Faut-il éviter les compagnies ayant connu des catastrophes aériennes ? La réponse par les statistiques <!-- --> | Atlantico.fr
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Quels critères permettent de définir une compagnie aérienne "sûre" ?
Quels critères permettent de définir une compagnie aérienne "sûre" ?
©REUTERS/Greg Wood/Pool

Explications

Après la double catastrophe qui a frappé la compagnie aérienne Malaysia Airlines, faut-il l’éviter à tout prix pour ses déplacements ? Si le réflexe peut sembler compréhensible, une étude montre que l'historique des catastrophes aériennes qui ont émaillé l'histoire d'une compagnie n'est pas un indicateur fiable de sécurité et de sûreté.

Après les deux crashs qui ont touchés la Malaysia Airlines - le vol MH370 en mars et le MH17 en juillet 2014 - nombre d’aspirants au dépaysement envisagent sérieusement d’éviter de voler avec la compagnie.

Un comportement compréhensible face à deux catastrophes aussi rapprochées dans le temps, mais est-il pour autant justifié, rationnel ? Faut-il vraiment éviter de voyager avec des compagnies aériennes qui ont connu des crashs dans le passé, même si les crashs ne relèvent pas de leur responsabilité ? Ou les crashs aériens sont-ils des événements purement aléatoires et qui peuvent apparaître avec la même probabilité sur n’importe quel avion de n’importe quelle compagnie aérienne ?

Le site américain fivethirtyeight.com s’est penché sur ces questions, grâce à l’étude statistiques des incidents des compagnies aériennes des 30 dernières années, en se basant sur les données compilées par l’Aviation Safety Network, un site appartenant à la fondation Flight Safety.

  • L’historique des crashs de la compagnie aérienne

C’est évidemment le premier point qui vient en tête, avec la logique suivante : plus une compagnie aérienne a subi de crashs au cours de son existence, moins elle est fiable, donc plus elle a de chance de s’écraser à nouveau, et moi avec.

Un postulat qu’a voulu vérifier fivethirtyeight.com en regroupant les données des incidents, mortels ou non, ainsi que le nombre de personnes impliquées, de 56 compagnies aériennes entre 1985 et 1999 et entre 2000 et 2014.

Comme le souligne le site, les chiffres, et notamment le nombre de décès (colonne "fatalities" du tableau), ne permettent pas d’établir de corrélation entre les deux périodes, ce qui renforcerait le caractère aléatoire des accidents mortels.

Le site s’est alors intéressé aux nombre d’incidents recensés concernant les compagnies aériennes étudiées - des données a replacer dans leur contexte historique. Ainsi, Aeroflot, une compagnie russe, a connu un nombre d’incidents très élevés dans les années 1990 juste après l’éclatement du bloc soviétique. Depuis, les relations s’étant apaisées, les incidents ont diminués. Et si le site en vient à la conclusion que certains compagnies sont plus sûres que d’autres, ce dernier explique que ce ressenti est difficilement quantifiable.

L’avion est un effet le mode de transport le plus sûr ;  si les accidents sont impressionnants, marquant l'inconscience collective, et font beaucoup de morts, ils restent très rares, soulignait l’an dernier Dominique Mignot, directeur scientifique adjoint à l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, auprès du site de La Croix. Et rien ne prouve que le risque d'accident augmente après une catastrophe.

Et moins que l’historique des crashs d’une compagnie aérienne, fivethrityeight.com explique qu’il faut plus se tourner vers d’autres indicateurs pour évaluer la fiabilité d’une compagnie aérienne.

  • La richesse du pays

Si vous voulez vraiment minimiser les risques de crash, vous devriez éviter les compagnies aériennes des pays en voie de développement. Et baser votre choix de compagnie sur le produit intérieur brut du pays auquel est rattaché l’entreprise aérienne. Voilà ce qu’explique en substance le site qui assure, après avoir analysé les données de la fondation Flight Safety, que la corrélation entre la richesse d’un pays et le taux de crash de ses compagnies est relativement fort.

En effet, sur les 30 dernières années, le score de sécurité le plus élevé est revenu à deux compagnies des Etats-Unis, deux du Royaume-Uni, et une du Canada, une de l’Australie ou encore une de Hong Kong. A l’opposé, le pire score en matière de sécurité a été attribué à des compagnies colombienne, égyptienne, éthiopienne, pakistanaise ou encore russe.

Pourquoi ? Le site explique que les pays développés peuvent offrir plus de sécurité à leurs compagnies aériennes grâce aux prix plus élevés des billets et à des contrôles plus strictes, diminuant ainsi le risque d'accident.

Et qu'il faut surtout éviter de voyager avec les compagnies blacklistées par l’Union européenne.

Lu sur fivethirtyeight.com

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