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Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
©JOHN THYS / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Ursula, qui restera pour moi à la politique européenne, ce qu’Attila a été pour la paix dans le monde, a déclaré que « la semaine avait été historique pour l’Europe ».

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Ursula, qui restera pour moi à la politique européenne, ce qu’Attila a été pour la paix dans le monde, a déclaré que « la semaine avait été historique pour l’Europe ». Elle ne faisait pas ainsi allusion à la masse des agriculteurs désespérés qui se pressaient sous ses fenêtres, et y déposaient des matières qui ne devaient certainement pas autant flatter ses sens olfactifs que les coûteux parfums qu’elle utilise, mais à l’accord signé avec l’Ukraine. Jamais à une inanité près, elle voulait ainsi se saisir de cette information qui laisse le peuple Européen totalement indifférent, pour éclipser un désastre humain que sa politique et celle de ses semblables cause sur notre territoire, pour se pavaner sur 50 milliards de dépenses supplémentaires au profit de l’Ukraine, ce même pays non-membre de l’Europe, dont nous privilégions les importations agricoles au détriment de celles de nos propres cultivateurs, nos propres citoyens. Elle a qualifié cette bêtise absolue d’historique, ce qui prouve la totale déconnexion de ces soi-disant élites, dont la bêtise, elle, est historique.

Je ne sais pas vous, mais l’idée de donner de l’argent à un pays qui n’est pas un de nos membres, pour tuer des civils ou des militaires, même s’ils sont Russes et Poutiniens, me pose un vrai problème de fonds. Pourquoi le contribuable Européen devrait-il payer de sa poche un conflit qui se déroule en dehors de ses frontières, à un moment où nous n'avons même pas de quoi solutionner les problèmes de nos agriculteurs ? Je comprends les élans poétiques liés à la défense de la démocratie (laquelle ? de quelle définition parle-t-on ?), de ne rien lâcher à Poutine qui pourrait sinon vouloir se lancer dans une attaque plus généralisée s’il réalise notre faiblesse (qu’il a réalisé depuis longtemps), mais est-ce décent ? Normal ? Approprié ? Ce n’est à mon sens pas le bon sujet, ni le bon timing, c’est le moins qu’on puisse dire. Cela ne changera rien à ce conflit dont la longueur est la preuve qu’il est déjà perdu et que d’y investir de l’argent nourrit la forme, mais ne traitera jamais le fonds, et ne changera rien aux velléités de Poutine. Ces 50 milliards, investis dans la transition de notre agriculture auraient été bien mieux utilisés que d’acheter des missiles, des anti-missiles, des anti-anti-missiles…etc…

De savoir, qu’une partie de ces sommes sera détournée par divers membres, factions, amis, famille du Président Ukrainien, alors qu’elles sauveraient des vies dans les campagnes continue de me mettre mal à l’aise. On a donné par exemple, dans un geste dédaigneux que l’on réserve au SDF ou aux sans-dents, 150M aux éleveurs. La belle mesure ! Cela représente 1000eur pour l’année par éleveur, une méchante plaisanterie, quand on aurait pu leur donner 1/5Mds, sur les 50Mds d’Ursula à l’Ukraine, ce qui leur aurait permis de recevoir 10 000€ pour l’année à venir, ce qui change déjà un peu plus leur vie quotidienne, eux qui gagnent en moyenne 1000€ par mois. Les Panama Papers nous avaient donné une idée de la fortune détournée d’Ukraine par Zelinsky, il n’a pas besoin de 50Mds en plus. Nos paysans, par contre, oui. Pourquoi ne pas soumettre au peuple Européen, une décision qui consiste à donner notre argent en dehors de nos membres ? Là, nous pourrions parler de démocratie.

L’Europe a reculé d’une année sa décision sur les Jachères. La belle affaire ! Il faut simplement la remettre en cause totalement et indéfinitivement. Il faut éviter que les produits d’Amérique du Sud, qui ne respectent pas les normes qu’on impose aux nôtres, viennent remplacer nos propres produits. Cela, serait historique Mme Ursula. Il serait historique de privilégier les nôtres au lieu de les punir, les ostraciser, les montrer du doigt. Ou les écraser sous un pied à 27 doigts.

L’Europe, a été pris les mains dans la confiture, alors qu’elle avait dépensé près de 200K€ pour écrire un guide la bienpensance, aux inspirations largement wokistes. Elle avait dù reculer, mais cela en dit long sur la déliquescence de ses valeurs.

L’Europe, qui interdit chaque fusion d’entreprise qui risquerait de nous offrir des champions mondiaux, sous prétexte qu’il ne faudrait pas réduire la concurrence au sein de l’Europe. Elle oublie un peu plus chaque jour que le monde s’écrit en dehors de nos territoires, que notre déclin s’accélère et que nous ferions bien de vite réaliser que les Brics vont bientôt nous rire au nez et nous mener par le bout du même orifice, nous préparant un chantage à l’énergie et aux métaux rares.

L’Europe qui inonde de normes punitives un continent tout entier, qui doit ainsi courir les chaînes aux pieds afin de laver plus blanc la machine à faire des profits, ce mot considéré comme grossier par ces technocrates qui néanmoins apprécient les taxes que nos entreprises réalisent, qui financent leurs salaires et avantages illégitimes et exorbitants. L’Europe, dépassée en permanence dans sa folie, par la France, qui à chaque punition de l’Europe en ajoute une de son cru, toujours prompte à faire plus dur, plus strict et ajouter de la pénibilité à la pénibilité.

L’Europe qui s’écrit à tant de mains aux dynamiques contradictoires, et ne réalise pas que sa folie permet aux mouvements nationalistes et populistes, de pousser comme des champignons sur cette arbre en décomposition qu’elle est devenue. Nous lui devrons des leaders hors-sols, qui termineront l’entreprise de démolition de ce rêve qu’était cet espace commun sans frontière.

L’Europe qui découvre en 2024 que l’intelligence artificielle existe…….lors du dernier Davos, tenu par des puissants pour qui l’innovation peine à perfuser dans des neurones nés le siècle précédent, et dont les Alzheimer naissants constituent un rempart à la réalisation des mutations technologiques (entre autres). Eux qui pensent que le Macintosh est un « ordi à la mode » et que le dernier Samsung pliable est une reproduction du Motorola du milieu des années 2000. L’Europe qui du coup se dit que ce serait « tellement amusant’ d’y investir un peu, pas trop non plus, sinon nous risquerions de faire de la peine aux Chinois et aux Américains, qui se sont déjà partagé le monde depuis plus de 2 ans sur le sujet.

Nous vivons une Europe aveugle et sourde, centrée sur elle-même et sur ce qui lui sert encore de nombril, cet élément qui marque le centre d’un corps qui n’a plus ni contours, ni forme, un rêve déchu qui fabrique de quoi entretenir sa propre existence au mépris des citoyens qui la compose. C’est cette Europe repoussoir qu’il serait urgent de repenser, mais pour cela il faudrait une vision, de l’ambition et du courage, des éléments encore plus rares que les métaux que nous achèterons à prix d’or, à ceux qui ont compris la destinée du monde.

Pendant ce temps, nos PME battent tous les records de faillite, nos agriculteurs, ceux qui nous nourrissent, meurent de faim, et nous, nous restons un peu plus, chaque jour, désespérés, sur la nôtre !

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