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L’OCDE confirme la reprise mondiale, mais dénonce les retards de l’Union européenne et de la France dans la réforme du modèle de croissance.
L’OCDE confirme la reprise mondiale, mais dénonce les retards de l’Union européenne et de la France dans la réforme du modèle de croissance.
©JACQUES DEMARTHON / AFP

Atlantico Business

La France n’est plus parmi les bons élèves de l’OCDE. Le PIB par habitant en France est inférieur de 18% à celui des grands pays développés du monde. Ça n’est pas le déclassement mais ça annonce fort le déclin.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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L’OCDE vient de publier son rapport 2021 sur la croissance à venir. Le titre du rapport dit tout de l’ambition pédagogique : Going for Growth, En route vers la croissance.

Alors, le chemin qui mène au retour de la croissance passe par l’éradication du virus de la Covid 19, bien sûr, mais les économistes de l’OCDE estiment que la sortie de crise pandémique est plausible vers la fin de l’année. Angel Gurria ne s’étend pas sur les conditions sanitaires mais considère qu‘avec les vaccins et les mesures de protection, on devrait s’en sortir. Ce qui est une aubaine extraordinaire, parce que l’année dernière, personne n'aurait parier sur une sortie de vaccin aussi rapide.

L’OCDE préfère mettre l'accent sur le modèle de croissance qu'il faudra activer, parce que pour l’organisation internationale, le modèle de croissance d’avant la pandémie était loin de donner satisfaction.

D‘une part, il ne répondait pas aux nouveaux enjeux qui balisent cet avenir, on pense au digital, à la lutte pour le climat et à la protection de l’environnement. Mais d’autre part, le Secrétaire général préfère aussi insister sur les inégalités croissantes sur l’ensemble de la planète et au sein même des pays les plus développés.

Donc première priorité de l’OCDE, la politique environnementale, parce que les pays de l’OCDE (et notamment ceux du G20) sont responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. D’où la nécessité d’une véritable taxe carbone dissuasive qui reviendrait à doubler ce que les pollueurs paient actuellement, soit 60 dollars contre moins de 30 dollars actuellement ( prix d’une tonne de carbone).

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Deuxième priorité : la formation des salariés, sinon ils seront écrasés par le progrès technologique.

Troisième priorité : réduire les inégalités pour plus d’équité entre les taxations mondiales. On retombe sur le projet de taxe mondiale, notamment pour les multinationales.

Ce qui est plus surprenant dans le diagnostic de l’OCDE, c’est qu’il met l’accent sur les risques de déclassement des pays européens et notamment de la France. Nous sommes en pré-déclin.

Et en ce qui concerne la France, le Secrétaire général appuie là où ça fait mal.

D’abord, sur le système éducatif parce qu‘il génère et accroit les écarts de compétences et d’éducation. Comme s'il existait un système d’éducation à deux vitesses. Un système pour les bons et un système qui ne donne pas ses chances à ceux qui sont moyennement ou pas aidés. L’OCDE a beaucoup travaillé sur les aides à l’enfance, l’accompagnement professionnel et l’intégration dans le monde du travail. L’intégration, c’est évidemment une des clefs de la croissance et de l’équilibre social de la nation.

Ensuite, sur le marché du travail, l’OCDE se méfie des contrats courts et des professions uberisées, trop répandues en France. Et une fois le travail reparti, l’OCDE conseille de limiter l'accès aux allocations chômage.

Enfin, au niveau macro-économique, l’OCDE s’avance sur le terrain politique en préconisant moins d’Etat, plus de concurrence et moins de dépenses publiques. Le Secrétaire général prend d’ailleurs un exemple de réformes à faire, qui sera compliqué à réaliser: la retraite. L’OCDE s’offre le luxe de remarquer que la France n’a pas réussi à faire adopter la réforme.  L’OCDE nous invite à passer à l’acte. Bonjour les dégâts.

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Au niveau mondial, il y a trois points à retenir dans ce rapport OCDE 2021 :

Premier point, il fait le pari d’une reprise mondiale forte.

Deuxième point, il craint que la vieille Europe reste à la traine entre les deux pôles de croissance, la Chine et les États-Unis.

Troisième point, l’OCDE laisse entendre que les difficultés à venir sur le redémarrage de la croissance ne sont pas liées au Covid 19, mais aux structures antérieures qui n’ont pas été réformées.

D’une certaine façon, l’OCDE tombe sur la même conclusion que la Cour des comptes (cf article du 14/04). Les factures du Covid-19 en France ont aussi servi à engraisser l’administration française, sans pour autant améliorer son efficacité.

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