France/Allemagne : 0/2. L'apathie est en danger<!-- --> | Atlantico.fr
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Didier Deschamps pendant la séance d'entrainement avant le match France-Allemagne.
Didier Deschamps pendant la séance d'entrainement avant le match France-Allemagne.
©FRANCK FIFE / AFP

Déception

A trois mois de l'Euro 2024, l'équipe de France a perdu face à l'Allemagne en amical.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Pendant que vous faites semblant d'aller bien et que je ne trouve plus de nymphomanes, l'équipe de France continue de préparer le prochain Euro. Celui qui sera organisé en Germanie, courant juin... Franchement, le samedi soir, quand la météo est clémente et que la nuit hésite à se lever, je ne connais rien de mieux que recevoir un futur hôte. Pour faire le tour du propriétaire et tester ses ambitions, c'est l'idéal.
Mouais... C'est l'idéal, surtout quand les choses se passent bien. Ce qui ne fut vraiment pas le cas, lors d'une rencontre de gala qui ressemblait pourtant à la bande-annonce réussie des futures joutes européennes. Une bande-annonce particulière, avec les hymnes nationaux comme générique de début et les souvenirs impérissables laissés par Brehme et Beckenbauer comme générique défunts... Tout cela pour vous dire que Didier Deschamps, à la tête d'une équipe qui ne peut même plus se cacher en plein jour, avait choisi d'aligner un onze proche de celui qui débutera l'Euro, à l'exception de Maignan et de Griezmann, blessés.
Une idée peut-être pas si bonne que ça, si l'on en juge par l'impression d'ensemble laissée par les Bleus dans ce Groupama Stadium que Leni Riefenstahl aurait certainement adoré filmer. Car le moins que l'on puisse écrire est que les Bleus n'ont pas rigolé hier soir et qu'il leur faudra obligatoirement soigner deux ou trois détails lorsqu'il s'agira de se jeter dans le grand bain de la compétition. Des détails comme éviter d'être cueillis à froid à chaque fois qu'ils sortent des vestiaires (buts de Wirtz après 7 secondes de jeu et d'Havertz à la 49e !), ou encore de passer la majeure partie de la rencontre à se faire promener par des adversaires plus agressifs collectivement et bien plus investis dans les duels... Des choses comme ça... Le reste ? Pffff... pas grand-chose, malheureusement... puisque que nos Bleus, orphelins de Griezmann, chloroformés et apathiques, n'en ont vraiment pas fait assez pour inverser le cours d'une rencontre où l'attaquant français le plus menaçant fut... Rüdiger (tir sur sa propre barre à la 87e). Bref, à la lecture de ces commentaires peu flatteurs, vous comprenez que la soirée fut aussi ennuyeuse qu'ennuyante (j'ai vu, la semaine passée, un spectacle formidable avec un unijambiste qui faisait des claquettes et croyez-moi, c'était autre chose !). Une soirée qui devra servir d'avertissement, aussi, puisque rien n'a fonctionné, vraiment rien, pour des Bleus sauvés par Samba en fin de match d'une plus grande humiliation (aucun tir cadré en seconde mi-temps et aucun but marqué pour l'équipe de France, une première depuis 14 matchs).
Les - : 
Zaïre Emery : arrivé trop souvent en retard là où il voulait en venir et parfois égaré sur le terrain, il a fait son âge. Dans le mauvais sens du terme, pour une fois.
Thuram : peu servi par ses partenaires, souvent à contre-temps et loin du niveau qu'il affiche régulièrement à l'Inter, il a semblé pâtir, encore plus que les autres, de l'absence d'un créateur comme Griezmann. Déconnectés des autres joueurs offensifs, il jouait gros et il a perdu.
Tchouameni : n'écoutant que son courage qui ne lui disait rien, et mis en difficulté par Musiala, il a passé une sale soirée. Nous aussi.
Koundé : mal inspiré sur l'action du premier but allemand, il a terriblement souffert face à Wirtz. Pas toujours impérial non plus sur les alignements défensifs, il est sorti sous les sifflets.
Mbappé : nonchalance, dribbles forcés, replis défensifs inexistants, attitude non conforme à celle d'un capitaine et j'en passe, nous avons vu le mauvais Mbappé et son catalogue irritant. Y'a des soirs comme ça où les sentiers de la gloire ne mènent nulle part.
Le seul + de la soirée côté français : 
Didier Deschamps : ce résultat décevant ne change rien à l'affaire : le sélectionneur fêtait hier soir son 150e match à la tête des Bleus, soit douze ans de règne. Un record absolu. Une performance, aussi, tant l'obligation de résultats est grande et tant la concurrence (interne et externe) est féroce dans la profession. Une prouesse, enfin, car n'importe qui peut imaginer que gérer une équipe de ce niveau, en coachant de telles stars, c'est comme vouloir écrire Guerre et Paix dans le grand huit d'un parc d'attractions. Visiblement, il y parvient. Pour toutes ces raisons suffisantes, plus les autres, chapeau bas, Monsieur Deschamps. 
Au final ? C'est grave, docteur ? Si cette gifle sert de leçon et s'il ne s'agit que d'une erreur de parcours, non... Si cette production collective faible et cette absence de réaction venaient à dessiner des carences pérennes, oui... 
Pour le reste, je vous donne rendez-vous mardi prochain dans ces colonnes. Il s'agira d'évoquer, et jusque dans les coins, le prochain match de préparation des Bleus, contre le Chili. Je profiterai de l'occasion pour répondre à toutes les questions que vous ne poserez pas. Tant que j'y serai, j'apporterai, aussi, des solutions très simples à des tas de problèmes très compliqués que je ne soupçonne pas encore. De toute façon, en matière de football, qu'on soit chroniqueur, joueur ou entraîneur, on ne sait jamais de quoi sera fait demain... même quand on s'est posé la question la veille.

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