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Franc-maçonnerie et catholicisme sont-ils réconciliables ?
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La loge et la nef

Les relations entre Église et franc-Maçonnerie animent la vie religieuse depuis le 18e siècle. Jérôme Rousse-Lacordaire, dominicain spécialiste de la question, animera une conférence sur le sujet ce mercredi à l'Observatoire de la Modernité.

Jérôme Rousse-Lacordaire

Jérôme Rousse-Lacordaire

Jérôme Rousse-Lacordaire est un dominicain et docteur en théologie chargé d'enseignement à l'Institut catholique de Paris (Institut de science et de théologie des religions).

Il s'intéresse aux rapports entre ésotérisme et christianisme ou encore entre franc-maçonnerie et christianisme. 

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Atlantico : Vous tiendrez demain une conférence aux Bernardins sur les relations entre l'Eglise catholique et l'observatoire de la modernité. A partir de quand l'Eglise s'est-elle intéressée au phénomène maçonnique et quelle a été son approche ?

Jérôme Rousse-Lacordaire : De 1738 à 1983, le catholique appartenant à la franc-maçonnerie était excommunié. Avec le nouveau Code de droit canonique, qui ne mentionnait pas la franc-maçonnerie cette discipline catholique parut avoir disparu, mais en novembre 1983 la Congrégation pour la doctrine de la foi publia une déclaration réitérant l’interdiction de cette double appartenance.

Ce qui était déjà en jeu à l’époque et qui l’est encore aujourd’hui, c’est la détermination de « l’essence objective » de la franc-maçonnerie. En effet, l’ensemble des griefs avancés à l’encontre de la franc-maçonnerie pointe dans la direction d’une concurrence entre deux institutions qui partagent un certain patrimoine symbolique et rituel commun.

Quels sont les principaux clivages, tant idéologiques qu'organisationnels, entre ces deux structures ? 

Pour l’essentiel, les condamnations antérieures reposaient sur des raisons à la fois juridiques morales et plus proprement religieuses. Les sources immédiates de la déclaration romaine de 1983 montrent à la fois une certaine continuité et des changements dans cet argumentaire. En effet, si auparavant, ne serait-ce que quantitativement, les principaux motifs de la condamnation étaient ceux de l’immoralité du serment du secret et de l’illégalité des associations secrètes, désormais c’est pour l’essentiel une raison doctrinale qui est mise en avant : le relativisme foncier de la franc-maçonnerie, renforcé par sa pratique essentiellement symbolique et rituelle. En conséquence de quoi, s’il n’est plus excommunié, le catholique qui appartient à la franc-maçonnerie est en état de péché grave et ne doit pas communier.

Parmi les catholiques certains interprètent de manière très littérale cette déclaration, voire en accusent les traits les plus hostiles à la franc-maçonnerie ; d’autres, au contraire, adoptent une attitude plus pondérée, soit qu’ils s’en tiennent à une interprétation stricte de droit, soit qu’ils cherchent à distinguer différents courants dans la franc-maçonnerie, dont quelques-uns seraient conciliables avec une authentique appartenance catholique. Aussi, s’agit-il finalement de savoir comment situer l’initiation et la symbolique maçonniques par rapport à l’initiation et à la symbolique chrétiennes.

La Franc-maçonnerie et l'Eglise catholique :

Les relations entre les deux institutions, leurs soubresauts et leurs péripéties. La vision que chacune à de l'autre.

Conférence animée par Jérôme Rousse-Lacordaire mercredi 5 décembre à l'Observatoire de la modernité

(pour s'inscrire à la conférence qui aura lieu de 20h à 21h30, retourner le bulletin d'inscription au Collège des Bernardins Observatoire de la modernité au 20 rue de Poissy, 75005 Paris, accompagné d'un chèque à l'ordre de l'Association Collège des Bernardins et d'un justificatif en cas de tarif réduit)

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