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Toujours pas de pétrole, 
encore des idées ?
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EDITORIAL

Sortie du nucléaire, défis énergétiques, sortie de crise, l’époque est à la recherche de nouveaux vecteurs de croissance. Le grand emprunt est-il programmé pour redonner impulsion et direction ? Rendez-vous le 15 juin lors de la conférence de presse spéciale que tiendra le Président de la République.

Alain Renaudin

Alain Renaudin

Alain Renaudin dirige le cabinet "NewCorp Conseil" qu'il a créé, sur la base d'une double expérience en tant que dirigeant d’institut de sondage, l’Ifop, et d’agence de communication au sein de DDB Groupe.

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Henry Ford disait : « Si j’avais demandé à mes clients ce qu’ils voulaient, ils m’auraient répondu un cheval plus rapide ». Ce qui est surtout amusant, c’est que cette phrase connaît une nouvelle notoriété depuis qu’un certain Steve Jobs l’a reprise dans ses « 7 principes de réussite ». A l’heure où l’Allemagne décide de planifier la sortie du nucléaire, où les leaders politiques de tous bords peinent à renouveler leurs discours et surtout leurs solutions, où tant de mauvaises nouvelles nous submergent tous les jours, où les grands défis que nous affrontons appellent à de véritables sauts technologiques, l’époque est au challenge permanent, à la mobilisation des idées, au devoir d’y croire, pourquoi pas au devoir d’utopie.

Qu’ils s’agissent des grands défis politiques ou des défis du quotidien des grandes et petites entreprises, l’enjeu est plus que jamais celui de la capacité à s’adapter et à mobiliser positivement, à agir et à agir vite. Jamais les acquis n’ont été aussi éphémères au moment ou tant cherchent à les préserver.

Ce début du XXI siècle a connu des renversements de courant d’opinions dans les pays développés

Face à un modèle économique et financier qui a montré ses limites en 2008, qui a perdu en image et en réputation, l’époque est désormais à la défiance, au mieux au scepticisme. Nous sortons d’une longue série de générations pour lesquelles la vision de l’avenir était optimiste, convaincues que leurs enfants vivront mieux qu’eux, pour qui le progrès était source de … progrès, à une génération désormais majoritairement inquiète et pessimiste (en France, pas dans les pays en développement). Si nous avons atteint un « pic oil » en matière de ressources en hydrocarbures, nous avons également dépassé ce « pic de l’opinion » et sans doute également un « pic du pouvoir d’achat » qui va avoir tendance à se comprimer dans les années qui viennent, en tous cas certainement en terme de pouvoir d’achat perçu. L’obligation est désormais aux nouveaux modèles, aux nouvelles perspectives. Paradoxalement le risque de tension sur le climat social sera plus important au moment du timide début de reprise qu’au cœur de la crise : si on peut se sentir solidaires et fatalistes lorsque le train est à quai pour tout le monde, la tension se créé nécessairement pour tenter de remonter dans un train économique qui redémarre, même lentement. Si de nouvelles opportunités ne sont pas mises en valeur, nous vivrons une époque pré-révolutionnaire, et pas uniquement pour rêver à de nouvelles libertés démocratiques.

Une révolution énergétique programmée

En réponse aux grands défis énergétiques, les énergies renouvelables occuperont une place de plus en plus importante, non pas par élan écologique, mais tout simplement par nécessité, parce que, évidemment, le litre d’essence dépassera 2 euros comme l’a déjà dit Christophe de Margerie, Président de Total, et parce qu’un monde programmé pour consommer deux fois plus d’énergie à horizon 2050 a besoin d’un mix-énergétique performant. Alors le GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) pourrait avoir raison lorsqu’il imagine que 77% de l'approvisionnement énergétique mondial pourrait être couvert par les énergies renouvelables à l'horizon 2050 (un scénario présenté en mai dernier à Abou Dhabi).

La France a toujours été une terre d’inventions, une terre d’ingénieurs où les mathématiques sont encore la matière phare du système scolaire. Une terre fière du Concorde, du TGV, d’Ariane, d’Airbus et de la filière nucléaire. « On n’a pas de pétrole mais on a des idées », nous n’avons pas davantage d’uranium. Un talent, une inventivité, une excellence toujours présente mais peu visible, qui doit être à nouveau révélée et stimulée à travers un grand emprunt qui doit être notre programme Apollo des innovations de rupture, car comme on le sait, comme aurait pu le dire Thomas Edison, « on n’a pas inventé l’électricité en perfectionnant la bougie ». La France maintient son leadership diplomatique, culturel, économique aussi, et doit réaffirmer, ré-inventer son leadership, son génie, technologique.

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