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Hommage à Pierre-Guillaume de Roux
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RIB (Requiescat in bellum)

Pas RIP (Requiescat in pace) car c’était un combattant.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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J’ai eu l’honneur d’être publié par lui. Je n’ignorais pas qu’il avait été proscrit de son vivant pour avoir édité le Breivik de Richard Millet. A son catalogue figuraient également Renaud Camus et Dominique Venner qui s’était tiré une balle dans la tête à Notre-Dame, désespéré qu’il était de voir la France disparaître sous ses yeux.

Ces écrivains maudits avaient en commun d’aimer la langue française et de la manier en virtuoses. Je ne leur arrivais pas à la cheville. Mais j’étais heureux d’être en leur compagnie. Pour les avoir publiés, Pierre-Guillaume de Roux avait été condamné sans appel. 

Le Tout-Paris qui le fréquentait s’était alors détourné de lui. Les libraires refusaient ses livres. Et les médias faisaient silence sur ses publications. Il faisait tâche sur un univers dominé par une bien-pensance veule et sirupeuse. 

Moi je préférais être du côté de ce perdant-magnifique plutôt que de m’enrégimenter dans les rangs des vainqueurs sans âme et sans gloire. Comme moi Pierre-Guillaume de Roux était du monde d’avant. Nous aimions les calvaires bretons, les villages du Lot, Rocamadour, le Mont Saint-Michel. Et nous considérions les HLM comme des verrues sur ce paysage. 

Nous nous parlions souvent et longuement. Avec parfois d’amicales et respectueuses divergences. Il aimait Maurras que je n’aimais pas trop. Discuter, se disputer avec lui était une source de bonheur. 

Pierre-Guillaume de Roux était un aristocrate de la pensée. Pas en raison de sa particule. Mais à cause de sa culture et de son intelligence. Il avait un savoir-vivre très vieille France. On parlait des livres, des hommes, des femmes, de notre pays défiguré. Il va me manquer. Et il nous manquera à tous. 

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