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Comment Google ou Apple utilisent nos connexions Wi-Fi à notre insu
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Cause toujours

Le moteur de recherche vient de publier un tutorial pour que ses utilisateurs qui le souhaitent puissent l’empêcher d’être géolocalisés. Mais il est tellement complexe que très peu devraient le suivre. Au passage, on apprend que certains géants du web collectent des données grâce aux failles de nos réseaux Wi-Fi.

Quand un utilisateur tape son nom dans Google, il risque fortement de tomber sur au moins un lien envoyant vers un site le mentionnant. Cette information, comme toutes les autres sur lui, sont répertoriées par Google. Le géant de l’internet sait donc d’un utilisateur au moins tout ce qu’il abrite sur lui. 

Il y a plus : les connexions en Wi-fi, c’est-à-dire par ondes et non par câble ethernet, permettent également à Google de développer ses services de localisation et de géolocalisation, tels que Google Maps, Google Street View, Google Latitude. En somme, en se connectant en Wi-Fi depuis un certain point de la planète, un utilisateur de Google révèle sa position géographique à l’entreprise en ligne. 

Mais pas seulement. En France, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) se bat contre Google depuis plusieurs années, estimant que la connexion au moteur de recherche par Wifi permet à l’entreprise de collecter des données techniques, mais surtout des données "de contenu", à savoir identifiants, mots de passe, échange de courriels, données de connexion, etc. Or, le développement des Google Cars, qui prennent en photo les rues des villes du monde entier, mètre par mètre, aurait permis à Google de recueillir des dizaines de milliers de données de contenu, selon la Cnil. D’autres pays, comme l’Allemagne, ont demandé à Google de stopper la collecte de ces données relatives à la vie privée des utilisateurs.

En France l’entreprise s’est pliée en 2011 aux injonctions de la Cnil.  Mais elle n’aurait pas "renoncé à utiliser les données identifiant les points d'accès Wi-Fi de particuliers à leur insu", selon la Commission. C’est pour répondre à ces critiques, venues de France et d’ailleurs – essentiellement en Europe - , que Google a annoncé lundi par la voix de son avocat Peter Fleischer, qu’il était possible de cacher cette position par une démarche prétendument simple. De la poudre aux yeux, pour le site Business Insider.

 Nommer son réseau "_nomap", ou pas

A première vue, tout ce que l’utilisateur doit faire est de se rendre, dans son ordinateur, à la rubrique des paramètres de son point d’accès et de "changer le nom du réseau sans fil" en le renommant  "_nomap ", assure Fleischer. C’est là, selon lui, une méthode fournissant le bon équilibre entre la simplicité et la protection contre tout abus. 

En réalité, les choses sont plus complexes. Les instructions  pour effectuer cette manœuvre sont assez compliquées. Changer le nom de son réseau implique en fait de recycler tout son système informatique pour rechercher un nouveau réseau. Surtout, à voir la liste des instructions à suivre, il semble difficile d’imaginer que mêmes les plus soucieux de leur vie privée en ligne – qui ne sont pas souvent les plus geeks- s’embêteront à faire la démarche. 

Concrètement, Google peut ainsi donner l’impression de prêter attention aux questions de vie privée, sans pour autant avoir à craindre qu’une majorité de ses utilisateurs voudra se protéger. 

Sur la toile et sur Twitter (via le hastag « nomap »), les réactions n’ont pas traîné, et les internautes ont fait part de leur mécontentement.  Le blogueur Brian Hall estimait ainsi que "Google met en valeur la vie privée. Et sait que vous êtes stupides ". Pour d’autres, ces instructions s’apparentaient à vaste une blague. "Autant penser que les gens sont bons en calcul", écrit MG Siegler, un autre blogueur.

Reste que l’omnipotence du géant de l’internet ne doit pas faire oublier qu’il n’est pas le seul à prendre quelques libertés avec le respect de la vie privée.  Apple ou Skyhook notamment, procéderaient de la même façon. Le combat pour les respect des utilisateurs est engagé, mais les majors du web  sont devenues tellement incontournables, qu’il demandera plus que de la ténacité pour être gagné.  

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