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La gauche survivra-t-elle à Hollande ?
La gauche survivra-t-elle à Hollande ?
©Reuters

De profundis

Comme le cadavre bougeotte encore, on ne s’en était pas aperçu. Un peu comme un poulet sans tête qui continue encore à marcher.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il arrive à l’hebdomadaire Marianne de faire de bons titres. "La gauche survivra-t-elle à Hollande ?" est de ceux-là. Reste qu’un point d’interrogation ne vaut pas verdict de mort et peu encore susciter un peu d’espoir. Et bien non ! D’espoir il n’y en a pas. La gauche – ou plus précisément le parti socialiste – a cassé sa pipe depuis belle lurette.

En 1980 Barbara chantait. À mourir, pour mourir / je choisis l’âge tendre / j’aime mieux m’en aller / du temps que je suis belle. En 1980 la gauche pouvait encore prétendre être "d’âge tendre". Belle, ça se discute car nombreux étaient ceux qui la trouvaient moche. En 1980, Michel Rocard était – lui – dans la force de l’âge. Il avait 50 ans. Et c’est en 1980 que la gauche a commencé à mourir…

Michel Rocard était (il l’est toujours) un honnête homme. Il disait ce qu’il croyait et, bien sûr, se trompait fréquemment. Mais son éducation protestante l’avait prémuni contre le mensonge. En 1980 il tenta d’être investi par le PS comme candidat pour les présidentielles. Mitterrand lui fut préféré. Et c’est ainsi qu’en 1981 fut élu un président de droite, un roué, un félin qui, pour tromper son monde, n’hésitait pas à colorer ses griffes avec du vernis rose et parfois rouge.

Mitterrand, le plus accompli des Rastignac de nos Républiques (la IVe et la Ve), fit une politique socialiste après avoir été élu grâce, entre autres, aux voix que lui apporta Tixier-Vignancourt, père spirituel du FN, et à celles que lui donna Chirac par haine de Giscard. Il accorda un portefeuille ministériel à Rocard. Quand, en 1986, Mitterrand instaura la proportionnelle pour faire mal à la droite et installer des députés FN à l’Assemblée nationale, Rocard rendit dignement son tablier. C’était un honnête homme. Comme l’était Mendès France dont il avait été si proche.

On peut voir dans ces lignes un éloge nostalgique de Michel Rocard. Il s’agit quand même de toute autre chose, d’un éloge de l’honnêteté. C’est une vertu assez rare. Elle exista naguère à gauche… Puis vinrent les bébés-Mitterrand et le plus retors d’entre eux : François Hollande. Dans le cercueil où gisait la gauche, dont le cadavre bougeait encore, il planta de gros clous pour que plus jamais il ne s’ouvre. L’autre jour le président de la République, qui n’est plus rien, se rendit à Carmaux pour y célébrer la mémoire de Jaurès. Il fut sifflé et hué. Comme quoi, il y a encore des gens qui s’intéressent à lui…

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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