Et maintenant, voici le Monopoly des Inégalités : selon que vous serez Noir, Maghrébin ou Blanc <!-- --> | Atlantico.fr
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Un jeu de Monopoly a été revisité avec des règles adaptées pour refléter les inégalités présentes dans notre société.
Un jeu de Monopoly a été revisité avec des règles adaptées pour refléter les inégalités présentes dans notre société.
©Capture d'écran / DR / Observatoire des inégalités

Alea jacta est ! 

Facile de deviner qui va gagner. 

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La nouvelle version de ce jeu, un des plus populaires du monde, a pour but, selon ses inventeurs « de faire prendre conscience des inégalités dues à la race et au statut social ». En conséquence de quoi, les joueurs ne partent pas avec les mêmes chances de la case départ. 

Avant de continuer, regrettons l’usage du mot « case » qui est très discriminant pour les Noirs. Voilà comment le jeu se présente dans sa nouvelle mouture. 

Au départ, le joueur blanc disposera d’un confortable patrimoine de 3000 euros et touchera 300 euros à chaque tour. Le joueur noir ou maghrébin sera doté d’une somme trois fois inférieure et n’aura qu’un seul dé, ce qui est violemment handicapant. 

Ainsi seront dévoilés aux yeux de l’enfant ainsi rééduqué tous les méfaits de la discrimination. Dans le mode d’emploi du Monopoly des Inégalités, rien n’est dit, et c’est dommage, sur la couleur des dés : nous suggérons celles de l’arc-en-ciel pour ne froisser personne. 

Le jeu offre toutefois aux damnés de la Terre deux chances de s’arracher à leur funeste destin. Il y aura une case « ascension sociale ». Ça c’est pour ceux qui sont des réformistes sociaux-démocrates. 

Sur une autre, bien plus révolutionnaire, figurera la mention « grève générale ». Elle permettra, si les dés sont favorables, au Noir et au Maghrébin de hisser le drapeau rouge de l’insurrection et de parvenir au communisme. Là, l’heureux élu aura tout loisir d’acheter une cahute dans un camp du Goulag. 

Ayant fait travailler notre imagination, nous envisageons de mettre au point un Monopoly Discrimination Positive. Pour les représentants des populations défavorisées - et pour eux seuls - il y aura une case avec comme prime une Kalashnikov. Elle servira à dépouiller le Blanc de ses 3000 euros. Sur d’autres cases, figureront des statues de Colbert et du maréchal Bugeaud. Le Noir ou le Maghrébin pourra s’en emparer pour les réduire en poussière. 

Enfin, et c’est le plus important, le Blanc n’aura plus droit à l’avenue Montaigne ou aux Champs-Elysées. Il devra se contenter d’une place de bidonville dans la banlieue de Bamako, d’une chambre de bonne dans le quartier Stalingrad ou d’un gourbi dans le bled algérien. 

Pour notre part, la seule discrimination que nous connaissons, est celle qui sépare les cons des pas cons. Mais pour ça, il n’y aura jamais de Monopoly… 

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