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Au secours, les anciens stéréotypes de la féminité reviennent en force !
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Héritage tronqué

Maryse Vaillant dénonce ce que la société d’aujourd’hui inflige aux femmes et ce à quoi elles semblent consentir. Après 50 ans de lutte fructueuse, un retour en arrière consternant semble se dessiner. "Sexy soit-elle" est le livre d’une psychanalyste atterrée devant cette société qu'elle juge régressive (Extraits 2/2).

Maryse Vaillant

Maryse Vaillant

Psychologue clinicienne longtemps chargée de mission à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, Maryse Vaillant a d'abord été éducatrice, puis formatrice et chargée de cours à Paris VII avant de se consacrer à l'écriture. 

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Nos sociétés modernes relèguent les femmes à des postes subalternes, les paient mal, laissent entendre qu’elles seraient plus à leur place à la maison qu’au travail. Certes, on peut imputer au sexisme des institutions le renforcement du machisme masculin, mais pourquoi les femmes ne résistent-elles pas davantage ? L’exemple de Mélody et celui des copines de Lou nous le montrent : les anciens stéréotypes de la féminité reviennent en force. Pourquoi les femmes ne se battent-elles pas pour faire valoir leurs forces et leur diversité ? Pourquoi acceptent-elles qu’on les caricature ? Pourquoi les femmes font-elles leur malheur ?

L’amour des femmes pour leur genre leur ferait-il défaut ? Certes, il en était ainsi jadis, car pour beaucoup la féminité était une calamité. Le père craignait de manquer de bras musclés à la ferme et, si la petite était disgracieuse, de prétendants pour l’épouser. La mère savait qu’avec la féminité elle avait transmis à sa fille une cohorte de malheurs. Menstrues douloureuses et invalidantes, convoitise des garçons, mariage parfois imposé, soumission au père et à l’époux, grossesses successives : rien de bon ne pouvait arriver à une fille. Au mieux, la féminité était synonyme de maternité obligatoire, avec pour conséquence que celle dont les cieux ne bénissaient pas l’union et qui se voyait déclarée stérile n’était même plus considérée comme une femme.

Les choses ont changé avec la contraception.

Attendre une fille n’est plus un malheur. La mère peut se projeter dans l’avenir libre et glorieux de la nouveau-née et lui imaginer tous les destins possibles : faire des études, décider de son futur métier, devenir ministre ou mère de famille – ou les deux –, se marier ou vivre en solo, avoir ou non des enfants, construire sa vie selon ses choix et ses désirs.

La féminité n’est plus une tare. Pourtant, il semblerait que pèse encore sur les mères une sorte de retenue.

Comme si elles ne croyaient pas vraiment à la liberté qui s’ouvre devant leur petite chérie. Elles ont cessé de transmettre l’art du balai et de l’économie du foyer, épargnant souvent à leurs filles des tâches domestiques qu’elles devaient effectuer au même âge.

Vivant dans l’illusion qu’une enfance heureuse et exempte de privations ne pouvait que laisser présager des lendemains lumineux, elles ont élevé leurs fillettes dans l’hédonisme et la profusion, oubliant de leur rappeler combien la liberté requiert de combats, pour être acquise, conservée, savourée.

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Extrait de Sexy soit-elleÉditions Les Liens qui libèrent (2 mai 2012)

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