La mère de toutes les tempêtes sévit en Afrique australe depuis des semaines dans l’indifférence générale<!-- --> | Atlantico.fr
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Cette tempête est actuellement au-dessus du Malawi et a provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes.
Cette tempête est actuellement au-dessus du Malawi et a provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes.
©Jack McBrams / AFP

Tragique record

La tempête tropicale Freddy a déjà atteint à elle seule une énergie cumulative cyclonique supérieure à la TOTALITÉ de 100 des 172 dernières saisons cycloniques de l’Atlantique.

Guillaume Séchet

Guillaume Séchet

Guillaume Séchet est un météorologiste. Présentateur météo et prévisionniste à La Chaîne Météo (entre 1996 et 2007), puis à Météo News (entre 2007 et 2009) et depuis 2009 à BFMTV, il est également le créateur et responsable de la société Meteo-Villes qui englobe des sites de météo expertisée pour 19 grandes agglomérations. Il est également l'auteur de 4 ouvrages sur les évènements climatiques (les plus connus étant "Quel temps !" et "Y'a plus de saison").

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Atlantico : Que sait-on actuellement de la tempête tropicale Freddy ?

Guillaume Séchet : Cette tempête est actuellement au-dessus du Malawi et a provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes. Elle s’est formée le 6 février dernier entre l’Australie et l’Indonésie et devrait bientôt s’estomper. Freddy aura donc « vécu » pendant près d’un mois et demi, après avoir parcouru plus de 10 000 kilomètres ! Au niveau de l’île Maurice, Freddy était de catégorie 4, avant de traverser Madagascar et d’arriver dans le canal du Mozambique le 26 février. À cet endroit, les cyclones ont souvent des trajectoires assez particulières, en faisant des boucles. Il faut aussi savoir que la longévité de Freddy est un record : il y avait eu un précédent similaire en février 2000 avec le cyclone Léon-Éline, qui avait duré 29 jours.

La tempête tropicale Freddy a déjà atteint à elle seule une énergie cumulative cyclonique supérieure à la totalité de 100 des 172 dernières saisons cycloniques de l’Atlantique. Est-ce que cela témoigne d’un effet du changement climatique ? Dans quelle mesure ?

Cette intensité est directement liée à la température de l’eau de mer, qui est de plus en plus élevée. Plus il fait chaud, plus les cyclones durent longtemps et sont puissants. Comme nous ne sommes pas complètement sortis du phénomène de la Nina, qui réchauffe les eaux, on peut penser que cette tempête est plus forte que la normale. En effet, pour qu’un cyclone se forme, il faut que la température de l’eau de mer soit supérieure ou égale à 26 degrés sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Avec le réchauffement climatique, il y a de plus en plus de phénomènes intenses et inconnus de ce type. Notons que Madagascar a été touchée par un cyclone l’année dernière, qui avait exactement la même trajectoire, ce qui est très étonnant, même si ce n’est pas directement liée au réchauffement de la planète. À ce propos, il est intéressant de noter que la vague orageuse que nous avons vécue hier en France est totalement inédite : nous n’avons jamais connu autant d'impacts de foudre sur une seule journée du mois de mars

Pourquoi parle-t-on si peu de cette tempête, si elle est d'une ampleur inédite ?

Cette question est directement liée à la presse d’un point de vue global, qui se focalise sur d'autres sujets en ce moment. La plupart des gens ne se sentent tout simplement pas concernés par cette tempête qui a lieu dans l'hémisphère sud, mais cela pourrait très bien changer.

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