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François Hollande 
doit garantir le dispositif PME
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Ne tirez pas !

François Hollande vient d'être élu président de la République. Pour un patron de PME, n'ajoutons donc pas aux crises économiques et financières, l'instabilité dans les dispositifs de soutiens publics d’État ou parapublics aux PME.

Bernard Cohen-Hadad

Bernard Cohen-Hadad

Bernard Cohen-Hadad est président de la commission financement des entreprises de la CGPME. Il est également président du think-tank Etienne Marcel et assureur.

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François Hollande vient d'être élu Président de la République. Il n'appartient pas aux entreprises moyennes de se réjouir ou de se plaindre de cette situation. Laissons donc aux militants ou aux adhérents des partis politiques le temps de soigner leurs blessures ou d'exprimer leur satisfaction.

Un nouveau président va diriger notre pays et nous attendons, pour le moment, de connaître avec quelle majorité parlementaire il devra travailler ou composer pour appliquer son programme à destination des entreprises. C'est le jeu du suffrage universel, de la démocratie et de l'alternance. Les PME en tant qu'acteurs économiques sont attachées à ces valeurs comme à celle de la liberté de créer et d'entreprendre. Mais changer de président de la République, ce n'est pas gommer la crise, ce n'est pas non plus oublier la rigueur budgétaire qui doit accompagner la gestion de l’État, ce n'est pas rayer d'un trait les dispositifs d'aides aux PME mis en place depuis septembre 2008 et sur lesquels reposent leur développement.

En effet, soyons juste, en quatre années dans un contexte difficile, beaucoup de choses ont été faites à l'initiative de l’État et de ses établissements, avec l'action des régions, le soutien des organisations patronales, et grâce à l'énergie particulière de René Ricol afin de limiter les lourdes conséquences économiques pour les PME. Malgré cela, près de 60 000 entreprises ont disparu en 2010 et 2011. C'est toujours trop, mais on a évité le pire. Un certain nombre de dispositifs ou d'organismes ont été créés pour répondre à l'urgence dans un contexte financier sans visibilité. Certains viennent juste d'être installés. N'ajoutons donc pas aux crises économiques et financières, l'instabilité dans les dispositifs de soutiens publics d’État ou parapublics aux PME. Ces mécanismes doivent être, dans un premier temps, conforté, stabilisés et prolongés pour rassurer les chefs d'entreprises et garantir la confiance. Prenons deux exemples.

Tout d'abord, en matière de financement et de soutien des PME, selon le dernier baromètre CGPME-KPMG (17 avril 2012), 30 % des entreprises moyennes connaissent toujours des restrictions d'accès au crédit ou se voient confrontées à un refus de facilités de trésorerie. Il faut donc maintenir le rôle et les missions d'OSEO afin d'assurer une forte réactivité de ses directions régionales et continuer de présenter un panel de prêts ouverts et de garanties pour répondre aux diverses attentes des PME. Et cela à toutes les étapes de leur développement. Prolonger aussi l'action d'OSEO industrie que l'on vient de créer et encourager celle en faveur du Crédit Impôt Recherche pour les PME indépendantes. Nous en avons réellement besoin ! Quant à CDC Entreprises, c'est devenu désormais un acteur important qui s'intéresse aux PME patrimoniales et donc incontournable en matière de financement d'entreprises. Bien entendu, l'action régionale du Fonds Stratégique d'Investissement (FSI) pourrait être plus médiatisée. Elle n'est pas à négliger puisqu'elle soutient efficacement le développement des grosses PME afin de leur permettre de devenir des ETI. Quant à la Médiation du crédit, qui raisonnablement peut la contester ? Elle s'est installée naturellement et durablement dans le cadre du dialogue banques-PME. C'est un outil indispensable.

Ensuite et enfin concernant le soutien des PME à l'export. Effectivement, les chiffres ne sont pas bons par rapport à l'Allemagne. Mais il n'y a pas que l'Allemagne en Europe et dans le Monde. Et l'on a trop tendance à ne parler que des grands groupes et de leur succès sur les marchés émergents. Mais dans un contexte de crises, acceptons de jouer collectif et de miser encore et encore sur les PME. Continuons de conseiller, d'assurer, d'aider les dirigeants et leurs salariés qui veulent dépasser nos frontières. Il faut accepter de semer, d'instiller, d'échanger pour le long terme. Car, contrairement aux idées reçues, les entreprises moyennes et les TPE les plus dynamiques sont conscientes de l'enjeu international. Beaucoup se tournent dans un premier temps vers l'Europe, c'est la sûreté. Puis avec de l'expérience vers des marchés plus lointains. Selon le baromètre CGPME-UPS (19 mars 2012), 90 % des PME souhaitent augmenter leur chiffre d'affaires à l'export au cours des prochaines années. Et l'augmentation du chiffre d'affaires est la première motivation des PME et des TPE dans leur volonté d'exporter. Alors mesurons sincèrement le travail réalisé par UBIFRANCE en interne et à destination des entreprises. C'est devenu en quelques années un vrai cabinet de conseil qui permet de faire aboutir sereinement la démarche commerciale à l'étranger. Il en est de même pour la COFACE dont l'un des rôles est de couvrir contre un éventuel échec de prospection. Elle doit continuer de se tourner vers les PME et prioritairement les aider.

Chacun l'aura bien compris des outils de toutes natures, défensifs ou offensifs, existent pour soutenir les PME. Ils répondent à une exigence. Aider les PME dans leur financement, leur développement et les encourager à sauvegarder l'emploi. Ne les mettons donc pas en péril ! Et si des réformes sont à engager, elles doivent prioritairement concerner la cohérence, la visibilité, l'accessibilité. A une immense majorité, les dirigeants de PME ne réclament pas la lune mais de la stabilité, une simplification des procédures administratives et la mise en place d'un interlocuteur unique.

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