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L’UMP déboussolée face au cas FN : “ni-ni”, “non-non” ou alors “oui-oui” et même “oui-non”…
©Charles Platiau / Reuters

Silence, on s’écharpe !

Abondance de choix ne nuit, paraît-il, jamais. Mais s’agissant de l’UMP, ça peut être dévastateur.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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"Ni-ni", c’est ni FN ni PS. "Non-non", c’est non et non au FN. "Oui-oui", c’est oui et oui au FN. Et "oui-non", c’est oui à la liberté de vote et non au Front National (une trouvaille sarkozyste). Ainsi débattaient les hiérarques du parti, s’interrogeant comme les empereurs byzantins sur le sexe des anges alors que l’ennemi ottoman était aux portes de la Cité. D’après tous les sondages, y compris celui particulièrement éclairant publié par Atlantico, une grande majorité des électeurs et des sympathisants de l’UMP serait très favorable au "oui-oui". En 1987, alors que le Front Républicain que le PS appelle de ses vœux n’était pas encore atteint par la limite d’âge, Michel Noir, ministre du Commerce Extérieur de Jacques Chirac et farouchement opposé au parti de Jean-Marie Le Pen, eût cette phrase célèbre : "plutôt perdre une élection que perdre son âme". Une formule qui a fait date.

Mais en 2015, la question de l’âme se pose un peu autrement. L’UMP a-t-elle encore une âme ? Au regard des débats sanglants et sans pitié qui ont agité sa direction, on peut en douter. Ou alors elle a – soyons charitables – plusieurs âmes. L’âme de Sarkozy, qui n’est pas celle d’Alain Juppé. L’âme de Juppé, qui n’est pas celle de Fillon, qui n’est pas celle de NKM, qui n’est pas celle de Laurent Wauquiez, qui n’est pas… Pour le PS, la question ne se pose pas, puisque depuis Hollande, il n’a plus d’âme : un coup "je fais la bise à Macron", un coup "j’embrasse Tsipras "…

L’Histoire nous enseigne deux ou trois choses sur ce que peuvent être les alliances politiques ou géopolitiques. En 1939, personne ne haïssait plus le communisme et l’Union Soviétique qu’Adolf Hitler. Pour pouvoir écraser tranquillement la France et la Pologne, il s’allia pourtant avec un diable nommé Joseph Staline. Personne ne détestait plus Hitler et les Nazis que ce dernier. Il signa un pacte avec lui pour avoir sa part du gâteau polonais.

En 1941, tout change. Hitler se souvient que Staline, c’est Belzébuth, et attaque son allié. C’est alors que les démocraties occidentales – les Etats-Unis en tête – qui détestaient autant le communisme que le nazisme, contractèrent un PACS avec Staline devenu soudainement fréquentable. Après la victoire sur Hitler, l’Occident redécouvrit que Staline était un être méchant et monstrueux.

Parmi ceux qui criaient le plus fort contre l’ex-allié de la guerre contre Hitler, il y eut un certain général de Gaulle. Ses discours contre le PC et son mentor soviétique furent d’une violence extrême. Puis, une fois au pouvoir, volte-face, il trouva des vertus insoupçonnées à l’Union Soviétique. Pour De Gaulle, il convenait à tout prix de libérer la France de la tutelle américaine. L’ennemi principal, c’était Washington. Pas Moscou.

La France de Charles de Gaulle se retira de l’OTAN. Une gifle pour Washington. De Gaulle trouva une formule aussi détestable que cynique : "L’Europe de l’Atlantique à l’Oural", donc avec le Goulag. Il fut applaudi à Moscou. Et pour bien marquer qui était son ennemi du moment, il jugea utile de reconnaître la Chine communiste, adversaire juré des Etats-Unis.

Ainsi se font et défont les alliances. Les alliés de circonstance sont choisis en fonction des ennemis de l’heure. Car la raison (politique) a des raisons que le cœur ignore. Et elle se rit de la morale et de l’éthique s’interdisant tout interdit. Ce qui nous ramène à un petit coin de France appelé le Doubs…

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