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Europe : les jeunes de l'Est y croient, 
les autres dépriment...
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Enquête planétaire 2011

La jeunesse européenne doute-t-elle de l'Union ? Dominique Reynié, avec l’aide d’une équipe de spécialistes, y répond, chiffres à l'appui, dans une enquête : "La jeunesse du monde, une enquête planétaire 2011". Extraits.

Dominique Reynié

Dominique Reynié

Dominique Reynié est professeur des Universités en science politique à l’Institut d’études politiques de Paris et directeur général de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol).

Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Populismes : la pente fatale (Plon, 2011).

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L’attachement à l’Europe ne se substitue pas à l’identité nationale

Chez les jeunes Européens, au premier abord, l’Union européenne ne triomphe pas. Ainsi 48% d’entre eux admettent le rôle de la dimension européenne dans leur identité. Le fait d’être européen figure parmi les trois facteurs d’identité les moins importants, suivi par le groupe ethnique (45%) et la religion (35%). La nationalité compte bien davantage (66%). Ce sont les Polonais qui accordent le plus d’importance à la nationalité dans leur identité (77%). Ce sont les Allemands qui en donnent le moins (56%). L’Europe ne fait guère recette chez les Français : 54% d’entre eux n’accordent pas d’importance à la dimension européenne dans leur identité.

A l’Est, le constat est différent. Le fait d’être européen compte pour les Roumains (61%), les Hongrois (56%) et les Polonais (55%). L’attachement à l’Europe ne se substitue pas à l’identité nationale, l’importance de la nationalité étant considérable chez les Polonais (77%), les Roumains (69%) et les Hongrois (68%), soit un résultat supérieur à la moyenne européenne (66%).

Sans surprise, le sentiment européen est particulièrement faible au Royaume-Uni : le fait d’être européen compte pour seulement un tiers des jeunes. Cependant, ce facteur est jugé encore moins important par leurs aînés (29%), laissant ouverte l’hypothèse d’un progrès de l’idée européenne chez les jeunes Britanniques.

Moins d’un jeune Européen sur deux a confiance dans l’Union européenne

Seulement 47% des jeunes Européens disent avoir confiance dans l’Union, ce qui représente une adhésion mitigée pour la génération Erasmus. La confiance est plus grande au sein de la jeunesse des nouveaux pays membres, qu’il s’agisse des Roumains (61%), des Estoniens (61%), des Polonais (60%) ou des Hongrois (55%). En comparaison avec cet engouement pour l’intégration européenne de la part des nouveaux citoyens de l’UE, les jeunes d’Europe de l’Ouest se montrent sceptiques, puisque seuls les Italiens se disent majoritairement confiants (50%, contre 44% de défiants). Toutefois, les jeunes Européens font davantage confiance à l’UE que leurs aînés avec un écart de sept points en moyenne, tandis que chacune des générations accorde dans l’identité une certaine importance au fait d’être européen.

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Les jeunes Européens prédisent cependant un rôle plus grand pour l’Union européenne

Seuls 12% des jeunes Européens imaginent que l’Europe jouera un rôle moins important dans le futur, tandis que 38% lui prédisent un rôle comparable à celui d’aujourd’hui et 39% un rôle plus important. Ces pronostics placent l’Union juste derrière la Chine, à laquelle 58% des jeunes prédisent un rôle plus important qu’aujourd’hui, mais devant l’Inde (31%), les États-Unis (29%), la Russie (28%) et le Brésil (20%). La jeunesse d’Europe de l’Est est particulièrement optimiste quant au rôle futur de l’UE, estimé plus important qu’aujourd’hui par 62% des Roumains, 52% des Polonais et 42% des Hongrois, tandis que les Français (29%) et les Grecs (32%) sont nettement moins enthousiastes. Les Italiens sont relativement nombreux à envisager un déclin du rôle de l’Union (17%, contre 12% en moyenne chez les jeune Européens). Pourtant, ils se caractérisent par le plus haut taux de confiance à l’égard de l’Union parmi les jeunes d’Europe de l’Ouest.

Nos données invalident la thèse d’un euroscepticisme dominant parmi la jeunesse des nouveaux

États membres. Au contraire, notre enquête montre la persistance d’un tel sentiment chez les jeunes des pays membres de plus longue date de l’Union, comme la France, la Grande-Bretagne et la Grèce.

La jeunesse des pays émergents ne doute pas de l’Union européenne

L’Union européenne bénéficie cependant du soutien d’une partie de la jeunesse hors Europe.

Ainsi, les Mexicains (51%), les Israéliens (45%), les Marocains (44%) et les Chinois (40%) sont plus nombreux que les Européens eux-mêmes à la créditer d’un rôle plus important dans l’avenir. De même, 73% des Indiens ont confiance dans l’Union, suivis des Israéliens (59%), des Sud-Africains (57%) et des Chinois (54%). En revanche, les Russes (42%) ont moins confiance dans l’Union et seuls 26% d’entre eux la voient comme un acteur important du monde de demain. Cette méfiance est partagée par les Turcs, qui semblent à ce sujet désenchantés. Les volte-face des partenaires européens quant à l’adhésion de la Turquie pourraient expliquer ce sentiment.

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Extraits deLa jeunesse du monde, une enquête planétaire 2011, sous la direction de Dominique Reynié, Lignes de Repères Editions (septembre 2011)

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