’adolescence, les troubles émotionnels et les questions d’identité. Il a mis en place à l’hôpital l’une des premières consultations d’aide à la parentalité. Il est l'auteur de Nos garçons en danger (Flammarion) et Les vampires psychiques (Fayard).

Les vampires psychiques de Stéphane Clerget

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Génération future est lune des associations qui veillent notamment à mesurer les taux de pesticides présents sur les légumes que nous achetons dans les commerces en France. En 2015, elle a fait analyser 31 échantillons de salades achetées dans des supermarchés de l'Oise et de la Somme (Picardie) entre le 28 mai et le 21 juillet 2015 et originaires de France, d'Espagne et d'Italie.

Ce nombre d'échantillons est supérieur au seuil de représentativité de 30 habituellement utilisé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Sur les 31 échantillons analyses, 80,65 % contiennent au moins un résidu de pesticide. Les salades testées contiennent en moyenne presque 4 résidus de pesticides chacune.

Près de 120 résidus différents ont été trouvés, soit 4 en moyenne par salade, dont 65 sont des perturbateurs endocriniens. Parmi les 10 matières actives les plus fréquemment retrouvées, 7 sont suspectées d'être des perturbateurs endocriniens. En moyenne, les échantillons testés contiennent chacun plus de 2 résidus de pesticides perturbateurs endocriniens ! Au total, près de 68 % des échantillons contenaient au moins un résidu de pesticide perturbateur endocrinien potentiel. Par ailleurs, cinq échantillons contenaient une ou plusieurs substances actives d'usage interdit.

Si le gouvernement français légifère et contrôle l'usage des pesticides, il n'en est pas de même d’autres pays d'Europe ou d'ailleurs. Aussi avalons-nous ces perturbateurs avec différents légumes et fruits. Des études remontant aux trente dernières années ont démontré que les expositions aux pesticides, intervenant au cours des périodes prénatale et périnatale ainsi qu'au cours de la petite enfance, semblent être particulièrement à risque pour le développement de l'enfant. Les conséquences néfastes des pesticides sur la santé, pesticides que l'on retrouve notamment dans l'alimentation, commencent a être bien connues. Elles sont nombreuses, favorisant en particulier un certain nombre de cancers comme le lymphome. L'INSERM, parmi d'autres centres d'études, a pu établir la preuve de leurs dangers sur la santé publique.

Je m'intéresserai ici aux impacts sur le psychisme de ces composants chimiques que l'on avale sans le savoir avec nos aliments. La maladie d'Alzheimer fait partie des conséquences possibles. Cette atrophie cérébrale est la cause la plus fréquente de démence chez le sujet âgé. Certes, il existe des facteurs familiaux parmi les causes, mais les contributions des facteurs de l’environnement, à l’instar des pesticides s'affirment (sont cités aussi le plomb, l'aluminium, les solvants). Une dizaine d'études ont été menées et les résultats viennent corroborer ce lien.

Ainsi, chez les personnes intoxiquées par des organophosphores, un composant de pesticides, les tests montraient un abaissement des performances de l'attention visuelle, de la mémoire et des capacités d'abstraction. Autant d'altérations qui peuvent être aussi provoquées par des troubles de l'humeur. 

Extrait de "Bien dans son assiette, bien dans sa tête", de Stéphane Clerget aux Editions Fayard. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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