Les Français dans la rue
La France et LVMH : je t'aime moi non plus
En marge des défilés traditionnels d’un 1er mai placé sous le signe de la contestation à la réforme des retraites, le mouvement écolo-millénariste Extinction Rébellion a ciblé la Fondation Louis Vuitton et la Place Vendôme.
Le souvenir de la présidence de François Hollande est bien loin désormais. Sa politique fiscale fut pourtant emblématique de tout ce qui ne fonctionne pas en France. Son exécutif fut ainsi à l’origine d’une révolte fiscale avec la mise en place à demi avortée de l’écotaxe, prélude breton aux Gilets Jaunes, le gel du barème de l’impôt sur le revenu qui a pesé sur les classes moyennes et les petits revenus, l’ajout d’une nouvelle tranche à 45 % de ce même impôt, ou encore le feuilleton de la « taxe à 75 % » pour la part des revenus située au-dessus du million d’euros par an. Ces débats avaient d’ailleurs donné lieu à une rumeur, déjà infondée, visant Bernard Arnault qui était alors accusé de vouloir s’installer en Belgique de peur que les impôts qu’il aurait eu à payer ne finissent par dépasser le montant de ses revenus.
Libération avait même publié en une le patron de LVMH, valise en main, le tout surmonté d’un titre vengeur reprenant sous forme parodique une célèbre interjection lancée par Nicolas Sarkozy : « Casse-toi riche con ! ». Cela avait d’ailleurs entrainé l’assignation en justice du journal de gauche, le patron de LVMH devant rappeler qu’il était et qu’il resterait résident fiscal français. Dont acte une décennie plus loin. Pourtant, la haine de Bernard Arnault ne s’est pas démentie depuis. Devenu l’homme « le plus riche du monde », du moins celui détenant le capital boursier dont la valeur est présentement la plus élevée, Bernard Arnault incarne malgré lui une figure symbolique honnie par l’extrême gauche.
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En marge des défilés traditionnels d’un 1er mai placé sous le signe de la contestation à la réforme des retraites, le mouvement écolo-millénariste Extinction Rébellion a ciblé la Fondation Louis Vuitton et la Place Vendôme. Proche des mouvements ésotériques du « Nouvel Âge » comme l’a démontré une enquête de Technikart, Extinction Rébellion est un mouvement internationaliste habitué aux dégradations dans les musées et aux démonstrations d’agit-prop sur le périphérique francilien où ses membres se sont littéralement collés au bitume, empêchant les automobilistes de circuler durant plusieurs heures. Que les petites mains nettoient leurs bêtises ou doivent rater une journée de travail ne pose pas problème à un mouvement manifestement petit-bourgeois, dont la branche américaine reçoit les dons généreux du Climate Emergency Fund créé par des gens l’héritière Aileen Getty ou encore Trevor Neilson (PDG de Wastefuel, spécialiste des carburants renouvelables).
Avant Extinction Rébellion, de plus classiques syndicalistes portant les drapeaux de Solidaires et de la CGT ont envahi fumigènes en main le siège parisien du groupe LVMH. « La rue elle est à nous », scandaient-ils alors. La réussite du groupe LVMH suscite tous les fantasmes. Le groupe est pourtant français. On se demande d’ailleurs pourquoi tout n’est pas aussi bien géré dans notre pays… Depuis l’arrivée de Bernard Arnault dans le monde du textile puis du luxe, un secteur qui était en crise dans les années 1980 est maintenant le navire amiral de notre pays, la raison qui fait que notre bourse ne s’effondre pas.
S’il est compréhensible que les Français et avec eux les autres Occidentaux s’inquiètent de la baisse de leur niveau de vie, ils ne s’attaquent pas aux responsables. Bernard Arnault ne prend pas d’argent dans leurs poches, il en donne en créant des emplois, en finançant des œuvres et en payant des impôts. C’est l’Etat qui administre mal nos finances et qui nous surtaxe qui est à blâmer. Ce même Etat qui entrave les Français dans leur volonté d’entreprendre, qui n’a pas su protéger nos industries stratégiques, notre art de vivre et notre tranquillité publique. Nous ne serons pas plus riches en diminuant le patrimoine des autres…
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