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L'heure du tea party a-t-elle sonné en France ?
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Infusion américaine

Installée aux Etats-Unis depuis le début des années 1980, Suzanne Guggenheim est une militante active au sein des "tea parties", ces révoltes conservatrices qui mènent la vie dure à Barack Obama. Pour Atlantico, elle s'intéresse à l'éventualité d'un mouvement comparable en France. C'est notre feuilleton de la semaine. Episode 1, c'est parti...

Suzanne Guggenheim

Suzanne Guggenheim

Suzanne Guggenheim est la co-fondactrice du mouvement des "tea-party" au Texas et membre du bureau national des "tea party".

Franco-Américaine de 66 ans, elle vit à Houston, au Texas, depuis le début des années 1980.

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Pour savoir si l'heure est venue d'avoir des "tea parties" en France, regardons tout d'abord les forces en présence susceptibles d'impulser un tel mouvement. Les traditionnels partis politiques ne pourront jamais être à l’origine d’un tel sursaut. Mais d’autres représentants pourraient jouer un rôle.

Qui pour lancer un "tea party" en France ?

En évitant de se limiter a la classification traditionnelle Droite-Gauche, existe-t-il en France des acteurs en présence capables de promouvoir des concepts libéraux, conservateurs, voire populistes ? Oui, je pense notamment à :

  • L’UNI, organisation de droite, d’origine universitaire, particulièrement sensible aux thèses libérales-conservatrices.
    • La Droite Libre, mouvement libéral-conservateur associé à l’UMP, dont les points communs avec le "Tea Party" sont la promotion d’un libéralisme économique populaire, la décentralisation des territoires et la défense du principe de subsidiarité.

Quelles chances de succès ?

La question qui se pose est de savoir si suffisamment de Français moyens sont susceptibles de s’identifier au "tea party", et d’y souscrire avec l’enthousiasme et la force de conviction nécessaires.

Il est essentiel de remarquer la relativement forte capacité de mobilisation actuelle des groupes évoqués plus haut au vu du nombre relativement limité de leurs partisans : manifestations, contre-manifestations, congrès, assises, pétitions et autres évènements réunissent un nombre croissant de participants d’année en année. On remarquera en particulier la fête du jour de libération fiscale, la protestation contre les blocages dans les universités ou la récente grève des usagers de la SNCF.

Cependant, adhérents et sympathisants de ces mouvements ne représentent qu’une part ultra-minoritaire de la population française. Même unifiée, la mouvance libérale ne serait qu’une goutte d’eau dans l’océan politique hexagonal, ces mouvements n’étant généralement pas connus du grand public, leur influence au sein de la société française reste limitée.

La clé du succès des "tea-parties" aux Etats-Unis

Qu’est-ce qui explique l’essor des tea parties aux Etats-Unis ? Pour le comprendre il faut d’abord rappeler quels sont les concepts fondamentaux qui lui ont donné naissance. De toute évidence le réveil causé par la politique d’extrême-gauche du Président Obama, et du Congrès et Sénat fut un important catalyseur. Mais les concepts autour desquels se sont rassemblés des millions d’Américains (plus du tiers des électeurs s’identifient au "tea party" qui rappelons-le, malgré la confusion du nom, n’a rien d’un parti politique) sont simples et peu nombreux :

  • Le retour aux bases fondamentales de la création des Etats-Unis : un gouvernement fédéral et 50 gouvernement d’Etats, limités à chaque niveau en taille, en pouvoir d’intervention sur des secteurs définis, et vis à vis de leurs ressources.
    • Des libertés individuelles fortes, avec en contrepoint la responsabilité individuelle de chacun.
      • La liberté d’entreprendre et développer l’économie dans un environnement libéral, ce qui entraine une forte dose d’autorégulation et de responsabilité des entités tant dans leurs succès que leurs échecs.

Il est par ailleurs certain que l’émergence du "tea party" ne se serait pas passe de cette façon spontanée et simultanée a travers tous le pays sans l’existence préalable et croissante de radios d’opinion conservatrices ou les gens de droite pouvaient s’exprimer en toute liberté et avec succès, initiant ainsi des millions d’Américains aux idées libérales qui ne leur avaient pas non plus été enseignées à l’école.

La France est-elle prête ?

La question fondamentale reste de savoir si les Français sont prêts à de tels changements. Les Français, formés - ou plutôt déformés - par l’enseignement antilibéral à base dirigiste et socialiste, professé dans l’ensemble du système éducatif, ignorent, dans leur écrasante majorité, tout des thèses défendues par la plupart des mouvements libéraux français.

Citons, pour exemple, l’abrogation du monopole de la sécurité sociale ou le chèque scolaire qui remettent en cause les sacro-saints piliers de la République que sont la Sécurité sociale et l’Education nationale. Sans parler de l’incompréhension de thèmes tels que l’égalité des chances, remplaçant celui de l’égalité des résultats. Un des points les plus faciles pour mobiliser est sans doute celui de la protection de l’identité française par une rigoureuse politique d’immigration. Mais les autres sont tout aussi essentiels.

(épisode 1 / 3. Suite demain...)

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