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La peau, première couverture de notre histoire
©Reuters

Bonnes feuilles

Qu'est ce que la peau et à quoi sert-elle ? Comment vieillit-elle ? Que se passe-t-il quand on se gratte, qu'on se tatoue, que l'on bronze ? La peau est le seul organe visible de notre corps. On peut la déguiser, la faire luire, la tatouer, la maquiller ou la faire mentir. Extrait de "Mon ami la peau", de Nicolas Dupin, publié chez JC Lattès. 2/2

Nicolas Dupin

Nicolas Dupin

Nicolas Dupin est professeur de dermatologie à l’Université Paris Descartes et exerce à l’hôpital Cochin. Il conduit des travaux de recherche sur le rôle des micro-organismes dans le développement des maladies dermatologiques et des cancers de la peau. Il est l’auteur de plus de 300 publications scientifiques.
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La peau reflète mon intérieur 

L’acnéique, l’atopique, le psoriasique, le vitiligoïque, le peladique, tous souffrent un jour d’un sentiment d’être un peu délaissé, d’être isolé, et se retrouve en position d’infériorité. Nos regards doivent changer, regarder la peau de l’autre avec plus d’humanité, lorsqu’elle est en souffrance. Ne pas rejeter, mais apprendre à l’autre qu’on est bien avec lui, et que ses cheveux n’ont rien à voir avec ça. Apprendre à l’autre que ses mains devenues blanches ne joueront pas moins bien du piano, et qu’on doit pouvoir passer des bons moments encore ensemble sans que tu ressentes de rejet de ma part. La peau est naturellement exposée et donc socialement source de fragilité. Vivre mieux ensemble, c’est aussi accepter complètement, sans sourciller, sans restriction, le handicap de l’autre afin que cet autre puisse supporter son handicap. Comprendre qu’on peut souffrir profondément même d’une maladie si superficielle qui touche notre peau, c’est déjà apprendre à vivre ensemble. On ne doit pas sous-estimer cette souffrance. 

"Celui qui perd ses cheveux, n’est pas différent de l’être que vous avez connu chevelu, celui qui perd sa couleur ne va pas non plus être différent."

Il faudra changer votre regard sur votre peau, changer votre regard sur cet organe si mystérieux, si complexe, si vivant, si personnel. Il vous faudra apprendre à vivre tous les jours avec votre peau, qui tous les jours est une nouvelle peau. La vie est suspendue à un fil, la peau n’est pas toujours tendue, elle n’est pas toujours lisse, elle n’est pas tous les jours blanche, elle est parfois tannée, elle se plisse là où vous avez mal. La peau se rebelle parfois, manifeste sa désapprobation, n’en peut plus de ce soleil, n’en peut plus de cette pluie. La peau s’expose, toujours les peaux des publicités sont les plus belles peaux, les peaux qui font envie, les peaux qui se dressent derrière les vitrines des magasins, pas un reflet, pas un défaut. Il vous faudra changer votre regard sur la peau malade, la peau meurtrie, la peau qui souffre, la peau qui parle, qui hurle de douleur, Celui qui perd ses cheveux, n’est pas différent de l’être que vous avez connu chevelu, celui qui perd sa couleur ne va pas non plus être différent. La peau qui n’est plus la même que celle de votre voisin. La peau qui change de couleur, la peau différente ne fait pas d’un de vos proches un être différent. Celui qui perd ses cheveux n’est pas différent de l’être que vous avez connu chevelu. 

Extrait de "Mon ami la peau", de Nicolas Dupin, publié chez JC Lattès. 2/2

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