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Le FN n’est plus un parti d’extrême-droite ?
Le FN n’est plus un parti d’extrême-droite ?
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Extrême(s) droite(s)

Représentant assumé des catégories ouvrières et populaires, antilibéral, souverainiste, républicain et laïc, le Front national ne serait-il pas le premier parti de gauche en France ?

Comme je l'indiquais dans mon article hier, les analyses qui insistent sur la droitisation de la société française visent surtout à démontrer le danger que ferait peser le parti de Marine Le Pen sur la démocratie. Que Marine Le Pen ait rompu avec les vieilles tares des extrêmes-droites en battant Golnisch, provoquant le départ de plusieurs figures historiques de ce parti, en reconnaissant la réalité de la Shoah, en distinguant les victimes immigrées de ceux qui s‘enrichissent sur leur dos, ou en rompant avec certaines mouvances radicales à l’échelle française (la non représentation, par exemple, du courant nationaliste révolutionnaire au sein de son bureau politique) comme à l’échelle européenne, ainsi le FN belge, tout cela a plus ou moins a été remarqué.

De même, l’inclination de son discours et de ses propositions vers la défense de la République couplée au refus des communautarismes, la défense de la laïcité, le refus de l’ultralibéralisme, la nécessité de l’intervention de l’Etat, un certain protectionnisme économique, l’importance de la justice sociale, la relocalisation… Tout cela a aussi été remarqué. Mais ce qui ne l’a pas été est ailleurs : le FN n’est plus un parti d’extrême-droite.

Le FN n’est plus un parti d’extrême-droite

Il a été poussé sur sa gauche par le développement, groupusculaire mais radical et dynamique, d’extrêmes-droites diverses. Poussé vers la gauche par son évolution en faveur des catégories populaires, base actuelle de son électorat. Que le FN de Marine Le Pen s’ancre régionalement dans les bassins de désindustrialisation et du chômage de masse n’est pas un hasard.

À l’écart de l’extrême-droite de papa comme des nouvelles tendances radicales, représentant assumé des catégories ouvrières et populaires, y compris au sein des syndicats, porteur de propositions de défense des immigrés victimes du capitalisme, antilibéral, souverainiste, républicain et laïc… Le Front national, et c’est cela qui doit être remarqué, est devenu le premier parti de gauche en France.

L'impact de la mondialisation

Que cela n’apparaisse pas assez clairement tient à deux aspects de son programme : la fixation sur l’islamisation supposée de la société française et le maintien du thème de la préférence nationale comme axe premier de son projet politique. Pourtant, lors des cantonales, dans nombre de villes de banlieues, le FN a bénéficié d’un vote important de citoyens issus de l’immigration, souvent musulmans, des citoyens qui n’hésitaient pas à affirmer ce vote devant les caméras de télévision. Il devrait être clair que le FN distingue islamisation et islam. Et que le refus de l’implication du religieux au cœur du politique a longtemps été un des grands axes de la gauche française.

En va-t-il autrement de la préférence nationale ? Un critère permettant de qualifier l’extrême-droite ? Chacun sait que ce fut un thème porteur à gauche, quand le PCF allié au PS réclamait, affiches à l’appui, que le travail revienne aux français. Tant que la vie politique française fera mine de vivre d’une opposition virtuelle entre gauche socialiste et droite libérale, elle ne verra pas que l’opposition politique concrète se joue entre pays réel, souffrant, et pays légal des privilèges, autrement dit entre acteurs et victimes de l’actuelle mondialisation.   

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