Guillaume Cairou - Club des entrepreneurs : "Le pacte de responsabilité permettra aux entreprises de créer des emplois"<!-- --> | Atlantico.fr
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Guillaume Cairou, président de Didaxis et du Club des Entrepreneurs
Guillaume Cairou, président de Didaxis et du Club des Entrepreneurs
©Didaxis

L'interview Atlantico Business

Le comité de pilotage pour la mise en place du pacte de responsabilité débutera le 22 janvier, vient d'annoncer le gouvernement. Pour Guillaume Cairou, le président du Club des Entrepreneurs, cette baisse des charges sur les permettre la reprise des embauches. L'entrepreneur estime qu'il s'agit d'un accord gagnant-gagnant.

Atlantico Business : Quelle est votre sentiment vis-à-vis de ce pacte de responsabilité annoncé par François Hollande ?

Guillaume Cairou :Le pacte de responsabilité, c'est ce que nous défendons depuis plus d'un an et demi. Nous sommes enfin entendus sur le fait que c'est l'entreprise qui créer l'emploi. Jusqu'à maintenant, nous n'avions comme réponse que des augmentations de charge qui ne sont aujourd'hui plus supportables. Le Président, et son ministre de l’Économie, l'ont reconnu.  Ce sursaut, je ne peux que m'en féliciter. Cet accord est plus logique, plus responsable. Cette baisse des coûts du travail et de la fiscalité va permettre aux entreprises françaises, qui sont pour la plupart des TPE-PME, de créer des emplois. N'oublions pas que la pression fiscale en France est l'une des plus pesantes du monde. Le taux de prélèvement obligatoire devient dissuasif et contreproductif. Trop d'impôt tue l'impôt. 

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L'axe principale du projet, c'est la baisse des charges sociales pour les entreprises, est-ce suffisant pour regagner en compétitivité ?

L'alourdissement des prélèvements obligatoires sur les TPE-PME a développé une stratégie de baisse. L'amélioration de la compétitivité passe la réduction de ces prélèvements. Ce qui est important, c'est le taux de marge des entreprises françaises. Il est au plus bas depuis 1985. Il faut permettre à ces entreprises de retrouver le chemin de la compétitivité, et cela ne doit pas se faire avec un taux d'impôt sur les sociétés les plus élevés d'Europe. Le résultat, c'est que nous avons les entreprises qui présentent des résultats les plus faibles d'Europe, donc une capacité d'investissement beaucoup plus faible qui met notre système économique à mal.  Nous sommes un pays de très petites entreprises et nous avons, dans le même temps, une nette chute de la création d'entreprises. Ce pacte de responsabilité doit nous faire repartir de l'avant et permettre aux entrepreneurs de créer des emplois.

Ce pacte de responsabilité, c'est aussi des contreparties de la part des entreprises. N'est-ce pas qu'un "demi" signe de confiance de la part du gouvernement ?

Les entrepreneurs ont envie d'embaucher mais encore une fois, la fiscalité et les charges qui pèsent sur les entreprises font que l'on réduit la productivité et cette capacité de création d'emploi. Les chefs d'entreprises se limitent souvent aux histoires de seuils. Par exemple, dès que l'on approche des 9 ou des 49 salariés, ce qui correspond  à une très grosse partie des entreprises, on stop les embauches pour ne pas basculer dans une autre fiscalité. Donc ce rapport gagnant-gagnant, c'est en effet un pari sur l'avenir et on ne peut le gagner qu'en réduisant les charges qui pèsent sur les entreprises. Enfin n'oublions pas que ce pacte va rapporter davantage de recette pour l’État.

Le Medef s'est montré très optimiste, la CGPME plus sceptique. Ce pacte ne fait pas l'unanimité chez les chefs d'entreprise ? 

Au-delà du dogmatisme patronale, tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut réduire les charges des entreprises. On va tous dans le même sens. Il y a en effet des organisations qui ont une posture un peu différente, mais cela dépend aussi des adhérents, de ce qu'ils défendent, il faut savoir composer avec tout ça. Au fond, chacun sait que les petites entreprises doivent devenir des moyennes puis des ETI et le discours est à l'unisson sur cette question-là. Même si un certain dogmatisme a fait surface durant la réforme de la formation professionnelle, globalement on va tous dans le même sens.

Le gouvernement, après 18 mois de défiance envers les entreprises, semble changer de discours. Simple posture ou situation durable ?

Je pense que le vrai problème, c'est que ce gouvernement méconnait la réalité des entreprises. On a fait des amalgames entre certaines grandes entreprises du CAC40 et les entrepreneurs dans leur totalité. Le gouvernement a découvert, à l'occasion des différents épisodes, que les créateurs d'entreprises et les créateurs d'emplois, ne sont pas nécessairement les grandes entreprises. On a progressivement dessiné un nouveau visage grâce à la voix de ces petites entreprises. Le gouvernement et les Parlementaires ont été, en 18 mois, exposés à la réalité du terrain entrepreneuriale et semble maintenant écouter ces patrons d'entreprises. Cela permet à la classe politique de sortir par le haut vis-à-vis de la défiance qu'il pouvait avoir envers les entreprises, faute de connaissance de leur réalité.

Propos recueillis par Julien Gagliardi

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