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La production industrielle ne se dégrade plus en zone euro : l'Europe va mieux mais la route est encore longue
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Bonnes nouvelles ?

Markit a publié ce matin des indices PMI rassurants pour la zone euro, avec un plus haut de 16 mois dans l'activité manufacturière.

Pascal Ordonneau

Pascal Ordonneau

Pascal Ordonneau est l'ancien patron du marketing chez Citibank, ancien Directeur général des groupes Crédit Lyonnais et HSBC.

Il a notamment publié La désillusion, abécédaire décalé et critique de la banque et de la finance, paru aux éditions Jacques Flament en 2011.  Il publie également "Au pays de l'eau et des dieux"

Il tient également un blog évoquant les questions économiques et financières.

 

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Les derniers chiffres PMI publiés aujourdhui par Markit offrent des éléments positifs après une série de résultats, on le sait, pas toujours excellents. Si, sur l’ensemble des pays concernés, on ne relève pas de redressement marqué de la production industrielle, on peut cependant affirmer que la lente et lourde dégradation de ces dernières années est en train de se stabiliser.

Dans le détail les indices de la zone euro (47.9 au 2e trimestre) ainsi que ceux des Etats-Unis  (52.3) enregistrent une amélioration, en particulier pour le Vieux Continent qui enregistre plusieurs bons chiffres dans la plupart des pays membres, Espagne et Italie comprises. Les économies européennes étant interdépendantes, il n’est pas impossible que ces dernières puissent reprendre des couleurs sur les prochains mois en profitant d’un entraînement mutuel. Autre élément important, le taux de contraction de l’emploi manufacturier dans la zone euro est au plus bas depuis mars 2012, un élément qui pourrait permettre d’envisager un enrayement relatif du chômage.

Sur le plan politique, cette situation peut aussi être bénéfique pour la France, les bons résultats enregistrés offrant une meilleure marge de manœuvre aux députés pour le vote du budget 2014. Autrement dit, les efforts budgétaires français pourraient être moins exigeants que ceux effectués sur l’exercice 2013.

On pourrait croire à un effet d’annonce, un truchement statistique, mais plusieurs indicateurs, dont l’amélioration des exportations sur des secteurs comme l’aéronautique, laissaient déjà penser que l’Europe se dirigeait effectivement vers une amélioration. On ne peut pas parler pour autant d’un véritable retournement économique, la vérité étant que l’on a atteint un palier en deçà duquel il n’est plus possible de descendre. Plusieurs professionnels de l’automobile française anticipaient d’ailleurs ce coup d’arrêt, aujourd’hui confirmé par les chiffres.

Si la plupart des pays européens semblent se porter mieux, la production industrielle allemande accuse néanmoins un léger recul (48.7 au lieu de 48.8) avec une baisse des nouvelles commandes comparé au mois de mai. Un phénomène relativement inquiétant pour l’économie phare de l’UE, en particulier lorsqu’il est corrélé aux indices PMI de la Chine qui ne sont pas non plus excellents, et ce même lorsque l’on prend en compte la volonté de Pékin de juguler une économie de moins en moins contrôlable. La nouvelle n’enchante pas Berlin puisque les exportations chinoises sont directement corrélées aux performances industrielles allemandes. On peut néanmoins analyser cette baisse comme un rééquilibrage global de la production industrielle européenne, l’Allemagne ayant eu tendance à accaparer le gros de la production continentale sur les dernières années.

Pour conclure, l’on peut dire que ces chiffres sont effectivement une bonne nouvelle après plusieurs mois de déclin économique  marqué, en particulier pour l’Europe. La fin de la dégradation des situations espagnole (meilleurs résultats sur 26 mois), britannique, française (contraction de la baisse d’emplois) et italienne (première hausse de la production depuis septembre 2011) ne peut effectivement être négative, mais on ne peut affirmer pour autant que nous allons renouer avec une hausse continue de la production sur les prochains mois.

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