Il n’y a pas que Dieudonné… L’étude qui montre que les comiques ont tous des tendances psychotiques <!-- --> | Atlantico.fr
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Les comédiens sont plus enclins à développer des troubles du comportement psychotiques
Les comédiens sont plus enclins à développer des troubles du comportement psychotiques
©Reuters

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C'est ce que révèle une étude publiée jeudi dans le British Journal of Psychiatry.

Quel est le lien entre Ben Stiller, Catherine Zeta-Jones ou encore Jim Carrey ? Outre qu'ils soient des comédiens reconnus, ils ont tous déclarés être bipolaires. Et si finalement c'était cela le secret pour devenir acteur ? C'est en tout cas ce que tend à affirmer une étude publiée jeudi dans le British Journal of Psychiatry et relayée par Reuters. Dans cette enquête, les chercheurs affirment que les comiques seraient plus enclins à développer des troubles du comportement psychotiques et qu'ils seraient plus à même d'être bipolaires que la moyenne. Et l'une des conséquences serait que cela développerait leur talent d'artiste. 

Plus précisément, l'étude a été menée auprès de 523 comiques, 404 hommes et 119 femmes, venus des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d'Australie. Il leur a été demandé de remplir un questionnaire en ligne destiné à mesurer les traits psychotiques chez une personne dite "saine". Selon The Independant, les questions posées portaient sur quatre aspects de leur personnalité : leur goût pour les expériences atypiques comme leur croyance en la télépathie ou les phénomènes paranormaux, leurs difficultés à se concentrer sur une seule idée, leur tendance à éviter la solitude et certains comportements impulsifs ou asociaux.

Le même questionnaire a également été complété par 364 acteurs sélectionnés pour faire partie d'un groupe de contrôle. Les résultats ont été comparés entre les deux groupes ainsi qu'avec un dernier groupe de 831 personnes dont les emplois ne sont pas considérés comme "créatifs". Les conclusions de cette étude sont éloquentes : les humoristes sortent du lot de part leur personnalité plus introvertie que la moyenne des acteurs.

En effet, les chercheurs ont constaté que les comiques ont obtenu des scores plus élevés sur les quatre traits de comportements psychotiques par rapport au groupe général. Le plus frappant étant, selon The Nation, l'écart observé sur les comportements impulsifs et les caractères de non-conformité.

Gordon Claridge, professeur à l'université d'Oxford qui a coordonné cette recherche, livre une explication à Reuters : " Les éléments créatifs nécessaires à l'humour sont très semblables à ceux qui caractérisent le style cognitif des personnes atteintes de psychose – telle que la schizophrénie et le trouble bipolaire ". Et le scientifique de poursuivre : " Bien que la schizophrénie peut être préjudiciable à l'humour dans une forme peu développée elle peut augmenter la capacité des gens à être créatif et à associer des choses totalement impensables. Ce qui aura comme conséquence de faire rire les autres personnes". "De même, la pensée maniaque – fréquente chez les personnes atteintes de troubles bipolaires – peut aider les gens à avoir de nouvelles idées, et à créer des connexions originales et humoristiques" ajoute-t-il.

Mais il n'y a pas que les comiques à être plus enclin à la bipolarité. En effet, dans une interview accordée au Figaro Madame en février 2010, le comédien Benoit Poelvoorde avouait : "Je suis bipolaire comme pas mal de monde. Le bipolaire passe d'une phase maniaque à une phase dépressive. Quand il est dans le premier cycle, il est exalté, euphorique, hyperactif, et dans l'épisode dépressif, il a des idées noires, il rumine, il est abattu, passif et n'a plus goût à rien." Et l'acteur belge de poursuivre : "J’ai des ups and downs, je suis lunatique, soumis à des états psychiques variables. Mais comme je suis un extraverti, tout se remarque beaucoup plus chez moi : les soucis ou les bonheurs. Et puis, vous savez, je parle tout le temps, moi. C’est du non-stop, il n’y a pas de cut". 

Toutefois, Gordon Claridge nuance quelque peu les conclusions de son étude."Tous les comédiens ne sont pas comme ça, mais la tendance semble montrer que ces personnes ont un trait en commun", à savoir être sujet à certaines névroses mais être dans le même temps capable de jouer la comédie. Et de conclure : "c'est un peu la même idée que celle du clown triste".

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