Et nous nous étions aperçus de rien
Il paraît que Mary Poppins, c’est raciste
Nous étions alors sourds et aveugles.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Mary Poppins a 60 ans. Le film, sorti en 1964, se déroule à Londres en 1910 avec la merveilleuse Julie Andrews : un film féérique, touchant, drôle et talentueux.
Il va ressortir sur les écrans à cette occasion, le Britsh Board of Film Certification (BBFC) s’est montré d’une vigilance implacable. En effet, selon cet organisme, composé assurément d’imbéciles, Mary Poppins contient « des propos discriminatoires et racistes ». En cause, le terme « Hottentots » est employé par deux fois par l’amiral Boom pour désigner un ramoneur au visage couvert de suie. Ainsi, sur plus de deux générations, des dizaines de millions de bambins innocents ont été contaminés car l’organisme de censure britannique ne leur avait rien dit.
« Hottentots » était l’expression utilisée par les Européens blancs (nous sommes en 1910) pour désigner les tribus indigènes (oh pardon je voulais dire « les primo-habitants » de l’Afrique du Sud et de la Namibie). Quand mes gosses étaient barbouillés de confiture ou de myrtille, je les traitais gentiment d’ « hottentots ». Ils riaient sans comprendre. Il y a chez moi une cheminée. Une fois par an, un ramoneur vient pour la ramoner.
Quand il est noir de suie, je le traite d’« hottentot ». Il rit sans comprendre. Maintenant, grâce à cet organisme britannique, il sait que c’est raciste.
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