François Chambaud - Les Nouveaux Ateliers : "Nous n'aurions pas produit 75.000 costumes sur-mesure si nous n’avions pas innové" <!-- --> | Atlantico.fr
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Nicolas Wolfovski et François Chambaud, fondateurs et dirigeants des Nouveaux Ateliers
Nicolas Wolfovski et François Chambaud, fondateurs et dirigeants des Nouveaux Ateliers
©LNA

L'interview Atlantico Business

Depuis le lancement de la marque en 2011, 75.000 costumes et autres chemises sont sortis des usines des Nouveaux Ateliers. La jeune marque veut faire évoluer le marché du sur-mesure en proposant des produits de qualité à prix bas. Une prouesse réalisable grâce à une innovation : les 6 boutiques disposent d'une cabine 3D permettant de prendre les mesures du corps en 1 seconde. Une démarche essentielle pour leur business modèle.

Atlantico Business : En quoi ce processus est important dans votre modèle économique ?

François Chambaud : Cette cabine nous permet, en moins d'une seconde, de reproduire le corps de nos clients là où un tailleur traditionnel va prendre 45 minutes pour prendre une vingtaine de mesure. Le client se fait "scanner", cela réalise un patronage sur notre ordinateur créant un avatar de notre client. On peut ainsi voir, par effet de transparence, comment lui va le vêtement, les zones de pression etc. Cela permet de respecter deux points essentiels pour nous : le style et l'aisance. Ainsi, la prise de mesure intervient une seule fois, lors du premier passage en boutique. Cet algorithme créant le patronage est un brevet que l'on a déposé, l'innovation est donc là aussi. Le système va permettre également de décliner automatiquement toute la garde robe de notre client, donc pas besoin de reprendre systématique les mesures.

Un de vos arguments, c’est le prix bas. Sans la machine la fabrication du costume vous coûterais plus chère ?

Quand on a lancé cette aventure des Nouveaux Ateliers, mon associé Nicolas et moi-même, on était dans un marché où le costume sur-mesure était cher, un costume Hugo Boss c'est au moins 700 euros, Dior c'est même 1500 ! Donc l'avantage de notre innovation, elle est évidente : nous n'aurions pas pu faire 75.000 produits sur-mesure si on devait passer 45 minutes à chaque fois pour prendre des mesures. Cela permet d'avoir un certain volume, car on fait rentrer plus de monde dans une boutique durant la journée. Cela permet de baisser la facture, on peut donc proposer à nos clients des costumes de qualité à partir de 290 euros. C'est important pour nous, car il faut bien comprendre que notre cible, ce n'est pas les clients du sur-mesure. Notre volonté, c'est de nous mettre sur le secteur du prêt-à-porter, notre clientèle en est issue à 95%.
Mais-est ce seulement cette innovation ? Ces prix bas, c'est aussi parce que vous produisez en Chine, non?

Je crois qu'il y a un double effet. Tout d'abord cette technologie de la cabine et, en effet, le fait que nous soyons propriétaire de notre atelier à Shangai. Ceci étant, il faut bien voir aussi que produire à Shangai coûte quand même de plus en plus cher avec l'augmentation des salaires, la sécurité sociale etc et que ce n'est pas la même chose que si nous produisions au fin fond de la Thaïlande ou du Vietnam où la régulation est bien différente. A Shangai, nous recrutons des maitres tailleurs avec au moins 15 ans d'expérience, que l'on nourrit et qu'on loge. Après en effet, ça coûte moins cher d'être à Shangai qu'à Paris. Notre force, vis-à-vis de la clientèle, je pense que ça été de jouer carte sur table et de leur dire que l'on produisait à Shangai. Ce discours fonctionne à partir du moment où vous dites à vos clients qu'ils peuvent disposer d'un costume sur-mesure, avec un conseil de styliste en boutique et ce, au même prix que le prêt-à-porter classique.

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